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18 juin 2009 4 18 /06 /juin /2009 07:17
On va peu à peu découvrir la partie invisible de l'iceberg des maux dont souffre notre société. On explique aux croisiéristes qu'elle est beaucoup moins belle que celle qui est émergée mais qu'elle est essentielle pour expliquer le maintien de la masse inquiétante, fatale au Titanic. Lentement, les scientifiques analysent cette face cachée, et en révèlent les conséquences pour la planète. Certains explorent les strates de glaces afin de découvrir les évolutions planétaires enfouies dans la glace. Ils reconstituent ainsi la place de l'homme, et l'on annonce que, dans ces masses considérables, on découvre des traces de pesticides déposés à des milliers de kilomètres de là, sur des terres de moins en moins fertiles. D'autres vont moins loin, mais effectuent des constats tout aussi alarmants... que les médias passent évidemment sous silence, de peur de représailles en termes financiers directs ou indirects de la part des fabricants de ces produits, dont la toxicité n'a posé aucun problème durant des années. Or, voici que tout à coup, on avoue que l'épandage de pesticides a des conséquences directes sur la santé, non seulement de ceux qui cultivent mais aussi de ceux qui se situent en bordure ou à proximité des cultures. Les brevets ont pourtant été vérifiés et accordés comme étant inoffensifs pour l'être humain. Protester contre ce lent massacre de l'Humanité relevait de l'absurdité, puisque la science avait raison !
C'est pourtant, depuis hier, une autre réalité qui prévaut : l'exposition des agriculteurs français aux pesticides double quasiment le risque de survenue de la maladie de Parkinson. Telles sont les conclusions d'une équipe de chercheurs de l'unité Inserm « Neuroépidémiologie » et de l'Université Pierre et Marie Curie. Ce risque augmente avec le nombre d'années d'exposition. Chez les hommes, il est principalement lié à l'usage d'insecticides, notamment de type organochloré. Ces résultats posent forcément la question du rôle d'une contamination résiduelle de la population générale par ces mêmes pesticides... Personnellement, je ne peux m'empêcher de penser à la mort atroce de mon père de la paralysie supra nucléaire progressive (PSP), variante mortelle, après des souffrances terribles, de la maladie de Parkinson, puisque dans son travail il a utilisé ces produits durant des années !

RISQUE DOUBLE
Pour en arriver à ces conclusions, les chercheurs ont étudié un groupe de 224 patients atteints de la maladie de Parkinson qu'ils ont comparé à un groupe de 557 personnes non malades. Toutes ces personnes étaient affiliées à la Mutualité sociale agricole, de même âge et sexe, et habitant dans le même département. Les résultats parlent d'eux-mêmes, et montrent que les patients atteints de la maladie de Parkinson avaient utilisé plus souvent et durant un plus grand nombre d'années des pesticides. Les chercheurs en sont donc arrivés à la conclusion que les agriculteurs exposés aux pesticides courraient un risque presque deux fois plus élevé de développer la maladie de Parkinson que ceux qui n'en utilisaient pas.
De précédentes études épidémiologiques ont déjà montré une association entre la survenue de la maladie de Parkinson et une exposition professionnelle aux pesticides, sans qu'aucune famille de pesticides puisse être spécifiquement mise en cause. Mais la seule affirmation incontestable de ce lien devrait inciter les consommateurs à, au moins, se méfier de ce qu'ils mangent ou de ce qu'ils respirent
Cette fois, les résultats ont en effet permis de montrer que le risque était jusqu'à 2.4 plus élevé chez les hommes ayant utilisé des insecticides de type organochloré. Toutefois, et c'est important de le préciser, les chercheurs ont indiqué qu'on ne pouvait pas, à partir de ces résultats, exclure l'implication d'autres types de pesticides moins fréquemment utilisés. En cette période où des fruits rutilants garnissent les étals, il serait temps de se poser la question de leur impact sur la santé des enfants auxquels on les recommande !
Au-delà du rôle de l'exposition aux pesticides à des niveaux élevés en milieu professionnel, ces résultats soulèvent bien sûr la question des conséquences d'une exposition à plus faibles doses. Des études complémentaires seront nécessaires pour répondre à cette question... quand il sera trop tard !

EFFETS A LONG TERME
Parmi les principales familles de pesticides, les chercheurs ont mis en évidence, chez les hommes atteints, un risque jusqu'à 2,4 fois plus élevé que chez les témoins pour les insecticides de type organochloré, qui regroupent par exemple le lindane et le DDT, persistant dans l'environnement de nombreuses années après l'utilisation. Ces pesticides sont aujourd'hui interdits en France. D'autres pesticides, moins utilisés, pourraient être aussi impliqués. La maladie de Parkinson est la maladie neuro-dégénérative la plus fréquente après la maladie d'Alzheimer. L'usage des pesticides a considérablement augmenté au cours des dernières décennies, quel que soit le niveau économique des pays. Ceci a permis des progrès en agriculture, mais représente également un danger croissant pour la santé des populations.
Les effets à court terme sont de mieux en mieux connus, en particulier dans le cadre des procédures d'homologation des produits. Par contre, les risques à long terme sont plus difficiles à apprécier.
Une revue des connaissances épidémiologiques est ici présentée. Les études épidémiologiques publiées à ce jour ont mis en évidence des liens avec des effets retardés sur la santé, principalement dans les champs des cancers (notamment hématologiques), des effets neurologiques (neuropathies périphériques, troubles neuro-comportementaux, maladie de Parkinson) et des troubles de la reproduction (infertilité, avortements, mortinatalité, malformations congénitales). Ces résultats ont été obtenus malgré les difficultés de caractérisation de l'exposition liées à la nature rétrospective des études. Aussi, l'accroissement de l'utilisation des pesticides, tant en agriculture que dans l'environnement domestique, doit motiver la poursuite des recherches épidémiologiques sur les effets retardés des pesticides, s'appuyant sur une mesure précise de l'exposition.
La crise va pourtant inciter à ne plus être trop regardant sur les effets de ces produits, qui augmentent les profits dans les cultures intensives. Au nom de la productivité, on va lentement empoisonner trois ou quatre générations, mais peu importe, les revenus seront au rendez-vous. On va répéter à satiété que ces études ont fausses, inutiles et partiales, que tous les agriculteurs du monde prennent des précautions et respectent les conditions d'utilisation, qu'ils ne pulvérisent jamais à côté des habitations, ou sur des produits en fin de maturation, ou prêts à partir vers les marchés. Ayez confiance !

SOLIDAIRES OU EPARPILLES ?
Il en a été ainsi pour l'amiante... ou pour bien d'autres produits plus discrets, réputés inoffensifs. Cette fois, les appels se multiplient pour éviter que l'on mette le cachet « secret économique » sur cette étude. L'Institut de veille sanitaire a trouvé des traces de ces produits dans les urines de femmes enceintes bretonnes. Par ailleurs, une étude canadienne a récemment montré que les enfants dont les mères avaient été exposées aux pesticides pendant leur grossesse avaient plus de risque de souffrir un jour d'une leucémie.
Le Mouvement pour le droit et le respect des générations futures (MDRGF) lance aujourd'hui un appel aux paysans, victimes des pesticides, pour leur faire prendre conscience des risques. Il demande également au ministère de l'Agriculture d'imposer des zones "non traitées" proches des villes, et d'accorder aux agriculteurs exposés à ces produits chimiques, un statut de "malade professionnel"... Comme pour l'amiante, il faudrait que ceux qui sont atteints par la maladie de Parkinson retrouvent leurs factures, et attaquent devant un tribunal les fabricants des produits qui les ont « contaminés ».
Hier, un appel au regroupement a été lancé en ce sens. Agriculteurs, jardiniers professionnels, particuliers résidant à proximité de cultures intensives ou même riverains subissant des pulvérisations de pesticides sont concernés par cette initiative du Mouvement pour les droits et le respect des générations futures et du réseau Health and environment alliance, basé à Bruxelles.
La législation actuelle ne garantit pas une protection suffisante, estiment ces deux organisations qui unissent leurs efforts dans cette campagne. Il n'existe pas de limites de protection autour des habitations exposées à des pulvérisations, pas non plus de normes atmosphériques d'exposition des riverains, alors que des produits, pourtant reconnus dangereux par différentes agences au niveau international, sont autorisés, soulignent-elles. Les risques de développer certaines pathologies sont réels et les victimes se retrouvent souvent isolées, estiment le Mdrgf et Heal.
Elles demandent aux trois ministères concernés (Santé, Ecologie et Agriculture) que les pesticides les plus dangereux soient retirés du marché, que des zones tampons soient mises en place dans les campagnes pour protéger les gens qui résident près des cultures intensives, et que l'usage des pesticides en ville soit interdit. Les listes européennes de José Bové ou Cohn Bendit ont de beaux jours devant elles; en effet, les raisons de leur triomphe ne vont pas disparaître de suite car, chez les autres, on n'ose pas demander fermement la disparition pure et simple des pesticides et des OGM. Ce n'est pas populaire chez les agriculteurs suicidaires !
Mais je déblogue...
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17 juin 2009 3 17 /06 /juin /2009 07:17
Comment faire pour rester crédible dans le contexte politique actuel ? Difficile de critiquer le Président de la République puisque, désormais, toute mise en perspective d'informations noyées dans une masse plus ou moins étouffante tournerait, si l'on en croit les analystes de haut niveau, à l'anti-sarkozysme primaire. Et, toujours selon les éminents radiologues du corps électoral de plus en plus squelettique, il s'agirait d'une attitude mal vue de la part de celles et ceux qui comptent. Il est vrai qu'avec les 12 % de Françaises et de Français en âge de voter qui ont soutenu les listes de ses fans, il atteint des sommets de popularité le rendant inaccessible. Le Chef de l'Etat est sur un nuage, faute de se trouver sur un piédestal ou sur un trône. Cet homme-là appartient à la caste des intouchables, celle qui veut que toute tentative de le ramener au simple statut humain, c'est-à-dire susceptible de commettre quelques erreurs, soit vouée à corrompre celui qui la tente.
En fait, on sent bien que depuis dimanche soir, on se fait plus discret et plus nuancé, comme si le danger devenait patent. François Bayrou entre en hibernation après avoir avalé son béret béarnais ! Il va avoir l'occasion de méditer sur le danger qu'il y a, dans notre société du consensus mou, à se placer en position d'agresseur. Il est victime du système de la « triple » peine : il a installé Cohn Bendit chez les grands hommes verts, il a pris un coup de froid terrible sur ses ambitions, qui ne sont même plus au réfrigérateur mais au congélateur, et enfin il a requinqué, auprès d'un certain électorat, l'image en perdition de son ennemi intime Sarkozy ! Terribles sanctions que celles qui mettent en évidence qu'il vaut mieux traiter un quidam de « pauvre con », ou un jeune de « karchérisable », ou de s'en prendre à des marins pécheurs, que de disjoncter face à Dany le Rouge devenu Vert ! La France vit à tâtons et dans le silence. De toutes les manières, ce n'est pas la bave des crapauds qui va atteindre l'étoile !
Chaque fois qu'une tentative est faite pour simplement mettre à nu une part de vérité, c'est le retour de manivelle. Depuis le résultat des Européennes, il devient impossible de rappeler au bon peuple que tout n'est qu'appparence chez nous, et cruelle réalité ailleurs. La tendance est à l'acceptation de la pression, afin de ne pas être traduit en haute cour médiatique ou ne pas être simplement destitué directement ou indirectement. Le Président a toujours raison, et ce ne sont pas les faits qui résistent à cette vérité fondatrice du culte sarkoziste.
Par exemple, si l'on se réfère au déficit record de la sécurité sociale dont les journaux ont brièvement parlé hier, car les obsèques du grand démocrate Bongo comptaient davantage que cette facette du quotidien des lectrices, des lecteurs ou des téléspectateurs fascinés, il saute aux yeux que le... Chef de l'Etat et le gouvernement ne sont ni responsables, ni coupables. Si un socialiste élevait la voix pour rappeler que la crise a bon dos, il serait aussitôt taxé d'anti-sakozisme primaire ! En effet, ce n'est que la crise qui nous a conduits au gouffre !
Les recettes s'effondrent à cause de cette récession que personne n'a voulu avouer, durant des mois et des mois : la récession ! Les dépenses sont sous contrôle, et rien ne doit être décidé qui entraverait la reprise : c'est le message qu'a martelé le gouvernement, lors de la Commission des comptes de la Sécurité sociale. « La moitié » du déficit de 20,1 milliards d'euros prévu en 2009 « est un déficit de crise », a souligné Eric Woerth, le ministre du Budget. Mais il oublie que son propre mentor a exonéré à tout va sur les heures supplémentaires, sur les emplois qui augmentent les profits des sociétés... mais sans jamais annoncer que, forcément, il n'y aurait plus au bout assez de fonds pour maintenir la couverture sociale. D'autant que, dans le même temps, il accordait quelques avantages substantiels aux « copains » médecins ! Le dire ou l'écrire, ce n'est qu'une basse vision partisane de la politique.

NI RESPONSABLE NI COUPABLE
« La question du traitement des déficits cumulés va se reposer très vite, compte tenu du changement de dimension des montants en jeu » prévient François Monier, conseiller maître à la Cour des comptes en ouverture du rapport de la Commission des,comptes. Si rien n'est fait, le déficit devrait encore bondir l'an prochain, portant le besoin de financement cumulé sur deux ans à... 50 milliards d'euros. Mais le gouvernement a renvoyé le traitement de cette question à 2010, « quand le retour de la croissance le permettra ». Eric Woerth a exclu, hier, de transférer cette dette à l'Etat, une « solution de facilité » qui reviendrait « sur le principe vertueux du cantonnement de la dette sociale ». Mais pourtant, avec un brin de lucidité, les 12 % de Françaises et de Français qui ont voté pour la majorité présidentielle pourraient se poser la question : qui nous a ainsi mis la tête sous l'eau ? S'ils étaient réveillés, ils constateraient que, le même jour, l'UMP annonce un tour de vis sur les congés de maladie, alors que tous les spécialistes insistent sur les ravages que provoque la crise sur les salariés (pas sur les patrons du CAC 40 qui vont bien !), à cause du stress et des rythmes imposés.
Pas question non plus d'augmenter la CRDS pour transférer davantage de dette à la Cades, ni, à ce stade, de créer une caisse d'amortissement des « déficits de crise ». Le ministre promet une « solution, neutre financièrement sur l'ensemble des comptes publics », qui permettra que l'Acoss - la « banque » de la Sécurité sociale - « dispose des moyens de trésorerie nécessaires » pour « passer le cap difficile de l'année 2010 ». Pour 2009, le plafond de découvert de l'Acoss (financements garantis auprès de la Caisse des Dépôts), aujourd'hui de 18,9 milliards d'euros, sera relevé cet été « de près de 10 milliards ». Bercy va demander à la Caisse d'accepter un plafond encore plus élevé en 2010, ce qui promet des débats houleux, la CDC ayant toujours affirmé ne pas pouvoir aller au-delà de 31 milliards. L'Acoss va, quant à elle, être autorisée à... emprunter davantage, directement sur les marchés. Les frais financiers seront de toute façon considérables... alors que les collectivités locales qui ont emprunté sont sous pression, car elles augmentent la dette publique. Mais chut, il  faut la boucler, car les sondages sont formels : la cote de popularité de ces excellents gestionnaires, qui empruntent pour du fonctionnement, ne cesse de grimper ! Que les syndicats la ferment. Que les partis politiques, en désaccord avec cette gestion qui exonére les uns pour enfoncer les autres, se taisent. La Président est en lévitation verte !

TOUJOURS LES SALARIES
Et pourtant, les faits sont têtus. Les recettes, moins élevées que prévu, expliquent la totalité de la dégradation des comptes. La diminution de 1,25 % de la masse salariale se traduira par 8 milliards d'euros de cotisations en moins. Quant aux prélèvements assis sur les revenus du capital, ils chuteraient de 14 % en 2009, en raison notamment du recul de la Bourse et de l'immobilier. Il manquera aussi 1,7 milliard d'euros à l'assurance-vieillesse, le gouvernement ayant renoncé à augmenter les cotisations... sur les revenus du capital et décidé de s'attaquer à ceux du travail ! Travailler plus, pour finalement gagner globalement moins, avec la baisse des prestations sociales qui amputent le pouvoir d'achat de celles et ceux qui peuvent encore se faire soigner. Pour combien de temps ?
Sans atteindre le record de 2004, l'assurance-maladie renoue avec un déficit abyssal (9,4 milliards). Pour autant, le dérapage des dépenses pour 2009 n'est estimé qu'à 400 millions d'euros. Pour tenir strictement l'objectif, le gouvernement demande à l'assurance-maladie de « renforcer ses contrôles » sur les médecins qui prescrivent trop d'arrêts de travail : mille lettres d'avertissement seront envoyées aux plus gros prescripteurs, et 150 médecins de plus devront obtenir l'accord préalable de la Sécurité sociale pour en prescrire.
Même sévérité sur les transports sanitaires : 100 mises sous accord préalable supplémentaires sont prévues, ainsi que des visites de l'assurance-maladie dans les 200 hôpitaux les moins vertueux. Pour 2010, Eric Woerth laisse entendre qu'une progression des dépenses un peu inférieure aux 3,3 % prévus est envisageable : « Une croissance annuelle autour de 3 % est possible. »
Le gouvernement va lancer « dans les semaines qui viennent une concertation sur l'évolution » des avantages aux mères de famille sur leurs droits à la retraite, a annoncé la secrétaire d'Etat à la Famille, Nadine Morano. La durée d'assurance est actuellement majorée de deux ans par enfant (qu'il y ait eu ou non interruption d'activité), et une décision de la Cour de cassation impose d'accorder un bénéfice identique aux pères, ce qui ferait bondir le coût du dispositif. Le gouvernement va remonter l'âge de la retraite à 67 ans, dans une période de manque d'emplois pour les jeunes, et il va poursuivre ses exonérations en tous genres pour les entreprises, qui continuent pourtant à licencier à tour de bras, comme chez Michelin hier. Rien n'y fait : José Bové et Daniel Cohn Bendit sont là pour, de leurs bras musclés, étrangler le chômage !

LE PALAIS VA BIEN
Après avoir augmenté son indemnité de 172 % au nom de la transparence, le président s'était engagé à juguler les dépenses du train de vie du Palais. Le salaire mensuel du président Nicolas Sarkozy a, en effet, été augmenté à partir du 1er janvier 2008 de 172%, sans qu'une telle augmentation ait troublé l'opinion publique. La rémunération nette mensuelle du président de la République était passée de 7124 euros en 2007 à 19.331 euros en 2008, avec la prise en charge des frais courants qui vont avec les nécessités de la fonction. Le député socialiste René Dosière a dénoncé hier les "promesses non tenues" de Nicolas Sarkozy en matière de transparence et d'économies dans le budget de l'Elysée, dans un rapport qualifié (bien entendu !) de "totalement infondé" par la présidence.
En 2008, le budget exécuté de la présidence a augmenté de 18,5% par rapport à 2007, à 113,182 millions d'euros, "soit un rythme sept fois supérieur à l'évolution du budget de l'Etat", selon le député PS de l'Aisne, spécialiste depuis des années des comptes de l'Elysée. "Les restrictions budgétaires imposées aux administrations de l'Etat (...) ne s'appliquent donc pas aux services de la présidence de la République", constate M. Dosière.
Il déplore le manque d'"explications précises et détaillées" sur cette progression. L'Elysée continue à présenter son budget en six grandes rubriques, alors que le budget a quadruplé depuis l'époque de Jacques Chirac. Les dépenses prises en charge par les ministères n'étaient alors pas intégrées dans le budget de la présidence.
René Dosière déplore des renseignements fournis "plus rares qu'hier". Ainsi, un seul chiffre global -1.031 personnes- est fourni pour les effectifs de l'Elysée, sans précision sur les affectations ou sur le nombre de contractuels. Pour le député, "cette absence de transparence résulte de la volonté clairement proclamée qui consiste à afficher les mesures d'économies prises depuis l'arrivée du nouveau président". L'Elysée met par exemple en avant la baisse du coût par invité de la garden party du 14 juillet, sans préciser que le nombre d'invités est passé de 5.500 en 2007 à 7.050 en 2008. Résultat, la facture globale de la fête s'est élevée à... 475.523 euros en 2008, soit 13,4% d'augmentation par rapport à 2007.
Plus largement, M. Dosière s'interroge sur la "régularité" et la "sincérité" du budget élyséen. Il note ainsi que les dépenses exécutées en 2008 sont supérieures de près de trois millions d'euros aux crédits votés par le Parlement (113,18 millions contre 110,38). Le rapport dénonce des "manipulations budgétaires" pour éviter d'afficher un déficit: deux recettes d'un montant global de 2,4 millions sont inscrites alors qu'elles présentent un "caractère incertain et non conforme" aux règles budgétaires. Il s'agit notamment, selon M. Dosière, d'un "reliquat de subvention" accordé par le quai d'Orsay pour un voyage de Nicolas Sarkozy qui aurait dû entrer dans les comptes de la présidence française de l'Union européenne. Pas mal pour un voyage !
René Dosière, qui était déjà la bête noire de Jacques Chirac, fait preuve aujourd'hui d'indulgence vis-à-vis de l'ancien président. Ainsi, les seules dépenses de l'Elysée ayant diminué sous la présidence Sarkozy sont les aides aux personnes en difficulté qui se tournent, en dernier recours, vers la présidence: elles ont baissé de 48,4% en deux ans. Mais est-ce véritablement révélateur d'une gouvernance, puisque ce n'est que de l'anti-sarkozisme primaire ! Alors courage... Fuyons!
Mais je déblogue...
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16 juin 2009 2 16 /06 /juin /2009 07:17
Et dire que dans les soupers en ville, il existe des gens qui prétendent que les fonctionnaires sont assurés d'occuper leur poste à vie, quelle que soit leur action. Une sorte de rente de situation accordée par un statut n'ayant aucune autre contrainte que celle d'entrer dans les cadres de la fonction publique. Ce fut sûrement vrai du temps de Courteline, mais certainement pas à l'époque de Nicolas Sarkozy. Même les plus protégés des protégés valsent sur un mouvement d'humeur du Château, comme on dit dans le jargon administratif. Une mauvaise appréciation de celui qui symbolise une République libre, égalitaire, et fraternelle... et le fauteuil sur lequel vous vous êtes cru « roi » vous expédie dans le néant ! La valse des Préfets se poursuit sans complexe, sans retenue et sans ménagement. Plus besoin de se cacher : un geste de la main présidentielle, et le fonctionnaire fait ses valises en quelques minutes. Peu importe la raison : déplaire au maître des clés du pouvoir, ou probablement à ses proches, suffit dans les médias, dans l'administration, dans la vie publique, pour vous envoyer aux « galères ». La liste s'allonge de mois en mois, au hasard des visites présidentielles.
Il y a d'abord eu la marginalisation de celles et ceux qui entraient dans la catégorie des suspects. Certes suspects, pour leurs éventuelles idées légèrement humanistes ou de gauche, ne leur permettant pas de remplir les quotas d'expulsion ou de répression. Ils furent convoqués et tancés, avant d'être remplacés. Il y eut aussi les Chiraquiens, qui ont été mutés aux archives, et les gauchisants qui ont fini dans les oubliettes pour pantouflards, avant que nous en arrivions aux victimes du fait du Prince. Chaque fois, il y a une raison, supposée légitime, pour les déplacer, mais c'est une forme d'humour, qui consiste à prendre les médias et les citoyens un tant soit peu lucides pour des idiots !
Recueillez-vous devant les morts au champ du déshonneur présidentiel !

CA SE CORSE
Le coordinateur des forces de sécurité intérieure en Corse, Dominique Rossi, avait été démis de ses fonctions par le ministère de l'Intérieur. La place Beauvau avait indiqué que la décision avait été prise par la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie. Dominique Rossi avait été remplacé par Gilles Leclair, sous-directeur de la lutte contre la criminalité organisée et la délinquance financière à la DCPJ.
Le déplacement était lié à la gestion d'un incident survenu, lorsqu'une cinquantaine de militants indépendantistes corses avaient décidé, à la suite d'une manifestation organisée devant la mairie de Porto-Vecchio en Corse-du-sud, de se rendre dans la résidence Punta d'Oru, où se trouvent des villas appartenant à des personnalités, parmi lesquelles Camille de Rocca Serra, président de l'Assemblée de Corse, et le comédien Christian Clavier, un proche du président de la République, Nicolas Sarkozy. Pour ne pas souffler sur les braises, Dominique Rossi aurait alors donné l'ordre de ne pas intervenir... Mal lui en a pris : il ne savait pas que Clavier possédait le numéro de portable de qui vous savez. Cet épisode des visiteurs n'avait pas du tout fait rire le pote de lycée, car les militants nationalistes avaient occupé pendant près d'une heure le jardin de la villa de Christian Clavier. Très bien accueillis par le couple de gardiens de la villa, sur recommandation de l'acteur, qui n'était pas présent sur les lieux, les militants s'étaient installés au bord de la piscine, où des jus de fruits leur avaient été servis.
Ces indépendantistes, qui entendaient protester symboliquement contre la "spoliation foncière" des Corses sur leur île, s'en étaient ensuite retournés tranquillement. Peu importe, ils avaient piétiné le gazon et c'était trop ! Reste que la gestion de la crise n'avait absolument pas été du goût de la place Beauvau. "Nous avions des informations. Elles n'ont pas été utilisées. Dans cette résidence vivent des personnalités et les choses auraient très bien pu dégénérer. La crise n'a pas été gérée comme elle aurait dû l'être. La ministre a donc pris la décision qui s'imposait", avait indiqué le ministère de l'Intérieur.
La Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) avait, en effet, transmis à Dominique Rossi un renseignement selon lequel des nationalistes corses pourraient se rendre jusqu'au lotissement à l'issue d'une manifestation. Dominique Rossi, contrôleur général, était le chef de l'ensemble des forces de sécurité intérieure en Corse, police et gendarmerie. Il aurait pu faire valoir ses droits à la retraite en avril, mais il lui avait alors été demandé de rester dans ses fonctions. C'est fait, il va maintenant pouvoir aller bronzer en Corse pour manquement à l'obligation de protection des amis !

UNE SECONDE MANCHE
La mutation du préfet de la Manche, Jean Charbonniaud, sept mois après sa prise de fonction, avait créé une polémique. Sa nomination, en Conseil des ministres, au poste de préfet hors cadre pour siéger comme membre du Conseil supérieur de l'administration territoriale de l'Etat, avait été jugée comme une "sanction injuste" par des élus UMP et PS. Elle serait la conséquence de l'importante manifestation organisée lors de la venue, dans  le département dont il avait la charge, du président de la République, le 12 janvier dernier.
"Je trouve parfaitement lamentable qu'on puisse utiliser un représentant de l'Etat comme si on utilisait un kleenex. C'est scandaleux. C'est une pratique d'un autre temps, contreproductive d'un point de vue politique", avait déclaré à l'AFP le président UMP du conseil général de la Manche, Jean-François Legrand. "Ce préfet est un très bon préfet qui n'a aucune responsabilité dans cette affaire", a ajouté le sénateur.
Ce fut également l'avis de Philippe Gosselin, député UMP de la Manche. "Cette sanction est très regrettable, injuste, c'est un mauvais signal politique. Cela donne l'impression que la manifestation du 12 s'est mal passée alors qu'il n'y a pas eu d'incident majeur". Le député avait indiqué qu'il se trouvait à côté de Nicolas Sarkozy lors de la manifestation: "il était très énervé d'entendre les manifestants le siffler. Il y a eu plus de monde qu'il n'en attendait à la manifestation, je crois, 3000 manifestants à Saint-Lô, ça ne s'est pas vu depuis 20 ou 30 ans", a déclaré Philippe Gosselin, avant d'ajouter: "Il est vrai aussi que les syndicats ont peut-être mis aussi un peu d'huile sur le feu en refusant de rencontrer le président". Le député UMP villepiniste de l'Hérault, Jean-Pierre Grand, s'était joint à ses collègues normands pour estimer que le départ de Jean Charbonniaud n'était "pas un bon signe pour la haute fonction publique de l'Etat qui, dans la période de crise que connaît la nation, doit travailler avec le pouvoir politique dans la confiance et la sérénité".
Le directeur départemental de la sécurité publique, Philippe Bourgade, avait ensuite reçu sa mutation. "Mon directeur central m'a appelé hier soir pour me dire qu'il fallait que je sois remplacé, que je choisisse une autre affectation", avait révélé l'intéressé sans savoir encore où il allait postuler. "Qu'est-ce qui s'est passé de grave ? Pas grand-chose, si ce n'est que le Président a entendu les manifestants le siffler. Il aurait fallu plus d'effectifs pour les maintenir plus loin" du Président, alors que les manifestants considéraient déjà les effectifs des forces de l'ordre comme de la "provocation", a déclaré le policier de 59 ans, arrivé en septembre 2007 à Saint-Lô. "Je n'ai pas à rougir de ce qui s'est passé." Dommage : il lui a fallu aller voir ailleurs ce qui s'y passe. Pour quelles raisons objectives ? Aucune !

TOUT A L'EGOUT
En août 2008, le chef de l'Etat s'était occupé personnellement de l'épineuse question du tout-à-l'égout du Cap Nègre, où la famille de son épouse possède une luxueuse résidence. Un an plus tard, le dossier n'a pas avancé. Et le préfet du Var vient d'être mis au placard. Bien entendu, ces faits n'ont aucun lien, même si je suis en mesure de vous révéler (en exclusivité sur L'AUTRE QUOTIDIEN), qu'il venait d'être inspecté, il y a quelques semaines et que ce n'est pas un surprise dans le milieu !
"M. Jacques Laisné (...) sera réintégré dans son corps d'origine", annonce le décret présidentiel, lapidaire, publié au Journal officiel le 5 juin. Quarante-huit heures plus tôt, le communiqué du conseil des ministres, encore plus sec, évoquait la nomination du nouveau préfet du Var, Hugues Parant, sans un mot sur la nouvelle affectation de son prédécesseur. Jacques Laisné n'a pas reçu de nouvelle affectation. Préfet hors-cadre, il va donc rejoindre son corps d'origine, la Cour des comptes. Dans le sérail de la "préfectorale", "il se murmure toutefois que la brutalité de cette éviction serait liée à l'implication du chef de l'Etat dans cette très locale affaire de propriétaires qui secoue le Cap Nègre", précise le site internet mediapart.fr.
C'est donc du côté de "l'affaire" de l'égout du Lavandou que se trouve l'explication la plus rationnelle. Faut-il raccorder le Cap Nègre au tout-à-l'égout, au prix de très lourds investissements que la cinquantaine de propriétaires ne semble pas prête à payer ? Se présentant comme le "gendre" de la famille Bruni-Tedeschi, le chef de l'Etat s'invite à la réunion des copropriétaires, en août dernier, face à des amis, rien que des amis, protégés par leur bouclier fiscal tout neuf. Et convoque, quelques jours plus tard, une réunion de crise dans la propriété de sa belle-famille, avec préfet, directrice de l'Equipement, maire et copropriétaires. Il est vrai qu'à l'époque, il n'a pas de sujets plus importants à traiter, car rien n'arrive... la crise est là, et selon certains témoignages, il annonce « les riches ne doivent pas être lésés ».
Pour arrondir les angles et convaincre les récalcitrants (il en existe, parmi les chevaliers du bouclier, qui n'auraient pas cru en ses promesses), le président promet de lourdes subventions publiques (pour ce domaine privé), et le préfet évoque même une éventuelle exécution d'office des travaux. Ce gars-là, qui scrute avec ses services la moindre délibération d'un élu de base pour savoir si le service collectif d'assainissement  est bien conforme aux termes de la loi Sapin, n'hésite pas, en tant qu'ex-fonctionnaire de la Cour des Comptes, à conseiller l'utilisation de fonds publics sur un domaine privé ! De quoi rêver sur le fonctionnement de notre République ! Mais depuis un an, le zèle du préfet Laisné se serait émoussé, car il devait avoir un reste de conscience personnelle. "Le préfet a évolué dans un sens qui nous est beaucoup plus favorable, et nettement moins aux ordres de M. Sarkozy", affirme le principal opposant au projet, l'un des copropriétaires, cité par mediapart.fr, Les subventions publiques ne sont pas encore venues, et l'affaire d'Etat relèverait de nouveau de la simple autorité municipale. Impossible à admettre par le maître  du pouvoir. On va donc donner une bonne leçon à ses collègues : ils n'ont plus le choix ! Déplaire au Président c'est s'exposer à l'exil doré ou au bannissement sordide.
Mais je déblogue...
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15 juin 2009 1 15 /06 /juin /2009 07:17
Toutes celles et ceux qui luttent lucidement pour que des alternatives existent en matière de mobilité aux véhicules motorisés ont parfois été atterrés par les déclarations intempestives officielles sur la dangerosité des cyclistes. Vous savez, ces terroristes que l'on place en garde à vue au prétexte qu'ils seraient dangereux pour leur prochain. Il est même arrivé, comme à Bordeaux, que les policiers déploient des moyens importants pour arriver à sanctionner (politique du chiffre) des « deux roues » criminels menaçant la sécurité des autres !
On a également vu une députée UMP messine, Marie Jo Zimmermann, s'illustrer sur le sujet. Selon un article paru le 21 février 2009 dans les pages Région du Républicain Lorrain : « La députée a déposé avec un groupe de députés une proposition de loi visant à engager la responsabilité civile d'un cycliste en cas d'accident avec un piéton ». On ignore encore qui a bien pu lui souffler cette belle idée sécuritaire. Dans le principe, cette proposition n'est pas choquante car elle pourrait être vue comme une conséquence logique de la démarche code de la rue, où on évoque le principe de prudence du plus fort (le cycliste, par exemple) par rapport au plus faible (le piéton, par exemple).
Dans cette même logique, la loi Badinter de 1985 prévoit tout de même l'indemnisation automatique des piétons et des cyclistes victimes d'un accident avec un véhicule à moteur... mais rien entre vélo et piéton. Il faut pourtant reconnaître que c'est soulever une montagne pour écraser un moustique, tant le nombre de cas de ce type sont statistiquement faibles. Ce qui est par contre plus significatif, ce sont les arguments présentés pour justifier cette proposition de loi... qui n'est destinée qu'à se procurer les voix des personnes âgées, qui se considérent comme toujours respectueuses des règlements ! Pour justifier cette réglementation, la députée évoquait en effet dans l'article de presse "la très forte augmentation du nombre de piétons blessés", sans préciser les chiffres par catégorie d'usagers.
Dans un autre article, le journal souligne que "selon les dernières statistiques, le nombre de piétons blessés suite à une collision avec des cyclistes est en très forte augmentation; de multiples accidents mortels ont même été enregistrés". Or, rien, absolument rien, ne vient étayer ces informations, contenues dans l'exposé des motifs de la proposition de loi ou dans les réponses aux questions posées au Gouvernement par la députée UMP qui se veut probablement plus écologiste que son mentor ! Les seuls chiffres publiés par l'Observatoire National Interministériel de Sécurité Routière pour les derniers mois ne traduisent absolument pas une recrudescence des faits graves de délinquance routière imputables aux cyclistes. En fait, il faudrait envoyer à cette Jeanne d'Arc des piétions, les dépêches publiées ce week-end. Elle constaterait alors les ravages produits par le mythe des véhicules motorisés, avec trois faits divers maintes fois répétés : moto, 4x4, vitesse. Ces trois éléments ne relèvent pas des pratiques du vélo !

MOTO FASCINANTE
Une femme de 30 ans, enceinte de huit mois de jumeaux, et son fils de deux ans, qui marchaient en famille samedi soir près d'une plage de Marseille, ont été tués par une moto qui les a fauchés. Le conducteur du deux-roues, une grosse cylindrée de marque Yamaha, qui avait pris la fuite, a été interpellé hier matin après que sa mère l'eut conduit à l'hôpital dans la nuit, selon une source proche de l'enquête. Son passager avait été interpellé sur les lieux samedi. Tous les deux, âgés de 22 et 24 ans, inconnus des services de police, ont été placés en garde à vue dimanche, et entendus. Un premier test d'alcoolémie s'est avéré négatif. La police a lancé un appel à témoins. Le passager a été relâché dimanche soir sur instruction du parquet de Marseille. Le conducteur devrait être présenté à un magistrat lundi ou mardi.
Il est resté muet lors des premiers interrogatoires, faisant état d'un "trou noir" (sic) dans sa mémoire. Selon les premiers éléments de l'enquête, il ne possédait pas de... permis moto et était dépourvu d'assurance. Il avait acquis le véhicule il y a six mois, et n'avait pas encore de carte grise à son nom. Des pratiques de plus en plus répandues, mais dont on semble moins se préoccuper au niveau ministériel que de celui des vélos dangereux !
Les faits se sont produits peu après 23 heures, sur une route qui surplombe la plage de Corbière, un endroit très fréquenté en période estivale, dans le nord de la ville. L'accident a eu lieu dans un endroit sombre, dépourvu d'éclairage, alors que la mère était vêtue de noir, a-t-on indiqué de source proche de l'enquête. Le choc a été très violent, une trace de freinage de deux mètres ayant été relevée sur la chaussée. Les victimes, originaires du 14e arrondissement de la ville, revenaient d'un pique-nique sur la plage. La mère est morte sur les lieux. Une source médicale a confirmé qu'elle était enceinte de jumeaux.
Son fils de deux ans, transporté "dans un état désespéré" à l'hôpital Nord de Marseille, est mort des suites de ses blessures, selon la même source. Le père, âgé de 40 ans, présent également lors du drame, indemne, a été hospitalisé en état de choc.
Près d'une vingtaine d'accidents de la route mortels, sont survenus depuis le début de l'année à Marseille, souvent accompagnés de délits de fuite. Mercredi, une mère de famille avait déjà trouvé la mort en centre-ville, renversée par une voiture qui n'avait pas respecté un feu rouge. Le chauffard avait également pris la fuite, avant d'être interpellé.

LE CULTE DU 4x4
Le préfet de police des Bouches-du-Rhône, Jean-Luc Marx, interrogé sur France 3 Méditerranée, a déclaré qu'il voyait des "homicides plutôt que des accidents" dans ces drames à répétition. Quand on compulse la suite des faits divers du week-end, on ne peut qu'être d'accord avec lui ! ll n'aura donc pas le temps, comme d'autres collègues, de poursuivre les cyclistes de retour d'une soirée festive et susceptibles de causer des accidents terribles. Dans sa région, deux mineurs de 15 ans, qui venaient de voler un 4x4, ont percuté samedi soir dans le Vaucluse une voiture, blessant très grièvement ses trois occupants, une mère et ses deux enfants qui se trouvaient hier entre la vie et la mort.
Les deux adolescents avaient d'abord volé, vendredi soir, à l'Ile-sur-la-Sorgue, dans le même département, un scooter qui était finalement tombé en panne. Ils s'accusent mutuellement d'avoir été lors de l'accident, au volant du véhicule 4X4 volé,  et ont été écroués séparément, après avoir été mis en examen pour vol avec arme, vol en réunion, blessures involontaires et délit de fuite.
Armés d'un couteau, ils avaient en effet braqué le conducteur d'un 4x4 à l'arrêt. Après avoir violenté le conducteur, ils ont pris la fuite à bord du gros véhicule. Ne le maîtrisant pas, ils en ont perdu le contrôle, et ont percuté une voiture avec à son bord une mère et ses deux enfants de 8 et 12 ans.
La voiture a été pulvérisée dans le choc. Ses trois occupants, hospitalisés à Avignon, se trouvaient entre la vie et la mort, selon la même source.
Les mineurs avaient eux aussi pris la fuite après l'accident. Ils ont finalement été rattrapés par les gendarmes, puis interpellés. Ils ont ensuite été déférés au parquet dans la soirée de samedi. Les deux enfants avaient déjà été condamnés en novembre 2008 pour des vols d'autoradios avec dégradation et étaient en liberté surveillée préjudicielle. Ah ! Si seulement, après le vote de dimanche dernier, ils avaient préféré voler des vélos ! Cette attitude criminelle (vol de véhicules surpuissants) est de plus en plus répandue, elle aussi, et dénote une vision sociale reposant sur le pouvoir d'écraser les autres en ... toute sécurité ! Le goût pour les 4x4, inspiré par une culture « militaire » de voitures de commandement, traduit  un complexe de supériorité dans des territoires où leur utilité n'a véritablement aucune raison d'être. On sait bien, en effet, que le volet « je suis en sécurité dans mon blindé roulant », dominant les autres, reste un facteur de vente... on voit les dégâts face à un cycliste ou même une automobile plus modeste !

LES RALLYES DE LA BETISE
Quand ça ne suffit pas, on s'évertue, en pleine période où le développement durable est au zénith, à organiser des compétitions sur le domaine public non sécurisé. A 20h 45 samedi soir, une voiture de course est sortie de la route lors de la dernière épreuve du 33e rallye Ain-Jura. Pour une raison encore indéterminée, le pilote a perdu le contrôle du véhicule dans les 200 derniers mètres. La voiture a fauché trois spectateurs : un père et son fils qui se trouvaient à environ quatre mètres en retrait de la route. L'enfant a été tué sur le coup et son père a été grièvement blessé, mais ses jours ne sont pas en danger. Le troisième s'est blessé à la jambe, en sautant par dessus une barrière pour éviter le choc.
C'est désormais une répétition, avec 1 mort et 7 blessés dans une compétition similaire en Haute Savoie, fin avril, et dans la seule année 2007 on avait connu un bilan catastrophique avec 10 morts de spectateurs ou de blessés... Et que dire, si on ajoute à cela que le Paris Dakar a causé directement ou indirectement 48 décès en 25 ans d'existence! La liste serait encore plus longue des morts au champ d'horreur de la vitesse, que le reste du temps, on combat pour remplir les caisses de l'Etat ! Qu'elle se pratique sur des circuits spécialisés et sécurisés, on peut encore l'admettre; mais qu'on la retrouve sur des routes ordinaires, accessibles à un public mal informé, ce n'est pas utile socialement.
En fait, le vélo à mauvaise presse, car le dopage a tué son image sportive, mais dans le fond, il reste le moyen le plus « doux » de se déplacer... et il ne porte pas d'autre symbole que celui d'une citoyenneté active, à valoriser par rapport à des actes du quotidien beaucoup plus dangereux.
Il faut espérer que la vague « égologique » (bien lire égologique) qui traverse notre pays va faire disparaître tous ces comportements criminels, car l'automobiliste ou le motocycliste « puissants » qui sommeillent dans le corps de tout un chacun ne demande qu'à s'éveiller chez les plus jeunes ou à se réveiller chez beaucoup d'autres.
Mais je déblogue...
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14 juin 2009 7 14 /06 /juin /2009 07:17
Il arrive que des mots et des déclarations suffisent à renflouer des situations économiques précaires. Bizarrement, ce qui n'était que verbiage inaudible prend des allures de solution miracle. Dans le monde agricole, où souvent les manifestations violentes conduisent à des négociations « obligées », on sait bien qu'il y a souvent un grand décalage entre la base motivée, musclée, et le sommet, occupé par des représentants plus aisément manipulables. Le réseau est en effet extrêmement serré, et les dirigeants d'une partie tiennent les dirigeants de l'autre partie. C'est du genre : « tu me tiens, je te tiens par la barbichette... et le premier qui trahira aura une tapette ». Les lobbies de filières ont largement pris le pas sur le syndicalisme institutionnel, et ce sont eux qui occupent toujours le devant de la scène. Désormais, la lutte se circonscrit à des pans de l'agriculture. Les céréaliers sont même divisés en maïsiculteurs ou en producteurs de blé ou d'orge, les éleveurs se partagent entre bovins (laitiers et viandes) et ovins, les viticulteurs du Bordelais sont séparés entre les grands crus et les producteurs de base . La FNSEA est donc dans la surenchère permanente, contraire à ses accords traditionnels tranquilles avec la Droite. Il faut sans arrêt tenir compte de l'évolution du marché, et surtout de ce fameux principe qui a obtenu une majorité théorique en Europe : « la concurrence libre et non faussée ».
Le paradoxe, c'est que sont celles et ceux qui l'ont âprement défendu dans les campagnes (au deux sens du terme), qui maintenant refusent plus durement encore son application. Ce sont celles et ceux qui ont exigé, sur des estrades, le maintien de la Politique Agricole Commune (PAC) qui se présentent aux élections locales sur le concept du libéralisme. Ce sont celles et ceux qui, localement, ont farouchement soutenu Nicolas Sarkozy, qui maintenant bloquent les centrales du capitalisme, qui apportent encore, via les patrons du CAC 40, le maximum d'appui à l'UMP. Le conflit des « laitiers » illustre à merveille cette situation, que seule la France peut s'offrir.
Les agriculteurs ont mis fin samedi au blocage des centres d'approvisionnement des grandes surfaces, alors que la pénurie dans certains supermarchés menaçait. Le gouvernement s'est en effet engagé à ce que des contrôles généralisés sur les prix soient rapidement... mis en oeuvre et que des "sanctions" soient prises si nécessaire.

QUELS FONCTIONNAIRES ?
Mais personne ne souligne que la Direction de la Concurrence, de la Consommation et de la Fraude va se retrouver frappée de plein fouet par la politique de destruction de la Fonction publique. Qui va contrôler pour le compte de producteurs, dont les syndicats n'ont, à ma connaissance, jamais protesté contre les ravages faits dans la fonction publique? C'est encore une fois une dramatique duperie que celle qui laisse croire que le prix du  lait va remonter dans les étables sous prétexte que les agents de la DRCCF vérifieront les étiquettes dans les supermarchés. Mais comment peut-on admettre cette absurdité sociale...qui ne repose sur aucun fait précis. Il est vrai que le gouvernement actuel ne peut pas décréter le blocage des prix des produits de première nécessité (le lait en est un) car ce serait un atteinte au dogme de la loi du marché !
« Le gouvernement a pris la mesure » du désarroi des agriculteurs et a « entendu leurs demandes légitimes sur la transparence, le contrôle des marges et l'évaluation de la LME (loi de modernisation de l'économie) », a déclaré le ministre de l'Agriculture, Michel Barnier. « En matière de transparence, on est loin du compte », a-t-il ajouté, en écho aux revendications des agriculteurs qui dénoncent les conditions d'application de la loi, votée en août 2008 (NDLR : mais au fait, qui a rédigé cette loi et qui l'a votée ?) pour notamment redéfinir les relations commerciales entre grandes surfaces et fournisseurs. Les syndicats d'agriculteurs reprochent notamment à la loi de donner à la grande distribution « un pouvoir de négociation encore plus grand » qui pèse sur les prix payés aux producteurs. Le secrétaire d'Etat à la consommation, Luc Chatel, a précisé qu'une "brigade de contrôle de la LME" composée d'inspecteurs de la Direction générale de la concurrence et de la consommation (DGCCRF) va être créée à cet effet la semaine prochaine. Ceci confine au mépris total de l'électorat, auquel on explique à longueur de journée qu'il faut supprimer des postes de fonctionnaires (le Ministère des finances annonce 37 000 suppressions de postes en 2008), puisque l'Etat n'a plus de crédits pour les payer. On exonérera les producteurs laitiers des cotisations sociales, des impôts fonciers et... on va les sauver avec des postes de fonctionnaires inexistants.

MAIS QUI A FAIT LA REFORME ?

Dans un communiqué, le gouvernement indique également que "les travaux de l'Observatoire des prix et des marges seront accélérés". Les prix des produits laitiers, à tous les stades de la filière depuis 2007, sont actuellement relevés par les services de Bercy. Ils seront analysés par un groupe de travail spécifique de l'observatoire des prix et des marges. Les résultats seront rapidement publiés. Par ailleurs, les services de l'Etat réaliseront "une expertise contradictoire et indépendante pour s'assurer de la validité des données transmises". Cette mesure répond aux reproches de la FNSEA, le principal syndicat agricole, qui estime que l'Observatoire des prix et marges, prévu par la loi et mis en place fin 2008, ne remplit pas son rôle. Mais pourquoi ne pas mettre en doute la fiabilité de la réforme LME, dont on sait qu'elle a été faite exclusivement pour favoriser la baisse des prix, via les grandes surfaces.
Qui a protesté, dans le milieu agricole, contre l'augmentation souhaitée des surfaces dites de Discount, sans accord de la commission départementale ad-hoc ? N'était-ce pas une manière de pénaliser les producteurs, en obligeant tous les autres distributeurs à faire baisser les prix d'achat des matières premières agricoles, pour conserver des prix bas à la vente tout en augmentant leur marge. Il faut une certaine duplicité pour critiquer un texte UMP alors que l'on appartient à l'UMP, et que l'on a expliqué aux opposants que ce texte renforcerait la « concurrence libre et non faussée », utile au développement économique ! On rêve aussi lorsqu'on découvre les autres volets de l'accord, strictement théorique, qui a renvoyé ces producteurs de lait dans leurs foyers pour qu'ils attendent un miracle venant de Bercy ! La solution va passer, pour lutter contre la surproduction néo-zélandaise qui envahit les marchés par l'étiquetage. En cette période de pouvoir d'achat en berne, il est certain que les consommateurs de chez Lidl ou Leader Price vont regarder les étiquettes pour payer leur lait plus cher !
De même, une réflexion va être engagée sur l'étiquetage « origine France » des produits alimentaires, en lien avec la proposition de la Commission européenne dans le cadre du livre vert sur la qualité, indique le communiqué du gouvernement. Ouf, on est sauvés : le fameux « consommez français » cher au Parti Communiste Français de Georges Marchais dans les années 70 reprend du service, alors qu'au niveau de l'Europe on défend exactement les positions contraires.

UN SOUTIEN CONTRAIRE
Un bilan de la LME sera également réalisé d'ici la fin de l'année 2009. « Il portera notamment sur le respect des conditions posées dans la loi pour les négociations commerciales ». Par ailleurs, à la demande des syndicats, une nouvelle réunion sur les modalités d'application de la LME doit rassembler mercredi les agriculteurs, les représentants de la grande distribution et les consommateurs autour de la ministre de l'Economie, Christine Lagarde... qui n'y sera certainement plus. Mais comment des producteurs syndiqués motivés ont pu revenir dans leurs étables après qu'on leur ait annoncé des mesures aussi abstraites et totalement déconnectées de la réalité ?
Convoquées, les grandes surfaces sont censées s'engager à faire toute la lumière sur leurs marges. Naguère plutôt conciliant, le gouvernement leur demande aujourd'hui des gages. Mais il est certain que les patrons de la FNSEA ont la mémoire courte, car devant leur congrès, Nicolas Sakozy avait fait des déclarations qui en disent long sur la sincérité de ses engagements. « J'entends souvent dire que l'agriculture ne pèse rien face à la distribution. Honnêtement, quand on veut se faire un petit succès d'estime, on parle de la distribution et on la fait siffler, et si cela ne suffit pas, on prononce le mot de Leclerc ». La déclaration de Nicolas Sarkozy devant le congrès de la FNSEA, avait fat grincer des dents au gouvernement, alors que nombre de ses membres, à commencer par Jean-Pierre Raffarin, étaient aussi invités à s'y exprimer. Il avait obtenu le soutien de toute la filière de la grande distribution, et ce brave Leclerc fils avait aussitôt adhéré au comité de soutien de son copain Nicolas, avec lequel il déjeune à l'Elysée ! « Si cela suffisait de protester et de désigner un bouc émissaire pour résoudre les problèmes des agriculteurs, cela se saurait », avait ajouté le Ministre, président de l'UMP, et candidat.
Jean-Pierre Raffarin avait osé critiquer la campagne de publicité sur les prix du distributeur Michel-Edouard Leclerc, en affirmant que « ce n'est pas l'Etat qui empêche M. Leclerc de baisser ses prix (...). Je vois quelques distributeurs amateurs de matraques. Cette conception ne me paraît pas saine », avait dit le Premier ministre. Nicolas Sarkozy, évoquant l'investissement de l'agriculture dans la qualité, a aussi ironisé : « Nous aussi, on essaie de le faire. Je peux vous dire que cela ne marche pas à tous les coups! » Auparavant, le président de l'UMP avait déjà déclenché les rires de l'assemblée en déclarant qu'il n'avait « jamais rêvé de devenir président de la FNSEA » et que son titulaire, Jean-Michel Lemétayer, pouvait « garder le siège tranquille ». Ce dernier avait bu du petit lait ! Consommateurs,  vous êtes invités à trinquer !
Mais je déblogue...
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12 juin 2009 5 12 /06 /juin /2009 07:17
Il faut continuer à chercher quels sont les 12 % de Françaises et de Français qui ont voté pour les listes européennes. C'est capital pour envisager l'avenir et comprendre véritablement l'avenir. C'est la quadrature du cercle, car il devient difficile de trouver un groupe social satisfait du gouvernement, à moins de considérer que les adhérent(e)s de l'UMP sont tellement nombreux qu'en se déplaçant avec leur famille ils ont confisqué le résultat du scrutin. Impossible de croire que les agriculteurs, fonds de commerce de la majorité présidentielle, ait mis un bulletin en faveur d'une liste conduite par un ami de Nicolas Sarkozy. En effet, hier, ils ont entamé le blocage de la moitié du réseau d'approvisionnement des grandes surfaces, pour dénoncer les marges de la grande distribution, en dépit d'un premier geste du gouvernement... C'est probablement un signe de confiance dans le futur ex-ministre de l'Agriculture, qui a obtenu pour ses amis un score sans précédent en Ile de France, région où, il est vrai, il avait copieusement arrosé les céréaliers qui menaçaient de faire une liste contre lui !
Le mouvement de protestation, enclenché depuis plusieurs jours dans le Grand Ouest à l'initiative d'éleveurs en colère qui a devancé le mot d'ordre de la FNSEA, s'est élargi dans la journée à la région Est, à la Normandie et à l'Oise. Les agriculteurs sont « en train d'être entendus par le gouvernement, comme les sidérurgistes, les marins pêcheurs ou les viticulteurs girondins sinistrés, mais ne vont pas lever dans l'immédiat le blocage des plates-formes logistiques. Le secrétaire de la FNSEA a réagi à une déclaration du ministre de l'Agriculture, Michel Barnier, assurant que le gouvernement était disposé à envoyer des inspecteurs du ministère des Finances dans les grandes surfaces qui ne jouent pas "le jeu de la transparence" sur les marges des produits agricoles. « Nous attendons de voir que c'est bien l'ensemble des membres du gouvernement » concernés par ce dossier « qui va se mettre en œuvre », a averti M. Lemétayer... qui ne doit pas savoir que le remaniement se produira la semaine prochaine, et que d'ici là, le Minsitère attend le verdict. Barnier, tout juste élu député européen avec le soutien des agriculteurs, doit en effet quitter le gouvernement dans les prochains jours.
En bloquant les plates-formes d'approvisionnement de la grande distribution, le syndicat agricole veut dénoncer les marges réalisées par les grandes surfaces. Depuis la signature, la semaine dernière, d'un accord sur le prix du lait, jugé très insuffisant par les producteurs laitiers, les éleveurs restent mobilisés sur le terrain, comme s'ils ne savaient pas que, les élections étant passées, leurs manifestations ne préoccuperont pas les gens qui doivent les aider. Trop tard ! Il aurait fallu un autre tour de vote pour que le réveil sonne. Ils ont pourtant été rejoints par d'autres agriculteurs, dont les productions (porc, fruits et légumes...) connaissent aussi des difficultés. La situation est tendue et des échauffourées ont eu lieu avec les forces de l'ordre. Incroyable! ces gens là auraient donc refusé de voter pour l'UMP et se seraient orientés vers un vote utile en faveur de José Bové, ex-leader de la Confédération paysanne.

LES OUBLIES SE REVEILLENT
Plusieurs plates-formes logistiques, assurant l'approvisionnement de la grande distribution (Intermarché, Lidl, Leclerc, Système U, Casino, Carrefour, Géant...), étaient occupées hier, certaines pour la troisième journée consécutive, dans les Côtes d'Armor, le Morbihan, le Finistère ainsi qu'en Ille-et-Vilaine, Loire-Atlantique et le Maine-et-Loire. Autant de départements qui ont contribué aux 12 % des listes de la majorité présidentielle.
Dans l'Eure et le Calvados, l'heure est aussi au blocage. Dans l'Oise, le blocage a commencé hier en début de soirée. La région Est, est également entrée dans le mouvement. Plusieurs bases (Lidl, Leclerc, système U, Intermarché...) étaient bloquées dans le Bas-Rhin, dans le Haut-Rhin et dans la Meuse. En Franche-Comté, le mouvement devait débuter plus tard. « C'est une erreur majeure des politiques, mais aussi de notre profession, que de ne pas avoir permis à des représentants du monde agricole de siéger au parlement européen » explique le président national des Jeunes agriculteurs. « Nous n'avons pas les clés du camion, elles sont à Bruxelles. Et ce n'est pas José Bové qui demain, lors du vote du budget de la PAC, défendra une agriculture de production. Il n'a pas percé dans l'agriculture, il se dirigera, par opportunisme, vers l'environnement ». Pourquoi?...Il ne compte pas sur Barnier ou Baudis?
Cette inquiétude, le président de la Chambre d'agriculture du Gers, la partage. « Aujourd'hui, les politiques consacrent très peu d'intérêt à l'agriculture, pourtant la seule politique mutualisée de l'Europe. Nous sommes en train de faire une grossière erreur en pensant que le problème agricole est derrière nous. Voyez les États-Unis qui développent une politique agricole conséquente. Si l'Europe considère que l'agriculture n'est plus un enjeu stratégique, c'est une erreur que l'on paiera très cher. » Et que diraient les viticulteurs qui n'ont plus un seul député pour les défendre contre les « intégristes » anglo-saxons du lobby anti-alcool ! Ils peuvent pleurer sur leur triste sort, puisque, par exemple, la région du Bordeaux ne compte plus sur une seule voix à Bruxelles. Dommage : Barnier les « défendra » dans quelques semaines, aussi efficacement qu'il l'a fait à la tête du Ministère face aux grandes surfaces qui, rappelons-le, ne sont que l'émanation du principe porté majoritairement au parlement de la « concurrence libre et non faussée ». Inutile de chercher des voix sarkozystes en Gironde chez ces gens là !

RIEN N'EST REGLE
Si l'on fouille ailleurs, on peut se dire que ce sont peut-être les étudiants ravis de retrouver le chemin des examens... une sorte de revanche sur ces fichus grévistes qui les ont empêché d'obtenir des diplômes qui leur permettent de passer les concours de la fonction publique, où les places se rétrécissent comme peau de chagrin. Les présidents des universités en ont d'ailleurs conscience. La Conférence des présidents d'université (CPU) a annoncé suspendre sa participation à la commission Marois-Filâtre sur la formation et les concours des enseignants, en raison d'un désaccord avec le ministère de l'Education nationale sur des projets de décrets.
"Prenant acte de ce que le ministère de l'Education nationale refuse de revenir sur les dispositions permanentes des décrets relatifs au recrutement des enseignants, et dans la mesure où ces dispositions permanentes anticipent le résultat des travaux de la commission Marois/Filâtre, le bureau de la CPU et le président Daniel Filâtre ont décidé de "suspendre leur participation à cette commission de concertation et de suivi", selon un communiqué de la CPU. "La CPU, en accord avec les conférences de directeurs d'IUFM, de lettres et de sciences, continuera à travailler, indépendamment, pour élaborer des conclusions, propositions et recommandations dans les semaines à venir", ajoute-t-elle, précisant qu'elle "reste ouverte aux propositions" du ministère de l'Education "qui permettraient de rétablir un dialogue paritaire". Modifiant le statut des enseignants, en lien avec la réforme de la formation ou "mastérisation", les projets de décrets en question doivent passer en conseil de la fonction publique le 12 juin, puis au Conseil d'Etat, avant promulgation possible d'ici fin juin... ou courant juillet quand tout le monde sera en vacances ! Inutile donc d'explorer cette catégorie sociale : ils sont restés à la maison, ou ils ont aux aussi voté pour Bové ou Cohn Bendit qui représentent la révolte ! Impossible que ces jeunes futurs adeptes des chapelles du Pôle emploi aient comme religion le Sarkozysme triomphant. Alors il faut aller voir ailleurs.

DES REFORMES APPRECIEES
On se penche sur les « bénéficiaires » des réformes fondamentales du gouvernement. Tenez, prenez les gens qui ont cru que la fusion de l'ANPE et des ASSEDIC allait arranger l'avenir des chômeurs : incroyable, si je moindre employé autre que le directeur général a voté UMP ! Nicolas Sarkozy l'avait pourtant promis pendant la campagne présidentielle, la fusion de l'ANPE et des Assedic au sein du Pôle emploi devait être un des outils majeurs de la lutte contre... le chômage, le remède miracle pour passer en-dessous de la barre des 5% de sans emplois à l'horizon 2012. La réalité est toute autre. Officiellement en place depuis le mois de janvier, le Pôle-emploi semble bien mal en point, entre mécontentement des agents et querelles de dirigeants.
Selon Alain Lecanu, président du comité d'évaluation de Pôle emploi, les personnels sont «bousculés» (conjoncture, RSA, perspective d'inscription massive à la rentrée), à cause d'un directeur général qui fonctionne en cercle fermé et met le conseil d'administration devant le fait accompli. «Il nous faut à la tête du service public de l'emploi un vrai patron, qui vienne du privé, car Pôle emploi n'est pas une administration comme l'était l'ANPE, mais une entreprise » continue ce représentant du CFE-CGC, le syndicat des cadres.
Démonstration dans le Languedoc-Roussillon, où les agences du Pôle emploi ont vu le nombre de chômeurs inscrits exploser, passant de 100 000 à 130 000 entre l'automne dernier et le mois d'avril. « Nous sommes saturés et le service rendu aux usagers s'en ressent fortement », se désole le délégué syndical de Sud emploi dans la région. « Alors qu'on avait réussi à réduire le délai d'attente entre l'inscription et le rendez-vous avec un agent à cinq jours avant la fusion, on est repassé sur des délais beaucoup plus longs, presque trois semaines en moyenne. Sans parler de la nouvelle permanence téléphonique. Les gens viennent s'inscrire chez nous, et on leur répond qu'il faut qu'ils appellent un numéro surtaxé (ndlr : le 3949) où il faut attendre des heures. Inutile de préciser que la plupart ne comprennent pas trop ». Le mécontentement augmente, les files d'attente s'allongent et la charge de travail s'accroît considérablement pour les conseillers du Pole emploi. Une réforme purement en trompe l'œil, qui va rendre inutile de Pôle emploi qui ne servira à rein en cette période terrible de destruction des emplois. Au contraire, la situation va empirer !
La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, avait annoncé lors de la fusion, qu'à terme, le portefeuille de chaque conseiller - le nombre de dossiers qu'il est amené à suivre -  n'excéderait pas 60 personnes, voire 30 pour les cas jugés les plus difficiles (maladie grave, détresse psychologique...).Sur le terrain, on est plus proches des 100 ou 150 demandeurs d'emploi par agent. Certains doivent même monter jusqu'à 300 pour gérer le flux de nouveaux inscrits. Les chômeurs, comme celles et ceux qui doivent s'en occuper, n'appartiennent donc pas aux 12 % des partisans de l'UMP... Ou alors, il faut en revenir au jugement de de Gaulle sur les Françaises et les Français. Ainsi, c'est clair, il n'y plus que les rentiers, les protégés du bouclier fiscal, les destinataires des exonérations de charges sociales, les retraités terrorisés par les images terrorisantes de la télé, les amis du Fouquet's, qui ont voté pour les listes sarkozystes. Mais alors là, c'est inquiétant, car ils sont plus nombreux que les 7 millions de pauvres qui, eux, ne sont pas venus voter.
Mais je déblogue...
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11 juin 2009 4 11 /06 /juin /2009 07:17
Mais qui donc a pu voter pour les listes UMP aux Européennes ? Quand on constate que seulement 12 % des Françaises et Français inscrits sur les listes électorales ont soutenu « massivement » les candidates et les candidats du Sarkozysme triomphant, on a une idée exacte du nombre réel des déçus ! Mais comme tout est dans la présentation, on se contentera d'un effet d'annonce, comme au temps où parvenaient les informations sur les lointaines batailles gagnées par César. Un arc de triomphe médiatique a été dressé, et le Chef de l'Etat y passera et y repassera à satiété ! Il aurait réuni ses ministres pour qu'ils lui tressent une couronne de lauriers et qu'ils lui baisent les pieds, comme il est de coutume de la faire pour les demi-dieux, ceux qui sauvent les naufragés potentiels de leur triste destin. Hier, dans la salle où il réforme la France, il aurait, si l'on en croit l'un de ses collaborateurs, Eric Besson, félicité beaucoup de monde... mais chut! il faudra attendre le « Canard enchaîné » de la semaine prochaine pour connaître la liste des nominés. Il a une nouvelle fois salué le succès obtenu par la majorité présidentielle aux élections européennes, cette fois, devant ses ministres. Il leur a suggéré de continuer à "travailler" et "à rester modeste", a rapporté Eric Besson qui a certainement pris le conseil pour lui, modeste comme pas un ! "Il a considéré que c'était un succès pour la majorité parce qu'elle avait été unie. Il nous a suggéré de ne rien changer à notre cap, de travailler, de rester modestes et de ne pas sur-interpréter ce succès, et de faire notre travail comme d'hab", a indiqué devant la presse le ministre de l'Immigration à l'issue du Conseil des ministres. Il est vrai que lui, il sait ce que faire le boulot veut dire : les gardes à vue se multiplient, et en plus, il a des quotas à respecter. "Il estime qu'après une campagne électorale de ce type, il est normal qu'il demande aux responsables de partis, aux têtes de liste, -je ne sais pas exactement la composition des délégations -, ce qu'est leur point de vue sur la construction européenne, sur la situation française", a également dit Eric Besson en évoquant les rencontres prévues entre le chef de l'Etat et les chefs des partis représentés au Parlement de Strasbourg. César était magnanime et invitait ses adversaires à dialoguer avant de les jeter dans l'arène.

VOYAGE A CANOSSA
C'est vrai que quand François Bayrou va monter les marches de l'Elysée, il surveillera ses arrières, alors que Martine Aubry aurait pu arriver avec une douzaine de surveillants délégués par les courants et les sous courants. Il faut attendre avec curiosité quel responsable il rencontrera pour les listes de José Bové (un repris de justice dans le palais présidentiel !), Daniel Cohn Bendit (le symbole de Mai 68), ou Eva Joly (la juge la plus haïe !), puisque ce n'est pas à priori un parti !
Il devra se freiner pour ne pas les éclabousser de sa modestie. Le voici revenu au firmament des sondages, et avec une cote de popularité encore plus étonnante pour quelqu'un qui n'a rassemblé derrière lui que 12 % du pays ! Nicolas Sarkozy et François Fillon voient en effet leur cote de confiance bondir de 9 et 8 points en un mois, tandis que la "cote d'avenir" de Martine Aubry et François Bayrou fond, dans le baromètre TNS-Sofres-Logica réalisé au lendemain des Européennes.
L'enquête a été faite pour le... Figaro Magazine, à paraître samedi prochain, et dont le propriétaire, Serge Dassault est devenu inéligible pour avoir acheté des voix. A la question "faites-vous tout à fait, plutôt, plutôt pas ou pas du tout confiance à Nicolas Sarkozy pour résoudre les problèmes qui se posent en France actuellement", 41% des Français ont répondu positivement. Ils étaient 32% en mai... et donc tout va se redresser immédiatement! 57% répondent négativement, un taux qui reste largement majoritaire mais qui diminue de 8 points. 2% sont sans opinion. Nicolas Sarkozy retrouve ainsi son niveau de janvier 2009. Depuis, il avait régulièrement cédé du terrain, jusqu'au plus bas de 32%. Le Premier ministre, de son côté, voit la confiance en son action progresser de 8 points à 44%. 52% des Français ne lui font pas confiance (-7). 4% sont sans opinion. Alléluia... Alléluia... Alléluia... les bonnes nouvelles succèdent aux bonnes nouvelles. Et 12 % des électrices et des électeurs ayant manifesté leur soutien à l'UMP donnent, dans un sondage... 41 % de satisfaits ! Comprenne qui pourra ou qui voudra !

ELIMINATION DES CRETINS
"Lors d'un 'off' dans son propre avion, il m'a traité de crétin et de honte de la profession, ce qui était plutôt gentil de sa part." De qui s'agit-il? De Nicolas Sarkozy. Quant au destinataire de l'insulte et auteur de cette confession, il s'appelle Patrice Machuret, et travaille comme journaliste politique à France 3. Il était interviewé dans l'émission Temps Présent, diffusée sur la Télévision Suisse Romande (TSR) le 4 juin dernier. Intitulée "Sarkozy, vampire des médias", cette enquête condense les dérives médiatiques emblématiques du chef de l'Etat français. Les nombreux journalistes interrogés font tous état de "pressions".
C'est Alain Genestar, ancien patron de Paris Match, licencié suite à la publication des photos de Cécilia Sarkozy avec son nouveau mari (et qui ne reprendrait pas une telle décision aujourd'hui) ; c'est l'ancien rédacteur en chef du quotidien suisse Le Matin, qui avait sorti l'information de la rupture entre le Président et Cécilia ; c'est encore David Pujadas, qui juge "compliqué" le nouveau mode de désignation du patron de France Télévisions... Et Patrice Machuret donc, qui a publié "L'Enfant Terrible" livre dans lequel il raconte quelques temps forts de la vie privée de Nicolas Sarkozy, ce qui lui a valu ce gracieux "crétin"... Il est vrai que l'essentiel, c'est qu'on parle différemment de lui, comme ce fut le cas dans cette splendide vidéo de « Chouchou et Carla », surpris dans leur intense dialogue amoureux. Ce pauvre journaliste n'a pas encore compris que l'époque est à la vénération, et pas nécessairement à la critique, des images d'Epinal. On les distribuera bientôt aux enfants des écoles privées, aidées obligatoirement avec des fonds publics ,afin qu'ils les mettent sur leur table de nuit. Les journalistes sont « éliminés » un par un dès qu'ils ne plaisent plus au Prince, et on finira par n'avoir que des heureux de tout !

LES CHIFFRES OUBLIES
On peut penser que ce sont les 300 000 licenciés des douze derniers mois qui ont placé dans les urnes leurs espoirs dans des lendemains sociaux qui chantent. A mon humble avis, ils n'ont pas voté socialiste (bien que ce vocable soit à supprimer selon Manuel Vals). La hausse du taux de chômage, au sens du bureau international du travail, s'est en effet brusquement accélérée en ce début d'année : après un taux de 7,8 % au troisième trimestre 2008, puis de 8 % au quatrième trimestre, le taux a bondi à 9,1 % au premier trimestre 2009, soit une hausse de 13 % d'un trimestre à l'autre. C'est la plus forte progression trimestrielle enregistrée depuis plus de trente ans, et ce, malgré les nouvelles dispositions sur le chômage partiel qui permettent de freiner la hausse du taux global. Les salariés en chômage partiel ne sont en effet pas considérés comme chômeurs. Les succés de Nicolas Sarkozy ont éclipsé ces dures réalités que, semble-t-il, les Françaises et les Français ont oublié.
Cette envolée est surtout marquée pour les seniors : la hausse dépasse 17 % parmi les plus de 50 ans. Quant aux 15-24 ans, ils sont 23,5 % à être sans emploi : c'est l'un des plus mauvais chiffres enregistrés depuis 1996, date de l'apparition de statistiques comparables.
En un trimestre, la France compte ainsi 300 000 chômeurs supplémentaires, selon l'Insee. C'est 100 000 de plus que les chiffres publiés par... Pôle Emploi. Un détail que personne n'a soulevé durant la campagne. Les plombiers polonais ne viendront plus en France : il n'y a plus de boulot ! Les questionnaires des enquêteurs de l'institut national de la statistique permettent en effet d'identifier toutes les personnes sans emploi qui recherchent un travail, qu'elles soient ou non inscrites auprès du nouvel ensemble fusionné ANPE-Assedic. Ce sont eux qu'il faut faire taire : ce sont des crétins !
Un certain nombre de salariés licenciés se mettent par exemple immédiatement à la recherche d'un emploi, alors même qu'ils ne sont pas encore inscrits à Pôle emploi : ils ne seront comptabilisés que par l'Insee. Même chose pour les chômeurs qui n'ont pas assez cotisé et qui n'ont pas droit aux allocations chômage : ils sont rarement inscrits à Pôle emploi, mais recherchent pourtant activement un travail. L'enquête de l'institut de la statistique est également plus complète que les chiffres de Pôle emploi, parce qu'elle prend en compte des populations spécifiques qui s'inscrivent rarement ou jamais auprès de l'administration : les Rmistes, les dispensés de recherche d'emploi, les salariés en convention de reclassement personnalisée, etc. Ils sont intégrés dès lors qu'ils recherchent activement un travail. Résultat : l'augmentation du nombre de chômeurs version Insee est supérieure de 50 % à l'augmentation version Pole emploi. Il faudrait un sondage pour savoir ce que les Françaises et les Français, qui à 88 % n'ont pas soutenu l'UMP, pensent de ces réalités. Car à la limite, pour une fois, il est bon que Nicolas Sarkozy ait le triomphe modeste !
Mais je déblogue...
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10 juin 2009 3 10 /06 /juin /2009 07:17
Les lendemains d'élection sont les plus durs. Ils témoignent de la réalité après les périodes d'annonces multiples qui ont grisé ou abattu les électrices et les électeurs. Désormais, on revient sur terre, et il n'y pas pire que le quotidien pour ramener à leurs contradictions les uns et les autres. Et là, comme le veut la tradition, les lendemains déchantent. D'abord, il s'agit pour certains de récupérer les thèmes porteurs et de faire oublier les erreurs que l'on a pu commettre. Cap sur l'environnement. On va multiplier les bonnes intentions, les déclarations flamboyantes, les belles interventions, afin de se faire plus verts que les verts comme Coluche prônait la lessive qui lavait plus blanc que blanc ! on y est, et ce n'est pas fini !
La première sortie de Nicolas Sarkozy au lendemain d'élections européennes marquées par le triomphe des écologistes était consacrée, hier dans la vallée de Chambéry, au thème des énergies renouvelables. Ouf ! Il est sur le coup !
Mais, par son attitude et ses propos, le chef de l'État n'en a pas moins montré qu'il avait parfaitement entendu le message des Français dimanche. Et il leur répond que le premier écologiste de France, c'est lui ! tant pis pour celles et ceux qui ont cru que c'étaient José Bové ou Daniel Cohn-Bendit. Ces deux-là sont éclipsés par le Roi Soleil, celui qui ne pense qu'à la survie de la planète. On l'avait rarement vu aussi inspiré sur ce sujet, au point de se transformer en véritable militant des énergies renouvelables et de la biodiversité. Il va aller défiler avec les faucheurs anti-OGM. Il a, au passage, fait l'éloge du film Home de Yann Arthus-Bertrand, en justifiant le choix de France 2 de le diffuser deux jours avant le scrutin. « Il faut aussi le voir dans sa version longue !», s'est-il exclamé. Ce week-end déjà, il avait donné le DVD du film, sous-titré en anglais, à Barack Obama. Plutôt que de sortir de sa manche des annonces spectaculaires, Sarkozy a d'abord souligné que son quinquennat avait commencé à verdir dès 2007 : « Le Grenelle I sera voté d'ici à quelques semaines. Le Grenelle II, avant la fin de l'année », a-t-il promis, oubliant au passage les difficultés qu'avaient rencontré ces textes. Il a aussi affirmé qu'il fallait tirer deux leçons de la crise : « La première, c'est la régulation financière et la seconde, c'est la... croissance verte », a-t-il expliqué, comme si c'était une découverte. Il est devenu un petit bonhomme vert, débarquant sur une planète à peine susceptible de le porter.
Sur ce chapitre, il a voulu apparaître aussi bien comme le partisan de l'atome que du photovoltaïque : « Nous devons prendre des décisions pour que les énergies renouvelables soient aussi importantes que celles qui ont été prises par de Gaulle dans les années soixante en faveur du nucléaire », a estimé le chef de l'État pendant la table ronde. Il était accompagné, en l'absence de Jean-Louis Borloo, par la secrétaire d'État au Développement durable, Chantal Jouanno, et de Michel Barnier, longtemps élu de la Savoie.
Le président de la République a aussi rappelé qu'il fallait veiller à la cohérence du projet écologique, à tous les étages : « J'ai refusé (remarquez le ton !) l'exploitation des mines d'or en Guyane française pour protéger la biodiversité : quand on a fait le choix de la croissance durable, n'envoyons pas de symboles contradictoires », a-t-il lancé. Et ce n'est pas fini : il va faire de l'écologie à tout bout de champ. Quitte à fâcher son meilleur ami, Jean Louis Borloo !

BORLOO A TOUT FAIT
La percée d'Europe Écologie a au moins fait un heureux au sein du gouvernement : le ministre du Développement durable, Jean-Louis Borloo. Certes, le numéro deux du gouvernement salue d'abord le doublement du nombre de sièges de députés européens remportés par la majorité et souligne le rôle de son idole Sarkozy. Mais ce que Borloo savoure surtout, c'est le succès des listes écologistes... «L'Alliance écologiste indépendante et Europe Écologie représentent 20 % des voix, confie-t-il. Nous avons clairement participé à l'accélération de cette prise de conscience. Cela fait des trimestres et des trimestres que je m'explique, que je me bats et que l'on est entré dans cette mutation. » Ah ! Vous ne le saviez pas, mais Jean-Louis Borloo était au comité de soutien des listes vertes, et qu'ils ne flambent pas trop, car on va leur rappeler que leur succés n'est dû qu'à l'implication des ministres sarkozystes dans le développement durable !
Dès dimanche soir, l'ancien maire de Valenciennes et président du Parti radical s'était exposé aux sunlights des plateaux de télévision. « Les Français ont soutenu les listes qui ont parlé d'avenir, d'Europe et de planète », avait-il martelé, laissant déjà entendre que le succès des listes emmenées par Daniel Cohn-Bendit était un peu... sa victoire à lui,  oubliant ainsi tous les camouflets qui lui ont été infligés par ses amis ! Il les a oubliés !
Borloo est convaincu que son départ ne se fera pas à l'occasion du prochain remaniement, mais plutôt au printemps prochain, au moment des régionales de 2010 quand il faudra tirer des listes avec le Modem dans le Nord. « Je ne demande rien. Je pense que je vais rester encore un an ici. C'est le temps qu'il faut, à mon avis, pour que le Grenelle de l'environnement devienne tout à fait irréversible », confiait-il la semaine dernière au Figaro, ajoutant qu'il lui fallait aussi mener la négociation sur le climat à Copenhague en fin d'année. Grâce au score des listes vertes, ces mois qui le séparent d'un éventuel changement de portefeuille ministériel vont avoir plus de lustre et de poids. Lui-même reconnaît d'ailleurs volontiers que « le Grenelle est entré dans une phase opérationnelle il y a quelques mois et que cette phase est moins spectaculaire que la précédente ».
Le premier ministre François Fillon, qui a parfois pu s'énerver contre le numéro deux du gouvernement, semble maintenant plus disposé à faire davantage de place au développement durable. N'a-t-il pas promis dimanche que la France serait « en première ligne » pour relever le défi du réchauffement climatique.

C'EST REPARTI
Dans les autres domaines, on est dans la même tendance. Allègre a perdu son poste ministériel, car Nicolas Sarkozy n'a plus besoin de lui, et comme il va contrarier les écolos, il restera retraité de la trahison ! En revanche, pour Eric Besson, il va falloir se démener. C'est d'ailleurs parti dès hier.
Une habitante de Saint-Girons dans l'Ariège est poursuivie pour « aide à un étranger en situation irrégulière », pour avoir hébergé durant plusieurs mois chez elle un jeune Afghan de 16 ans. Elle risque 30.000 euros d'amende et cinq ans de prison, alors qu'Eric Besson n'a cessé, avant les élections, de clamer haut et surtout très fort, que la loi ne serait jamais appliquée en pareilles circonstances.
Passionnée par l'Afghanistan, « troublée » par le Commandant Massoud, elle a décidé de « consacrer sa vie » à son message, et a fini par s'intéresser aux réfugiés afghans en France. Elle décide de prendre en charge Obaïdullah Samari, un jeune de 16 ans, et le ramène en Ariège. Elle le fait soigner, l'héberge chez elle pendant plusieurs mois, lui donne des cours de Français et, dans le même temps, elle cherche à le faire régulariser. Inquiète de ses nombreux échecs, elle décide alors de l'amener à la préfecture et de demander à la France de le protéger. Mais, le soir même, il était placé dans un foyer à Pamiers.
En fait, pour le procureur de la République du tribunal de Foix « cela ne nous dérange pas qu'on s'occupe des réfugiés. Mais cela devient embêtant si on les dépose devant la préfecture quand les difficultés arrivent. C'est pour cette raison que nous la poursuivons, ajoute-t-il. Incroyable : elle risque une condamnation pour avoir tenté de faire régulariser la situation d'un jeune adolescent réfugié sur le territoire français. Elle comparaîtra devant le tribunal correctionnel de Foix le 21 juillet prochain. C'est pour cette France-là que l'UMP a été récompensée par le vote de 12 % des électrices et des électeurs, faisant de ce parti le triomphateur des Européennes ! Dans les faits, on relance la machine et il faut prévoir qu'Eric Besson va tenter de sauver son poste en étant plus royaliste que le roi !

MANIFESTATIONS INUTILES
Enfin, il faut savoir que les manifestations ont repris dès hier. Les sapeurs-pompiers professionnels sont descendus dans la rue, sans se rendre compte que leur manifestation ne servira à rien et que les SDIS, alimentés par les crédits des Conseils généraux privés de la taxe professionnelle, sont condamnés à « mourir » paisiblement.
Les cinq syndicats ont appelé à une journée nationale d'action hier afin d'obtenir une rencontre avec la ministre de l'Intérieur pour aborder les questions sociales et de financement. Les syndicats CFTC, CGT, Autonomes, FO et CFDT ont déposé de manière unitaire des motions dans les préfectures, et organisé des rassemblements dans plusieurs départements. Cette initiative intervient à la veille d'une rencontre prévue à la Direction de la Sécurité Civile (ministère de l'Intérieur).
Les syndicats entendaient aborder les questions du temps de travail, du financement des Services départementaux d'incendie et de secours et de l'aménagement des fins de carrière. Ils s'aperçoivent, le lendemain d'une élection, que leur souci c'est qu'ils n'ont pas rencontré Michèle Alliot-Marie depuis deux ans et que les organisations qui ont légitimité pour parler du statut, des volets social et technique de la profession, sont oubliés dans les négociations. Allez, ce n'est pas grave : ils soutiendront les élus qui se battent contre la réforme des collectivités territoriales et contre la suppression de la TP !
Pour le pouvoir d'achat, ils repasseront, comme les autres salariés qui n'ont pas vu que le Parti Socialiste européen et le Front de Gauche proposaient un SMIG. En France il existe, mais dans les faits, il est mort !
Le gouvernement l'avait implicitement annoncé, le groupe d'experts enfonce le clou: la revalorisation annuelle du Smic devrait se limiter, le 1er juillet, au minimum légal, de 1,25% à 1,4%, sans « coup de pouce » supplémentaire.  Dans son rapport, le groupe de cinq économistes...choisis par le gouvernement pour quatre ans, estime que « les hausses du Smic ont été particulièrement soutenues depuis une quinzaine d'années », avec « des omniconséquences incontestablement défavorables ». Le groupe a estimé devoir « privilégier à la fois la protection du pouvoir d'achat des salariés dont les rémunérations sont les plus faibles et le développement de leur perspectives d'emploi à court et moyen terme, compatibles avec le développement économique des entreprises qui les emploient ». Et décidé « à l'unanimité » de recommander que la prochaine revalorisation du Smic soit limitée au minimum légal prévu dans le code du travail. Voici les nouvelles du jour qui rassureront, probablement, toutes celles et tous ceux qui sont restés chez eux... dimanche !
Mais je déblogue...
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9 juin 2009 2 09 /06 /juin /2009 07:17
La valeur qui aura dominé le scrutin européen de dimanche n'est autre que celle de l'authenticité. Il faut en effet reconnaître que les électrices et les électeurs ont massivement voté pour les listes présentant les candidates et les candidats qui leur paraissaient les plus sincères, les plus vrais, les plus en phase avec une politique ne relevant pas, paradoxalement, des théories, mais des pratiques. Et ce n'est pas un mince paradoxe, car ce n'est pas nécessairement le vote de la raison, mais celui d'une sensation, d'une appréciation globale. La crédibilité des actes, qu'on les apprécie ou qu'on les rejette, a pesé sur les résultats de manière importante. Le pays n'a pas soutenu certaines listes car elles n'avaient absolument rien d'authentique ou de sincère. Elles ne représentaient pas les idées et les principes qu'elles prétendaient défendre. Ca se sentait. Ca se voyait trop. Et dans ces cas-là, le Peuple ne met pas longtemps à le ressentir.
Si les socialistes, le Modem et à degré moindre le NPA ont payé le prix fort, c'est qu'ils avaient le pire des scores en matière d'appellation d'origine contrôlée. Rien ne témoignait, après des mois et des mois de tromperies organisées, d'un changement réel d'orientation.
En fait, on ne soutient plus désormais que les élus qui se démarquent de la confusion ambiante. Les résultats reflètent donc une certaine vision de la politique.
Nicolas Sarkozy a, par exemple, (voir de nombreuses chroniques antérieures) accentué les certitudes de son socle électoral. Il a mis en scène l'insécurité, il a fait le tour des popotes pour galvaniser les certitudes, il a donné des signes forts de sa volonté personnelle de ne pas céder à la tentation du consensus sur des sujets non liés aux problèmes actuels. Il aura été dans le fond « fidèle à ses idées de droite » et si l'on doit bien lui reconnaître un certain mérite c'est celui de s'être affirmé comme un « capitaine de route » ferme et habile. L'électorat de l'UMP, mâtiné de quelques déçus de l'extrême droite, représente bien les 27,6 % qui se sont miraculeusement transformés en triomphe. Il aurait fallu rappeler, dans le même temps, que Nicolas Sarkozy a réalisé 31,18 % au premier tour de l'élection présidentielle de 2007... pour être certain que les listes UMP n'ont réalisé que le minimum attribuable à l'UMP, au Nouveau centre et à la Gauche moderne réunies ! Ce résultat a été obtenu en mettant en avant les idées forces du sarkozysme, sans complexe et sans renoncement : pseudo lutte contre l'insécurité, chasse organisée aux services publics, gages donnés au monde du profit, apparente opiniâtreté dans les réformes, et notamment face aux étudiants. Tout a conforté, dans le tiers irréductible depuis des décennies de la France de Droite, l'image d'un Sarkozy décidé à faire du Sarkozysme ! Il a patiemment modelé cette image de « sincérité » face à son électorat, en jouant sur les divisons du camp adverse.

DU ROSE D'ASSEMBLAGE
Dans le même registre, Jean-Luc Melenchon a récolté les fruits de ses déclarations, conformes à ses engagements. Il avait fait un choix : quitter le bateau socialiste, loin de porter le nom « Des copains d'abord », pour rejoindre les partisans de la barre, à bâbord toute. Sa décision a été entendue, malgré le parasitage des Communistes historiques, qui y ont vu une énième récupération de leurs équipages en perdition. Ce qui ressemblait au radeau de la Méduse a retrouvé du vent dans ses voiles en renouant avec une certaine forme, encore limitée, mais bien réelle, d'union de la Gauche. Le choix était clair pour le Front de Gauche : rompre avec le consensus mou, et ne pas se gêner pour rappeler que si l'on avait été contre le Traité constitutionnel, il fallait refuser l'Europe de la concurrence libre et non faussée. Avec leur cinquième place (6%), les troupes d'un Mélenchon authentique ont distancé un NPA qui a eu du mal à convaincre de son utilité.
Refusant l'idée même de toute alliance de gestion, ou de mettre les mains dans le cambouis pour résoudre les difficultés de celles et ceux qu'il souhaite défendre, Olivier Besancenot a perdu une part de sa crédibilité. Il a payé, en se prenant probablement pour une vedette (passage chez Drucker), la rançon d'une image de « révolutionnaire » ne prenant pas de risques. Plus d'authenticité, plus de voix !
Les socialistes ont fait le maximum, en mélangeant du blanc et du rouge, pour faire un rosé totalement imbuvable. Unis sur la base du plus petit commun dénominateur, ce qui ne traduit jamais une ambition idéologique forte, il a concocté d'improbables assemblages. Trichant sur les « appellations », en mettant des étiquettes sur des « produits » déconnectés du terroir, ils ont accrédité le sentiment qu'ils ne vivaient que dans les combines. Incapables d'effacer cette tromperie sur la marchandise, ils ont couru après une image de mépris pour les électrices et les électeurs.
L'erreur était inévitable, car la pression des ambitions individuelles, portées par des justifications d'équilibres de courants, mettait l'appareil parisien dans un étau. Les attaques contre le gouvernement ont renforcé l'idée que la seule chose qui soudait encore le PS, c'était cette opposition permanente. Là encore, ce comportement était imposé pour profiter de la présence parlementaire qui manquait au Front de Gauche et au NPA, mais il restait abstrait pour des électrices et des électeurs, confrontés à la dure réalité de la crise.

L'IMPOSSIBLE RECONCILIATION
Le pire moment de non sincérité a été donné à l'opinion publique par le meeting de Rezé, présenté comme celui de la réconciliation. Ca a sonné tellement faux que l'effet a été contraire à celui espéré. L'opinion publique n'a pas eu besoin des commentaires acerbes des médias : elle n'a jamais cru à cette regrettable mise en scène. Le PS, qui était déchiré entre les partisans du Oui au traité européen et ceux du Non écartelés entre leurs consciences et les consignes, n'a pas donné une image très conquérante;  il a sombré dans l'invraisemblable, avec un bulletin de vote totalement surréaliste, et une profession de foi sans aucune référence concrète, autre que celle qui affirmait que le Parti  Socialiste Européen réussirait l'unité que le PS n'arrive pas à faire !
Ce soir, au conseil national, on va s'étriper gentiment, et on va, sur le principe révolutionnaire, réclamer des têtes. Une moitié, qui n'a rien fait pour gagner, va s'en prendre à l'autre moitié, qui s'est épuisée à faire croire qu'elle allait gagner ! Mais il sera, encore durant quelques années, difficile de laisser accroire que les lendemains peuvent chanter juste quand, au plan national, aucun des "partenaires" ne possède  la même partition. Les socialistes ont fait de l'introspection permanente, se plaisant à se convaincre de leur engagement à gauche, mais oubliant que c'étaient les électrices et  les électeurs qu'il fallait convaincre. Ils vont continuer sur la même voie ce soir, en comptant leurs amis ou leurs ennemis, très éloignés des constats simples : dans les villages ou les villes où le Maire était engagé dans la campagne, le résultat est bon. Là où il était aux abonnés absents, c'est la déroute ! En fait, la seule satisfaction pour eux, c'est que le chemin de l'enfer du Modem est, lui aussi, pavé de mauvaises intentions.

LE MAUVAIS COUP DU PERE FRANCOIS
François Bayrou a commis un impair extraordinairement grossier, dans tous les sens du terme. Devant les caméras de télévision, il a cassé son image d'homme solide dans le combat. Ses troupes, partagées entre le besoin de se démarquer de l'UMP sans trop se démarquer au cas où..., vont profiter de cette bourde inutile dans la bouche d'un homme politique qui se prétend au-dessus de la mêlée malsaine, pour l'expédier faire des tours de tracteur en Béarn ! Grands perdants de ce vote, les centristes du MoDem vont se retourner contre leur chef solitaire, qui est brutalement apparu comme différent du  "gendre parfait". Le mouvement de François Bayrou jouait gros. Son avenir est désormais hypothéqué. Il est clair que la stratégie personnelle et antisarkozyste de son chef de file, le dérapage de fin de campagne à l'encontre de Daniel Cohn-Bendit, n'auront pas été payants, auprès d'un électorat lisse qui n'aime pas les coups d'éclats.
Le ministre de la Défense Hervé Morin, président du Nouveau centre et ancien lieutenant de François Bayrou, a estimé dimanche que le leader du MoDem était « en voie de chevénementisation », c'est-à-dire de marginalisation politique. François Bayrou se moquait pas mal des Européennes; il a voulu les transformer en une espèce de galop d'essai pour la présidentielle, au risque d'irriter toute une partie de son électorat. Son dérapage au cours du débat avec Daniel Cohn-Bendit a certainement ajouté au désarroi d'une partie de ses électeurs, mais il a surtout démontré son manque d'authenticité, contrairement à la gifle donnée à un gamin de banlieue ! Cet épisode a affecté "son avantage absolu, la construction d'une image d'homme d'éthique et de valeurs", estime un spécialiste de la communication. La marginalisation que François Bayrou a connu après son succès personnel à la présidentielle, d'abord aux législatives, puis aux municipales, se trouve confirmée, et c'est un grave handicap pour la suite. Les élus du modem vont aller fricoter avec l'UMP pour préparer utilement les régionales. Il va finir bien seul !
En fait, ce scrutin a mis en lumière les Verts et leurs alliés qui, eux, ne se sont pas posé la question de l'image, mais ont maintenu le cap, habitués qu'ils étaient à la marginalité, et surtout dénués d'ambition personnelle forte. Ils ont été récompensés, et leur étiquette « bio », bien évidemment très en vogue, a rassuré sur leur capacité à mener des combats apolitiques (c'est très à la mode), mais porteurs de valeurs désormais universelles.
Mais je déblogue...
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8 juin 2009 1 08 /06 /juin /2009 07:17
Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir... et il s'en étonnait auprès de celui qui le lui apprenait. Il semble que les Françaises et les Français avaient besoin qu'on leur apprenne qu'il était bon que les femmes et les hommes politiques ayant en charge leur avenir se mettent à faire de l'écologie. Beaucoup ne semblent pourtant pas savoir que souvent, au quotidien, leurs élus n'ont pas attendu des leçons de Cohn-Bendit ou de Bové pour se préoccuper de cet aspect fondamental de la vie planétaire. A priori même, ceux de gauche s'en préoccupent beaucoup plus que les autres... dépassant souvent les promesses électorales de certains. Mais qu'en savent-ils véritablement ? Pas grand-chose, car leur vision est inspirée par une inflation d'émissions télévisées qui s'attardent sur les catastrophes planétaires potentielles ou en cours, sans se rendre compte que les raisons en sont généralement les conséquences du profit à tout prix. L'opinion dominante veut que seuls celles et ceux qui haranguent les troupes sur les solutions à trouver en matière de protection de l'environnement soient les meilleurs pour agir. Leur image repose sur le fait qu'ils savent être « contre » et qu'ils savent le faire savoir. Ils basent leurs argumentations sur des constats incontestablement inquiétants, ressassés par les médias dont l'image est le métier.
Le documentaire consacré à l'environnement "Home" du photographe Yann Arthus-Bertrand, diffusé vendredi à 20H35 sur France 2, a réuni 8,3 millions de téléspectateurs en moyenne, soit 33% de part d'audience sur les 4 ans et plus, a indiqué samedi France Télévisions. Le nombre de téléspectateurs regardant le documentaire a même grimpé à 9,5 millions (et 37,8% de part d'audience) à 21h48, si l'on en croit l'Audimat.
Le débat sur le thème "Comment sauver la planète?" animé en deuxième partie de soirée par Yves Calvi, a rassemblé 3,16 millions de téléspectateurs (20,6% de part d'audience). Yann Arthus-Bertrand a participé à ce débat, et comme il a été d'excellente tenue, il a rapporté fortement aux « non politiques » qui clament depuis très longtemps qu'ils sont les sauveteurs de la planète.
« Ces très belles performances placent France 2 en tête des audiences tout au long de la soirée », a souligné, dans un communiqué triomphal, France Télévisions, qui a remercié Yann Arthus Bertrand pour sa fidélité au service public. « En le programmant, France Télévisions répond pleinement à la demande des téléspectateurs d'avoir une télévision publique de qualité capable d'alerter, de transmettre, d'émouvoir et de divertir », a déclaré Mme Albanel dans un communiqué, et le ministre de l'Agriculture, Michel Barnier, chef de file UMP aux élections européennes pour l'Ile-de-France, avait affirmé vendredi soir que « Home » était un film qui appelait l'Europe à « être exemplaire » en matière d'écologie. Le message est passé 7 sur 7, et les citoyennes et citoyens ont exprimé leur volonté de voir Barnier et ses amis s'occuper de l'insécurité planétaire (mais où en est-on de la disparition de cet Airbus ?) et leur souhait de confier à Daniel Cohn-Bendit le soin de défendre la planète montrée par « Home ». Ils ne croyaient pas beaucoup dans les socialistes pour le premier volet, et ils ne croient plus en eux pour le second, sauf quand ils constatent que les faits parlent en leur faveur. Ce constat ne sera surtout pas fait dans les deux camps, car il mettrait en cause le triomphalisme des uns et les comportements des autres. Alors, on cherchera dès ce matin à récupérer les thèmes enfourchés par les troupes de José Bové, Eva Joly et Daniel Cohn-Bendit, sans chercher à déjà valoriser tout ce qui est fait sur le terrain au quotidien, dans la proximité, par des élus motivés. Un documentaire généraliste présenté seulement quelques heures après un débat de « chacailleries » de cour de récréation, ou pire, de cages d'escaliers d'immeubles, a transformé le politique française, puisque sont propulsés sur le devant de la scène des gens que la société actuelle a condamné !

LE ROUGE VIF
Il faut en effet noter que les véritables triomphateurs de la journée d'hier sont le dangereux révolutionnaire soixanthuitard Daniel Cohn-Bendit, le taulard José Bové et la juge renvoyée dans son pays d'origine pour incompatibilité éthique avec la magistrature française. Incroyable quand on se souvient de ce que fut « Dany le Rouge », qui aura été ce que Nicolas Sarkozy et le club de l'Horloge ont le plus haï depuis des années : l'épisode de mai 68 ! Frère de Gabriel Cohn-Bendit, il est né en France de parents juifs allemands, réfugiés en France en 1933 pour fuir le nazisme. Daniel Cohn-Bendit est apatride jusqu'à l'âge de 14 ans, où il opte pour la nationalité allemande pour, dit-il, ne pas être soumis au service militaire en France. Il se définit toutefois comme « citoyen européen ».
Brièvement membre de la Fédération anarchiste, puis du mouvement Noir et rouge, il se définira plus tard comme « libéral-libertaire ». En 1967, il est étudiant en sociologie à l'université de Nanterre lorsque commence le mouvement de contestation qui deviendra le Mouvement du 22-Mars en 1968. Il est inscrit sur la liste noire des étudiants de l'université. À la suite de l'évacuation des locaux par la police le 2 mai, il fait partie des étudiants qui vont occuper la Sorbonne le 3 mai. Il sera, avec Alain Geismar et Jacques Sauvageot, l'une des figures de proue du « mouvement de Mai ». Le 21 mai, alors qu'il est en voyage à Berlin, il est interdit de séjour en France. Il y revient le 28 mai, cheveux teints et lunettes noires, pour un meeting à la Sorbonne, où il est acclamé.
Le slogan « Nous sommes tous des juifs allemands » résumera ce soutien des jeunes à celui que la presse nomme « Dany le rouge ». L'arrêté d'interdiction de séjour ne sera levé qu'en 1978... soit il y a 31 ans !
Dès la fin des « événements », il s'installe à Francfort-sur-le-Main, où il s'intègre à la mouvance contestataire. Il est successivement aide-éducateur dans une crèche autogérée, employé à la librairie Karl-Marx, mais il s'éloigne peu à peu d'une perspective contestataire : ayant jusqu'alors dénoncé les « élections bourgeoises », il entame une carrière politique, qui l'a vu hier soir réintégrer le panel des gens bien-pensants, ayant mis à genoux le PS. Il est entré dans la hiérarchie de la vie politique française par la grande porte... et il va disparaître. Lui, le révolutionnaire, est devenu, grâce à une monumentale erreur de François Bayrou, une victime des centristes. Un comble !

L'HABITUE DES PRISONS
La situation est encore plus extraordinaire pour José Bové, dont le parcours est parsemé d'événements, tous en contradiction avec les obligations qui vont être les siennes au Parlement européen. Réfractaire au service militaire et refusant le statut d'objecteur de conscience, José Bové, recherché par... l'armée, trouve refuge dans une exploitation agricole des Pyrénées. En 1973, il participe au rassemblement national contre l'extension du camp militaire sur le causse du Larzac, où il rencontre Bernard Lambert.
À l'été 1974, 50 000 personnes participent à l'opération  "Moisson pour le Tiers monde " sur le causse. Il se trouve parmi les quelques militants qui évitent à François Mitterrand, candidat battu quelques semaines auparavant, d'être lynché par des groupuscules maoïstes. Il fait partie des vingt-deux personnes qui investissent en 1976 le camp militaire et s'emparent de documents attestant la vente de terrains par divers paysans. Il fait trois semaines de prison préventive, et est condamné à quatre mois avec sursis et privation de ses droits civiques pour activités antimilitaristes. Ce n'est que le début d'une longue suite de démêlés avec la justice !
En 1987, il participe à la création de la Confédération paysanne, dont il devient l'un des cinq secrétaires nationaux. Un fait particulièrement médiatisé fut l'action menée par José Bové et plusieurs personnes, le 12 août 1999, contre le chantier d'un restaurant McDonald's à Millau. Le saccage du chantier, qualifié par ses participants de « démontage », a été sanctionné au cours d'un procès, dont le verdict a condamné José Bové à une peine de trois mois de prison ferme... qu'il effectua partiellement !
Dans son action syndicale ou politique, José Bové, assisté d'autres militants, a eu parfois recours à des méthodes illégales, qualifiées de désobéissance civile par ses défenseurs, et inspirées de la réflexion politique de Henry David Thoreau. Il va probablement étonner à Strasbourg, paré d'une extraordinaire aura, obtenue par ce suffrage universel qu'il a longtemps contesté ! Situation qui démontre la volonté de certains électeurs bobos de voir enfin leurs combats relayés au niveau national. José Bové leur donnera bonne conscience, car il sera leur révolutionnaire de service à l'échelon européen.

LA JUSTICIERE
Il reste Eva Joly ! Nommée en 1990 juge d'instruction au pôle financier au Palais de Justice de Paris, elle instruit des affaires connues, comme celle de Bernard Tapie, puis hérite du dossier Bidermann, qui conduit, via Elf-Gabon, à l'affaire Elf, qu'elle instruit avec Laurence Vichnievsky.
Le 5 juillet 1996, elle fait incarcérer le patron, Loïk Le Floch-Prigent, ancien PDG d'Elf et président en exercice de la SNCF. Puis, elle ouvre les dossiers de l'affaire des frégates de Taïwan et de l'affaire Dumas - Deviers-Joncour. Elle condamne len 2001 le président du Conseil constitutionnel,  qui démissionne. Mais Roland Dumas est relaxé en appel en 2003.
En 2002, elle se met en disponibilité de la magistrature, pour devenir conseillère du gouvernement norvégien dans la lutte contre la corruption et la délinquance financière internationale, déplorant au passage la complaisance, en France, à l'égard des malversations financières. Elle explique son départ en Norvège comme un véritable exil, pour se mettre à l'abri : « J'ai quitté la France. Je suis partie parce que je ne voulais laisser à personne les moyens et le temps de se venger. »
En 2005, elle crée, avec l'appui du ministère des affaires étrangères, le "Network". C'est un réseau privé de juges et d'enquêteurs, réputés pour leur intransigeance dans la lutte contre la corruption. Ses membres représentent notamment plusieurs pays en voie de développement, auxquels le Network apporte non seulement un soutien psychologique et moral, grâce aux échanges et réunions organisés régulièrement, mais aussi, à l'occasion, une aide matérielle, comme l'exfiltration d'un membre dont la sécurité serait menacée.
Comme le disent certains membres du réseau, cette initiative unique et salutaire ne pourra réellement avoir un impact significatif que si une cour internationale est créée afin de poursuivre les criminels financiers, seule façon de faire appliquer les lois communes en vigueur.
Dénonçant toujours la soumission de la magistrature au pouvoir politique, elle a critiqué le projet de Nicolas Sarkozy de dépénaliser le droit des affaires, et l'immunité judiciaire durant la durée de son mandat, du président de la république. On va donc peut-être en reparler, et les électrices et les électeurs qui lui ont fait confiance voudront sûrement voir avec quelle opiniâtreté, comme pour José Bové ou Daniel Cohn-Bendit, elle oubliera en route ses engagements antérieurs. En tous cas, ils sont au sommet. Ils ne peuvent qu'en redescendre, car ce n'est pas tous les jours que des révolutionnaires prennent le pouvoir.
Mais je déblogue...
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