18 juin 2009
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On va peu à peu découvrir la partie invisible de l'iceberg des maux dont souffre notre société. On explique aux croisiéristes qu'elle est beaucoup moins belle que celle qui est émergée mais qu'elle est essentielle pour expliquer le maintien de la masse inquiétante, fatale au Titanic. Lentement, les scientifiques analysent cette face cachée, et en révèlent les conséquences pour la planète. Certains explorent les strates de glaces afin de découvrir les évolutions planétaires enfouies dans la glace. Ils reconstituent ainsi la place de l'homme, et l'on annonce que, dans ces masses considérables, on découvre des traces de pesticides déposés à des milliers de kilomètres de là, sur des terres de moins en moins fertiles. D'autres vont moins loin, mais effectuent des constats tout aussi alarmants... que les médias passent évidemment sous silence, de peur de représailles en termes financiers directs ou indirects de la part des fabricants de ces produits, dont la toxicité n'a posé aucun problème durant des années. Or, voici que tout à coup, on avoue que l'épandage de pesticides a des conséquences directes sur la santé, non seulement de ceux qui cultivent mais aussi de ceux qui se situent en bordure ou à proximité des cultures. Les brevets ont pourtant été vérifiés et accordés comme étant inoffensifs pour l'être humain. Protester contre ce lent massacre de l'Humanité relevait de l'absurdité, puisque la science avait raison !
C'est pourtant, depuis hier, une autre réalité qui prévaut : l'exposition des agriculteurs français aux pesticides double quasiment le risque de survenue de la maladie de Parkinson. Telles sont les conclusions d'une équipe de chercheurs de l'unité Inserm « Neuroépidémiologie » et de l'Université Pierre et Marie Curie. Ce risque augmente avec le nombre d'années d'exposition. Chez les hommes, il est principalement lié à l'usage d'insecticides, notamment de type organochloré. Ces résultats posent forcément la question du rôle d'une contamination résiduelle de la population générale par ces mêmes pesticides... Personnellement, je ne peux m'empêcher de penser à la mort atroce de mon père de la paralysie supra nucléaire progressive (PSP), variante mortelle, après des souffrances terribles, de la maladie de Parkinson, puisque dans son travail il a utilisé ces produits durant des années !
RISQUE DOUBLE
Pour en arriver à ces conclusions, les chercheurs ont étudié un groupe de 224 patients atteints de la maladie de Parkinson qu'ils ont comparé à un groupe de 557 personnes non malades. Toutes ces personnes étaient affiliées à la Mutualité sociale agricole, de même âge et sexe, et habitant dans le même département. Les résultats parlent d'eux-mêmes, et montrent que les patients atteints de la maladie de Parkinson avaient utilisé plus souvent et durant un plus grand nombre d'années des pesticides. Les chercheurs en sont donc arrivés à la conclusion que les agriculteurs exposés aux pesticides courraient un risque presque deux fois plus élevé de développer la maladie de Parkinson que ceux qui n'en utilisaient pas.
De précédentes études épidémiologiques ont déjà montré une association entre la survenue de la maladie de Parkinson et une exposition professionnelle aux pesticides, sans qu'aucune famille de pesticides puisse être spécifiquement mise en cause. Mais la seule affirmation incontestable de ce lien devrait inciter les consommateurs à, au moins, se méfier de ce qu'ils mangent ou de ce qu'ils respirent
Cette fois, les résultats ont en effet permis de montrer que le risque était jusqu'à 2.4 plus élevé chez les hommes ayant utilisé des insecticides de type organochloré. Toutefois, et c'est important de le préciser, les chercheurs ont indiqué qu'on ne pouvait pas, à partir de ces résultats, exclure l'implication d'autres types de pesticides moins fréquemment utilisés. En cette période où des fruits rutilants garnissent les étals, il serait temps de se poser la question de leur impact sur la santé des enfants auxquels on les recommande !
Au-delà du rôle de l'exposition aux pesticides à des niveaux élevés en milieu professionnel, ces résultats soulèvent bien sûr la question des conséquences d'une exposition à plus faibles doses. Des études complémentaires seront nécessaires pour répondre à cette question... quand il sera trop tard !
EFFETS A LONG TERME
Parmi les principales familles de pesticides, les chercheurs ont mis en évidence, chez les hommes atteints, un risque jusqu'à 2,4 fois plus élevé que chez les témoins pour les insecticides de type organochloré, qui regroupent par exemple le lindane et le DDT, persistant dans l'environnement de nombreuses années après l'utilisation. Ces pesticides sont aujourd'hui interdits en France. D'autres pesticides, moins utilisés, pourraient être aussi impliqués. La maladie de Parkinson est la maladie neuro-dégénérative la plus fréquente après la maladie d'Alzheimer. L'usage des pesticides a considérablement augmenté au cours des dernières décennies, quel que soit le niveau économique des pays. Ceci a permis des progrès en agriculture, mais représente également un danger croissant pour la santé des populations.
Les effets à court terme sont de mieux en mieux connus, en particulier dans le cadre des procédures d'homologation des produits. Par contre, les risques à long terme sont plus difficiles à apprécier.
Une revue des connaissances épidémiologiques est ici présentée. Les études épidémiologiques publiées à ce jour ont mis en évidence des liens avec des effets retardés sur la santé, principalement dans les champs des cancers (notamment hématologiques), des effets neurologiques (neuropathies périphériques, troubles neuro-comportementaux, maladie de Parkinson) et des troubles de la reproduction (infertilité, avortements, mortinatalité, malformations congénitales). Ces résultats ont été obtenus malgré les difficultés de caractérisation de l'exposition liées à la nature rétrospective des études. Aussi, l'accroissement de l'utilisation des pesticides, tant en agriculture que dans l'environnement domestique, doit motiver la poursuite des recherches épidémiologiques sur les effets retardés des pesticides, s'appuyant sur une mesure précise de l'exposition.
La crise va pourtant inciter à ne plus être trop regardant sur les effets de ces produits, qui augmentent les profits dans les cultures intensives. Au nom de la productivité, on va lentement empoisonner trois ou quatre générations, mais peu importe, les revenus seront au rendez-vous. On va répéter à satiété que ces études ont fausses, inutiles et partiales, que tous les agriculteurs du monde prennent des précautions et respectent les conditions d'utilisation, qu'ils ne pulvérisent jamais à côté des habitations, ou sur des produits en fin de maturation, ou prêts à partir vers les marchés. Ayez confiance !
SOLIDAIRES OU EPARPILLES ?
Il en a été ainsi pour l'amiante... ou pour bien d'autres produits plus discrets, réputés inoffensifs. Cette fois, les appels se multiplient pour éviter que l'on mette le cachet « secret économique » sur cette étude. L'Institut de veille sanitaire a trouvé des traces de ces produits dans les urines de femmes enceintes bretonnes. Par ailleurs, une étude canadienne a récemment montré que les enfants dont les mères avaient été exposées aux pesticides pendant leur grossesse avaient plus de risque de souffrir un jour d'une leucémie.
Le Mouvement pour le droit et le respect des générations futures (MDRGF) lance aujourd'hui un appel aux paysans, victimes des pesticides, pour leur faire prendre conscience des risques. Il demande également au ministère de l'Agriculture d'imposer des zones "non traitées" proches des villes, et d'accorder aux agriculteurs exposés à ces produits chimiques, un statut de "malade professionnel"... Comme pour l'amiante, il faudrait que ceux qui sont atteints par la maladie de Parkinson retrouvent leurs factures, et attaquent devant un tribunal les fabricants des produits qui les ont « contaminés ».
Hier, un appel au regroupement a été lancé en ce sens. Agriculteurs, jardiniers professionnels, particuliers résidant à proximité de cultures intensives ou même riverains subissant des pulvérisations de pesticides sont concernés par cette initiative du Mouvement pour les droits et le respect des générations futures et du réseau Health and environment alliance, basé à Bruxelles.
La législation actuelle ne garantit pas une protection suffisante, estiment ces deux organisations qui unissent leurs efforts dans cette campagne. Il n'existe pas de limites de protection autour des habitations exposées à des pulvérisations, pas non plus de normes atmosphériques d'exposition des riverains, alors que des produits, pourtant reconnus dangereux par différentes agences au niveau international, sont autorisés, soulignent-elles. Les risques de développer certaines pathologies sont réels et les victimes se retrouvent souvent isolées, estiment le Mdrgf et Heal.
Elles demandent aux trois ministères concernés (Santé, Ecologie et Agriculture) que les pesticides les plus dangereux soient retirés du marché, que des zones tampons soient mises en place dans les campagnes pour protéger les gens qui résident près des cultures intensives, et que l'usage des pesticides en ville soit interdit. Les listes européennes de José Bové ou Cohn Bendit ont de beaux jours devant elles; en effet, les raisons de leur triomphe ne vont pas disparaître de suite car, chez les autres, on n'ose pas demander fermement la disparition pure et simple des pesticides et des OGM. Ce n'est pas populaire chez les agriculteurs suicidaires !
Mais je déblogue...
C'est pourtant, depuis hier, une autre réalité qui prévaut : l'exposition des agriculteurs français aux pesticides double quasiment le risque de survenue de la maladie de Parkinson. Telles sont les conclusions d'une équipe de chercheurs de l'unité Inserm « Neuroépidémiologie » et de l'Université Pierre et Marie Curie. Ce risque augmente avec le nombre d'années d'exposition. Chez les hommes, il est principalement lié à l'usage d'insecticides, notamment de type organochloré. Ces résultats posent forcément la question du rôle d'une contamination résiduelle de la population générale par ces mêmes pesticides... Personnellement, je ne peux m'empêcher de penser à la mort atroce de mon père de la paralysie supra nucléaire progressive (PSP), variante mortelle, après des souffrances terribles, de la maladie de Parkinson, puisque dans son travail il a utilisé ces produits durant des années !
RISQUE DOUBLE
Pour en arriver à ces conclusions, les chercheurs ont étudié un groupe de 224 patients atteints de la maladie de Parkinson qu'ils ont comparé à un groupe de 557 personnes non malades. Toutes ces personnes étaient affiliées à la Mutualité sociale agricole, de même âge et sexe, et habitant dans le même département. Les résultats parlent d'eux-mêmes, et montrent que les patients atteints de la maladie de Parkinson avaient utilisé plus souvent et durant un plus grand nombre d'années des pesticides. Les chercheurs en sont donc arrivés à la conclusion que les agriculteurs exposés aux pesticides courraient un risque presque deux fois plus élevé de développer la maladie de Parkinson que ceux qui n'en utilisaient pas.
De précédentes études épidémiologiques ont déjà montré une association entre la survenue de la maladie de Parkinson et une exposition professionnelle aux pesticides, sans qu'aucune famille de pesticides puisse être spécifiquement mise en cause. Mais la seule affirmation incontestable de ce lien devrait inciter les consommateurs à, au moins, se méfier de ce qu'ils mangent ou de ce qu'ils respirent
Cette fois, les résultats ont en effet permis de montrer que le risque était jusqu'à 2.4 plus élevé chez les hommes ayant utilisé des insecticides de type organochloré. Toutefois, et c'est important de le préciser, les chercheurs ont indiqué qu'on ne pouvait pas, à partir de ces résultats, exclure l'implication d'autres types de pesticides moins fréquemment utilisés. En cette période où des fruits rutilants garnissent les étals, il serait temps de se poser la question de leur impact sur la santé des enfants auxquels on les recommande !
Au-delà du rôle de l'exposition aux pesticides à des niveaux élevés en milieu professionnel, ces résultats soulèvent bien sûr la question des conséquences d'une exposition à plus faibles doses. Des études complémentaires seront nécessaires pour répondre à cette question... quand il sera trop tard !
EFFETS A LONG TERME
Parmi les principales familles de pesticides, les chercheurs ont mis en évidence, chez les hommes atteints, un risque jusqu'à 2,4 fois plus élevé que chez les témoins pour les insecticides de type organochloré, qui regroupent par exemple le lindane et le DDT, persistant dans l'environnement de nombreuses années après l'utilisation. Ces pesticides sont aujourd'hui interdits en France. D'autres pesticides, moins utilisés, pourraient être aussi impliqués. La maladie de Parkinson est la maladie neuro-dégénérative la plus fréquente après la maladie d'Alzheimer. L'usage des pesticides a considérablement augmenté au cours des dernières décennies, quel que soit le niveau économique des pays. Ceci a permis des progrès en agriculture, mais représente également un danger croissant pour la santé des populations.
Les effets à court terme sont de mieux en mieux connus, en particulier dans le cadre des procédures d'homologation des produits. Par contre, les risques à long terme sont plus difficiles à apprécier.
Une revue des connaissances épidémiologiques est ici présentée. Les études épidémiologiques publiées à ce jour ont mis en évidence des liens avec des effets retardés sur la santé, principalement dans les champs des cancers (notamment hématologiques), des effets neurologiques (neuropathies périphériques, troubles neuro-comportementaux, maladie de Parkinson) et des troubles de la reproduction (infertilité, avortements, mortinatalité, malformations congénitales). Ces résultats ont été obtenus malgré les difficultés de caractérisation de l'exposition liées à la nature rétrospective des études. Aussi, l'accroissement de l'utilisation des pesticides, tant en agriculture que dans l'environnement domestique, doit motiver la poursuite des recherches épidémiologiques sur les effets retardés des pesticides, s'appuyant sur une mesure précise de l'exposition.
La crise va pourtant inciter à ne plus être trop regardant sur les effets de ces produits, qui augmentent les profits dans les cultures intensives. Au nom de la productivité, on va lentement empoisonner trois ou quatre générations, mais peu importe, les revenus seront au rendez-vous. On va répéter à satiété que ces études ont fausses, inutiles et partiales, que tous les agriculteurs du monde prennent des précautions et respectent les conditions d'utilisation, qu'ils ne pulvérisent jamais à côté des habitations, ou sur des produits en fin de maturation, ou prêts à partir vers les marchés. Ayez confiance !
SOLIDAIRES OU EPARPILLES ?
Il en a été ainsi pour l'amiante... ou pour bien d'autres produits plus discrets, réputés inoffensifs. Cette fois, les appels se multiplient pour éviter que l'on mette le cachet « secret économique » sur cette étude. L'Institut de veille sanitaire a trouvé des traces de ces produits dans les urines de femmes enceintes bretonnes. Par ailleurs, une étude canadienne a récemment montré que les enfants dont les mères avaient été exposées aux pesticides pendant leur grossesse avaient plus de risque de souffrir un jour d'une leucémie.
Le Mouvement pour le droit et le respect des générations futures (MDRGF) lance aujourd'hui un appel aux paysans, victimes des pesticides, pour leur faire prendre conscience des risques. Il demande également au ministère de l'Agriculture d'imposer des zones "non traitées" proches des villes, et d'accorder aux agriculteurs exposés à ces produits chimiques, un statut de "malade professionnel"... Comme pour l'amiante, il faudrait que ceux qui sont atteints par la maladie de Parkinson retrouvent leurs factures, et attaquent devant un tribunal les fabricants des produits qui les ont « contaminés ».
Hier, un appel au regroupement a été lancé en ce sens. Agriculteurs, jardiniers professionnels, particuliers résidant à proximité de cultures intensives ou même riverains subissant des pulvérisations de pesticides sont concernés par cette initiative du Mouvement pour les droits et le respect des générations futures et du réseau Health and environment alliance, basé à Bruxelles.
La législation actuelle ne garantit pas une protection suffisante, estiment ces deux organisations qui unissent leurs efforts dans cette campagne. Il n'existe pas de limites de protection autour des habitations exposées à des pulvérisations, pas non plus de normes atmosphériques d'exposition des riverains, alors que des produits, pourtant reconnus dangereux par différentes agences au niveau international, sont autorisés, soulignent-elles. Les risques de développer certaines pathologies sont réels et les victimes se retrouvent souvent isolées, estiment le Mdrgf et Heal.
Elles demandent aux trois ministères concernés (Santé, Ecologie et Agriculture) que les pesticides les plus dangereux soient retirés du marché, que des zones tampons soient mises en place dans les campagnes pour protéger les gens qui résident près des cultures intensives, et que l'usage des pesticides en ville soit interdit. Les listes européennes de José Bové ou Cohn Bendit ont de beaux jours devant elles; en effet, les raisons de leur triomphe ne vont pas disparaître de suite car, chez les autres, on n'ose pas demander fermement la disparition pure et simple des pesticides et des OGM. Ce n'est pas populaire chez les agriculteurs suicidaires !
Mais je déblogue...