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13 décembre 2008 6 13 /12 /décembre /2008 07:17

Comment peut-on encore croire en l'Europe actuelle ? Comment encore admettre qu'elle puisse être le reflet d'une union populaire faite dans l'intérêt des populations ? Comment expliquer qu'elle puisse illustrer une force collective de progrès ? Malgré tous les effets d'annonce, tous les sommets d'autosatisfaction, toutes les conférences de presse jubilatoires, les réalités prennent le pas sur les espoirs. N'en déplaise aux européistes béats, il faut bien reconnaître que les politiques actuels trahissent, au nom de leurs intérêts personnels, l'esprit de solidarité qui devrait sans cesse animer l'UE. C'est du n'importe quoi, avec des tractations pour arriver au plus petit dominateur commun... et encore, l'adjectif commun est en trop.
Les hurlements de triomphe, après l'élaboration de textes sans cesse axés sur le profit direct ou indirect, ne changent rien aux faits. Il est vrai que plus grand monde ne croit en une structure supranationale qui empile les normes, les interdits, les contraintes techniques, et qui bafoue en permanence la démocratie. On le constatera dans quelques mois, lors du vote pour élire des parlementaires européens que personne ne connaît, sauf lorsqu'il s'agit de recalés du suffrage universel, possédant une notoriété avant leur entrée au Parlement de Starsbourg. La mascarade, liée au vote irlandais sur le Traité de Lisbonne, ne va pas arranger cette perception d'une ambiance découlant d'arrangements entre amis qui ne se veulent surtout pas du bien. Impossible de soutenir que la citoyenneté en sort grandie !
Le Premier ministre irlandais Brian Cowen, s'est dit hier, enfin prêt à organiser un nouveau référendum sur le traité de Lisbonne dans son pays, à condition que les garanties promises par l'UE soient bien remplies. Il a passé, au nom de son peuple, une sorte de contrat « commercial » avec des clauses de compensation, comme l'aurait fait un marchand de tapis. « Sur la base de l'accord d'aujourd'hui, et à condition que nous puissions mettre en place les garanties de manière satisfaisante, j'ai dit que je serais prêt à revenir devant l'opinion avec un nouveau paquet de propositions afin de chercher à obtenir leur approbation pour cela », a-t-il déclaré à la presse à l'issue du sommet des dirigeants européens à Bruxelles. Sous-entendu : je suis prêt à influer au maximum en faveur de votre choix européen, à condition que vous me donniez ce que je veux pour les miens.
Le chef du gouvernement fait référence aux garanties promises par les partenaires européens de l'Irlande lors du sommet : maintien de son commissaire européen à Bruxelles, assurance que la neutralité militaire du pays, son autonomie fiscale et sa législation sur l'avortement ne seront pas remises en cause par le traité... A ce rythme là, il n'y aura bientôt plus d'Europe, car les Polonais ont leurs revendications, les Allemands leur orthodoxie économique, les Italiens leurs trucages permanents et... la liste serait immense, au prétexte que, pour obtenir le soutien d'un pays, il faille céder sur tous les principes communs. En fait, cette construction européenne ne se fait que sur des exceptions qui ne confirment jamais les règles !

LE REFERENDUM INUTILE
Pour permettre à Dublin de conserver son commissaire à Bruxelles, les Européens vont renoncer à un projet de réforme, considéré jusqu'ici comme emblématique, qui devait aboutir à la suppression du principe "un commissaire par pays"  à partir de 2014. Plusieurs Etats, qui tenaient à cette réforme, n'ont accepté le compromis qu'à reculons et ils n'ont pas digéré qu'on échange un référendum contre des décisions antérieures peu durables !
« C'était ça ou pas de traité de Lisbonne », a estimé, sûr du résultat, Nicolas Sarkozy, qui présidait le dernier sommet de sa présidence de l'UE. Ce n'est même pas la peine que les Irlandais aillent voter, puisque le résultat a déjà été vendu par son gouvernement ! On se souvient combien les commentaires avaient été sévères en France quand les électrices et les électeurs n'avaient pas voté comme le souhaitait une bonne partie des élites de l'opinion dominante !
Les pays européens comptent acter les garanties promises à l'Irlande dans un texte juridiquement contraignant, un protocole, qui implique la nécessité d'être ratifié. Il ne devra toutefois pas être ratifié séparément, et une procédure simplifiée est prévue: le document sera ajouté au futur traité d'adhésion à l'Union européenne de la Croatie, si celle-ci adhère bien au bloc à l'horizon 2010-11. Grâce au compromis scellé à Bruxelles, la crise institutionnelle que traverse l'Europe depuis le rejet du projet mort-né de Constitution, par les Français et les Irlandais, est en voie de règlement. « C'est reparti, c'est une excellente nouvelle pour tous les européens », a déclaré Nicolas Sarkozy qui ne rêve que de régler, sans consultation populaire, les problèmes politiques qui se présentent devant lui. On ne va tout de même pas s'embarrasser d'un vote !
« Avec la crise, j'espère que les Irlandais comprendront combien on a besoin d'Europe », a expliqué le Président en exercice. Peut-être, mais pas de cette Europe là, unie par une seule obsession : comment permettre à chacun de persuader son opinion publique qu'il retire le plus grand profit d'une action solitaire contraire à l'intérêt général. Il suffit de se pencher objectivement, et avec un brin de recul, sur le texte relatif au réchauffement climatique. Les dirigeants libéraux pourraient avoir le triomphe un peu plus modeste.

RESTEZ MODESTES
Les dirigeants de l'UE ont trouvé un accord pour mettre en œuvre leurs ambitieux objectifs de protection du climat, qui doit servir d'exemple pour les négociations internationales, permettant à la France d'achever sur un succès sa présidence de l'UE. Rien que ça ! « Il n'y a pas un continent au monde qui se soit doté de règles aussi contraignantes », s'est félicité le président français Nicolas Sarkozy, lors d'une conférence de presse, à l'issue du sommet. Pourquoi? l'Afrique a les moyens de faire pareille concertation ? Pourquoi? l'Océanie est concernée par l'effet de serre produit par son industrie ? A moins que le Président vise l'Asie, et surtout la Chine, ce qui constituerait une position courageuse... Quant à l'Amérique, on sait fort bien qu'elle n'a jamais voulu admettre la nécessité d'une telle décision. En référence continentale, je n'en vois pas d'autres. Et au fait, où classe-t-on la Russie ?
Le plan d'action adopté doit permettre à l'UE d'atteindre d'ici 2020 le triple objectif qu'elle s'était fixé en 2007 : réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre par rapport à leurs niveaux de 1990, porter la part des énergies renouvelables à 20% de la consommation, et réaliser 20% d'économies d'énergie. On sait que l'enfer est encore pavé de bonnes intentions, car il manque toujours, à coté de ces principes, les... moyens de les mettre en place. A moins que l'Allemagne, l'Italie et la Pologne, les trois grands pays qui avaient brandi des menaces de veto au plan européen avant le sommet, et ont finalement accepté le compromis, se soient battus pour obtenir des... compensations. Ils étaient particulièrement inquiets des contraintes imposées par ce plan, en pleine crise économique,  à leurs industriels, dont la plupart devront commencer en 2013 à acheter aux enchères des permis d'émissions de CO2 qu'ils recevaient jusqu'ici gratuitement. On a donc accordé toutes les dérogations possibles et imaginables.
Au final, avec toutes les exemptions obtenues par les uns et les autres, la proportion de permis à polluer que devront acheter les industriels restera encore très faible en 2013, même s'il est prévu qu'elle augmente graduellement d'ici 2020. Les centrales électriques au charbon de Pologne et des autres pays de l'est n'auront, elles, à payer que 30% de leurs quotas d'émissions en 2013, pour arriver progressivement à 100% en 2019. Un résultat dont le Premier ministre polonais Donald Tusk s'est dit « satisfait », car il lui permettra de négocier ce qu'il veut, quand il veut, en raison de l'absence de sanctions possibles.

DEFENDRE LES INTERETS INDUSTRIELS
Cette Europe a oublié l'Homme, pour privilégier le profit. Mais comme la dimension humaine n'a véritablement aucune valeur particulière face aux obligations, aux actions, aux dividendes et aux banquiers, on en profite pour signer un accord au rabais ! L'Allemagne et l'Italie, qui avaient également brandi des menaces de veto, ont manifestement obtenu des exemptions pour leurs industries les plus soumises à la concurrence, puisqu'elles se montraient satisfaites. Le principe, pour les industries peu soumises à la concurrence extra européenne, est un achat progressif des permis de polluer: de 20% à partir de 2013, pour arriver à 70% en 2020 et 100% en 2025. Silvio Berlusconi n'a pas hésité à parader et à cracher le morceau, en indécrottable matamore : « Notre habilité tactique a payé. Nous n'avons pas eu peur de menacer d'opposer un veto pour obtenir des décisions de bon sens afin de défendre les intérêts de notre économie manufacturière ». Une déclaration d'un cynisme absolu, qui ne correspond pas du tout à celle de Nicolas Sarkozy. Mais peu importe, on a adopté la technique française de l'effet d'annonce pour sauver la face. Les secteurs les plus exposés à la concurrence bénéficieront quant à eux de droits d'émission partiellement ou totalement gratuits, afin d'éviter les délocalisations. Et ce, tant qu'il n'y aura pas d'accord international soumettant leurs concurrents non-européens à des contraintes similaires. Les secteurs du ciment et de la chaux sont ainsi complètement exemptés, durant encore de longues années.
Tout le monde est loin de partager cet enthousiasme. Les nombreuses exemptions accordées, et l'absence de sanctions, font dire aux organisations de défense de l'environnement que cet accord constitue « un échec ». Mais de quoi se mêlent-ils ? « C'est une journée noire pour l'Europe. Les chefs d'Etat et de gouvernement ont renié leurs promesses et tourné le dos aux efforts mondiaux pour combattre le changement climatique, dénonce un communiqué du Réseau action climat, Greenpeace, le WWF et Friends of the Earth Europe. Angela Merkel, Silvio Berlusconi, Donald Tusk devraient avoir honte. Ils ont choisi de favoriser les profits privés des industries polluantes contre la volonté des citoyens européens ». Ces ONG ont appelé le Parlement européen à amender le texte lors du vote prévu en première lecture la semaine prochaine. C'est-à-dire à redonner une dimension légèrement démocratique à cette Europe de partage des intérêts particuliers n'ayant jamais fait l'intérêt collectif. Que ce soit à l'échelle européenne ou à celle de chaque pays.
Mais je déblogue...

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12 décembre 2008 5 12 /12 /décembre /2008 07:17

Les droits de l'Homme ? De quoi parlez-vous ? Un homme, sur notre planète, aurait des droits ? Vis-à-vis de qui ? Vis-à-vis de quoi ? Le seul Homme qui ait des droits, c'est celui qui réalise des profits, car selon la morale nouvelle, il est sensé en faire bénéficier les autres. Cet Homme-là a consacré sa vie à accumuler des fortunes colossales, qui se sont évaporées par sa propension à faire prendre aux plus pauvres des vessies financières pour des lanternes du bonheur. En fait, jamais les Droits de l'Homme, reposant sur une idéologie de l'équilibre, de la tolérance, du respect, n'ont autant été bafoués. C'est même devenu, si l'on en croit Bernard Kouchner, un sujet subalterne, au nom du réalisme politique. Il ne faut tout de même pas rigoler, on ne va pas se fâcher avec la Chine pour une liste de dissidents, dont personne n'a jamais entendu parler, et que notre chevalier blanc a déposée, avant de parader aux Jeux Olympiques, auprès de ces ardents défenseurs de la démocratie que sont les marchands du temple maoïste. On ne va tout de même pas se mettre à critiquer les Etats-Unis, l'Iran ou l'Arabie saoudite, parce qu'ils exécutent, plus ou moins selon les années, par chaises électriques, pendaisons, injections ou décapitations. L'exécution d'un scientifique chinois, vendredi, est en effet la dernière en date d'une série d'exécutions capitales qui vont à l'inverse de la tendance mondiale, orientée vers un moratoire sur la peine de mort. Pas la peine de réagir, car la France perdrait encore un contrat... profitable !
Wo Weihan, scientifique âgé de cinquante-neuf ans, avait été déclaré coupable d'espionnage pour le compte de Taiwan. Il a passé trente minutes avec sa famille le jour de son exécution. Il n'avait plus été autorisé à recevoir la visite de ses proches depuis son transfert à l'hôpital de la prison, en mars 2005. Wo Weihan, détenteur de plusieurs brevets liés à des découvertes biomédicales, a été privé d'avocat pendant dix mois après son placement en détention, et il a été condamné à mort, à l'issue d'un procès à huis clos, en mai 2007.
La Chine est l'un des trois pays qui continuent de tuer leurs propres citoyens et ce, alors qu'il y a une semaine à peine, à l'ONU, un nombre record de pays se sont prononcés en faveur de la fin des exécutions capitales.
En Iran, mercredi 26 novembre, dix personnes ont été pendues lors d'une exécution collective dans la prison d'Evin, à Téhéran. Les condamnés avaient, semble-t-il, été déclarés coupables de meurtre, vol qualifié et enlèvement. Le palmarès de ces Etats qui tuent a été annoncé : les Etats-Unis sont en cinquième position. En 2007, la Chine était en tête avec 470 exécutions, devant l'Iran (317), l'Arabie Saoudite (143) et le Pakistan (135).

LA MORT AU SOLEIL
En Jamaïque, le vote sur le maintien de la peine de mort s'est inscrit dans un contexte de discussions portant sur la nouvelle proposition de Charte des droits et des libertés, qui doit remplacer le Chapitre III de la Constitution jamaïcaine, consacré à la protection des libertés et des droits fondamentaux des personnes. Alors que le monde se détourne de plus en plus de la peine capitale, Amnesty International appelle l'Iran, la Chine et la Jamaïque à réexaminer leur politique en matière d'homicide judiciaire. Lors de l'Assemblée générale de l'ONU, la communauté internationale a clairement indiqué que les exécutions étaient inacceptables. Les pays qui maintiennent la peine de mort doivent tenir compte de ce message essentiel.
Le 20 novembre dernier, la deuxième résolution de l'Assemblée générale de l'ONU (Troisième Commission), appelant à un moratoire sur le recours à la peine de mort, a été largement soutenue par une grande majorité d'États de toutes les régions du monde. Cent cinq pays ont voté en faveur du projet de résolution, 48 contre, et 31 se sont abstenus. Des amendements, proposés par une petite minorité de pays favorables à la peine capitale, ont été rejetés par une majorité écrasante. Mais il est inutile de se battre, et il serait de bon ton de laisser faire, si l'on se réfère aux déclarations de Bernard Kouchner, dont la suffisance est incommensurable !
Il a dû s'expliquer sur l'interview, donnée au Parisien, au cours de laquelle il a regretté d'avoir demandé au président Sarkozy la création d'un Secrétariat d'Etat aux droits de l'homme au sein de son ministère: « C'est une erreur, a-t-il dit. Car il y a contradiction permanente entre les droits de l'homme et la politique étrangère d'un Etat, même en France.» Voilà un aveu qui tombe à pic, le jour même où l'on célébrait le soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme !

REMARQUE SCANDALEUSE

Et pour Rama Yade, la titulaire de ce Secrétariat d'Etat « erroné », ce « mea culpa » de son supérieur direct est ressenti comme un coup de poignard dans le dos. Elle a d'ailleurs répliqué, en tentant de mettre Sarkozy dans son camp: « Personne n'est assez naïf pour croire que la politique étrangère se construit uniquement sur des valeurs. Mais, pour moi et le président, la France n'est pas la France, sans les valeurs. La remarque de Kouchner est d'autant plus incompréhensible qu'elle n'émane pas d'un perdreau de l'année. Cela fait des années - depuis 1988 - que le créateur des «French doctors» occupe des postes ministériels, plus ou moins régulièrement. Et c'est maintenant qu'il se rend compte qu'entre politique étrangère et droits de l'homme, les noces ne sont pas forcément fastueuses ! Proprement scandaleux. Et dire que ce Ministre, au vernis médiatique aussi reluisant que son bronzage artificiel, prétend avoir été, un jour, de gauche !
« Consternant», « lent à faire son autocritique », « cynisme » : les ONG françaises n'ont pas été tendres avec Bernard Kouchner. Et pourtant, la remise en cause de l'existence même du secrétariat d'Etat de Rama Yade, comme l'a suggéré le ministre dans le Parisien, ne fait pas bondir le président de la Ligue des droits de l'homme, Jean-Pierre Dubois : «Depuis un an et demi, nous disons qu'un ministère des Droits de l'homme est une mauvaise idée, car cela devient une réserve indienne, un alibi. Que Kouchner s'en rende compte, même tard, c'est une bonne nouvelle. Maintenant, il devrait se demander à quoi sert sa propre nomination au Quai d'Orsay.» Car dans le fond, le véritable problème, c'est bel et bien de savoir à quoi sert véritablement Kouchner, caniche docile d'un Président versatile, et surtout inconstant dans ses doctrines, ses promesses, ses engagements, ses actions. Un ministre tel que lui n'est bel et bien là que pour la défense de ses Droits personnels à l'image... mais pour le reste, il ne s'agit que d'une application du principe, prêté à Edgard Faure, alors qu'il est de Camille Desmoulins : « ce n'est pas la girouette qui tourne, c'est le vent ! » Il abandonne les rares lambeaux de son idéal pour une effrayante realpolitik. Comment croire les affirmations de son idole élyséenne, défendue avec le même enthousiasme par Rama Yade, sur la télévision et le respect de la liberté ?

LA PURGE DEBUTE
Par exemple, le journaliste Ulysse Gosset, qui avait cofondé France 24 et y animait "Le talk de Paris", a été limogé brutalement. Il conteste ici, les raisons invoquées dans la presse par Alain de Pouzilhac, qui dirige l'audiovisuel extérieur de la France. Celui-ci avait notamment déclaré, dans le journal Libération, que l'émission d'Ulysse Gosset qui était "la plus chère de France 24", avait "l'audience la plus petite".
« J'estime que j'ai été limogé de façon brutale, sans raison et au mépris du droit et de l'exercice loyal de mon contrat » a expliqué ce professionnel reconnu par ses pairs depuis des décennies. Mais, bien évidemment, c'est sans lien direct avec la politique extérieure de la France ! Il faut cependant rappeler que Christine Ockrent a été nommée, le 20 février 2008, directrice générale de la holding France Monde, chargée de regrouper l'audiovisuel extérieur: TV5 Monde...France 24, RFI, et que le président de cette holding n'est autre qu'Alain de Pouzilhac. La société des journalistes (SDJ) de RFI a condamné hier une intervention exemplaire de ce zélé défenseur de son patron, image de ce qui attend toutes les rédactions de France dans quelques mois, après le coup d'état médiatique sarkozyste.  Il a interpellé un journaliste, à qui il a reproché « d'avoir laissé dire des contrevérités » au député Vert Noël Mamère lors d'une interview. Mardi, Frédéric Rivière, qui conduisait l'interview du matin sur RFI depuis trois ans, a reçu, après son entretien avec Noël Mamère, la visite de M. de Pouzilhac et de la directrice de l'information. C'est une nouveauté : le journaliste doit rectifier, en direct, les propos de celui qu'il interroge. Déontologie, où es-tu? Il ne fait aucun doute que ce sermon fait suite aux propos extrêmement critiques tenus par le député de la Gironde sur la réforme de l'audiovisuel français et sur la gestion actuelle de RFI.
Au cours de cette interview, Noël Mamère a en effet parlé de RFI, et critiqué une « présidence incestueuse politiquement, puisque c'est l'épouse du ministre des Affaires étrangères (Christine Ockrent et Bernard Kouchner, NDLR) qui est en charge de l'audiovisuel extérieur de la France et donc de RFI ». Interrogée par l'AFP, la directrice déléguée de RFI, Geneviève Goëtzinger, a précisé que Christine Ockrent n'était "pas présidente de RFI" et que cette "erreur aurait dû être relevée à l'antenne". Christine Ockrent n'est, en effet, que directrice générale déléguée de RFI. Elle n'est donc absolument pour rien dans cette polémique, et elle ne savait rien. Il est vrai qu'elle est journaliste, avec les avantages liés à cette profession. Elle sait ce que rigueur de l'information due aux citoyens veut dire. Elle y veille d'ailleurs scrupuleusement. D'ici à ce qu'elle soit nommée, directement par le Président de la République, Présidente de France Télévisions... on aurait alors une émission spéciale sur les Droits de l'Homme. On pourrait l'appeler Résistances, et la confier à Noël Mamère. A condition qu'il fasse de l'audience et qu'il ne parle pas des Droits de l'Homme, mais de la politique étrangère de la France.
Mais je déblogue...

 

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11 décembre 2008 4 11 /12 /décembre /2008 08:36

Les frais de fonctionnement de l'Elysée exploseront, une fois encore, en 2009. Personne ne s'en est trop offusqué, car toute critique du Sarkozysme a du mal à passer le mur médiatique. Les Françaises et les Français, malgré les sondages plus ou moins biaisés et ajustés, n'ont plus confiance dans le système actuel. Ils vivent recroquevillés sur leurs certitudes et subissent les réformes en courbant l'échine. Comment voulez-vous que les millions d'euros dépensés pour un lieu symbolique du pouvoir les préoccupent, alors qu'ils ne comprennent pas encore que leur quotidien ne sera bientôt fait que de restrictions sur absolument tous les postes ? Ils renoncent. Et rien n'est pire que le renoncement, même si, une fois encore, la jeunesse tente de se rebeller face à des mesures qui pèseront fortement sur son avenir immédiat et plus lointain.
Il est vrai que l'on a une explication de l'accroissement des dépenses du « château » comme disent les Ministres les plus soucieux de préserver... leur portefeuille. Le Président reçoit ! Il ne cesse de recevoir. Tenez hier, après le conseil de celles et ceux qui devraient se méfier des bons vœux que l'on va leur adresser pour 2009, il a accueilli à buffet ouvert les parlementaires UMP. Une petite bouffe, entre amis de longue date, aux frais du contribuable, qui a désengorgé la « cantine » de l'Assemblée. Recevant ses amis, autour de moins de trente ans pour la plupart d'entre eux, Nicolas Sarkozy a clairement affiché son intention de maintenir le cap sur le travail dominical, sans toutefois fixer de calendrier, et s'est défendu de vouloir mettre la télévision « à sa botte ». Et ils l'ont presque tous cru. Exactement comme quand un prédicateur américain s'adresse à ses disciples.
« Il y a une possibilité de libéraliser le travail du dimanche et je le ferai. C'est un marqueur. Si je ne le fais pas, je serai comme tous les présidents qui ont cessé les réformes au bout de deux ans », a-t-il prévenu, selon certains participants, chargés de faire passer le message. Un aveu implicite que le gouvernement, sous ses ordres, est véritablement dans le symbolisme réformateur, et surtout pas dans l'efficacité. Toutes les réformes, sans aucune exception, se soldent par des échecs, mais... du moment que c'est bon pour son image il faut persévérer dans l'erreur. Cet entêtement apparent ne vise qu'à conforter une image, comme celle des généraux de 14-18 qui, à Verdun, démontraient leur poigne en envoyant des soldats à l'échec et à la mort, mais qui ne voulaient pas démordre du bien fondé de leurs ordres. Ce n'est pas pour rien qu'au tout début de son mandat, Nicolas Sarkozy était allé déposer une gerbe au pied de la statue de Clémenceau. Il nous joue en permanence le rôle du « Tigre », imperturbable et solide, dans une guerre contre un ennemi invisible. Il sait qu'il envoie des milliers de personnes à la mort sociale probable, mais « il n'y aurait pas d'autre choix possible ».

SOCIAL LIBERAL
Le gouvernement a annoncé mardi le report sine die de l'examen de la proposition de loi controversée du député UMP Richard Mallié, officiellement en raison de « l'obstruction » de la gauche contre le projet de loi sur l'audiovisuel. Peu importe, on ira vers un décret qui sera lu sur le front, et proclamé comme étant un acte de bravoure à l'égard de l'ennemi de l'intérieur, vous savez, celui qui refuse de se draper dans la nécessité des réformes. Et surtout, il n'y a pas que les socialistes dans cette catégorie des défaitistes qui ne peuvent se rallier aux concepts purement idéologiques du Président. Il existe aussi des traitres parmi les parlementaires UMP !
Tout en jugeant naturel qu'il y ait un « débat en famille » sur ce sujet, le chef de l'Etat s'en est pris à la soixantaine de députés UMP - certains présents -, qui ont publié deux tribunes contre le travail dominical. « Ce n'est pas très malin », car « votre tribune a été utilisée par nos adversaires », a-t-il lancé en citant la presse et la gauche. Le pire des crimes, celui de la collaboration avec l'ennemi !
A l'un des signataires, le vice-président de l'Assemblée Marc Le Fur, qui faisait valoir que « la politique, c'est aussi la gestion des symboles » (aveu peu repris par la presse, mais pourtant maintes fois décortiqué dans ces chroniques), il a rétorqué: « j'ai été élu sur la valeur travail. Notre recul sur le travail du dimanche serait aussi un symbole (...). Je suis social quand je fais le RSA, mais je suis aussi libéral ». Ce constat, c'est au cas où ses copains en douteraient...: « il est libéral ». Personne ne s'en était encore aperçu dans son propre camp ! Ceux qui en douteraient seront inscrits au fichier Edvige "spécial parlementaires", et attendront sagement le redécoupage de leur circonscription ! « Mais je ne veux pas généraliser le travail du dimanche. Bientôt, on va nous faire croire qu'on veut faire travailler les enfants de 12 ans le dimanche, qu'on est des esclavagistes », a-t-il ironisé. Non, mais il voulait, sur les conseils avisés de sa Ministre favorite (du moins au temps des vacances de milliardaire aux Etats-Unis), les mettre en taule, ce qui relève de la même finalité : le symbole de fermeté en période de guerre économique.

UN BLANC BEC ISOLE
Nicolas Sarkozy serait aussi longuement revenu, devant les députés UMP, sur le texte sur l'audiovisuel, quitte à couper l'appétit de ses hôtes. A la surprise générale, il a été interpellé par le chiraquien François Baroin, ex-journaliste, qui a dénoncé une réforme « qui te reviendra comme un boomerang » et dont « tu n'avais pas besoin ». Le blanc-bec oublié dans les chaises musicales ministérielles en préparation, a gâché la réception puisqu'il a osé dire tout haut ce que bon nombre des présents pensaient tout bas, eux qui, au quotidien, négocient des reportages avec leurs stations régionales de France Télévision. Le blanc bec, qui se prend pour un donneur de leçons, alors qu'il traverse la rue en donnant encore la main à papi Chirac, a été cloué sur place : « c'est un procès d'intention que tu me fais sur la liberté de la presse (...). Je ne veux évidemment pas contrôler la presse, mais personne après moi ne reviendra sur la suppression de la publicité, et sur la société unique », a-t-il répliqué avec le ton du général demandant à un subalterne de rester à sa place. Personne ne saurait douter de la grande volonté du président de libéraliser la presse en général, et la télévision en particulier. Tout concourt, chaque jour, à le démontrer. Et pour démontrer sa volonté d'aller de l'avant, il a également égrené les dossiers prioritaires de 2009 : collectivités territoriales, formation professionnelle, justice et diversité ! Il n'a surtout pas encore annoncé quels sont ceux, parmi eux, qui auront peut-être en charge ces dossiers, puisqu'ils concernent quatre thèmes sur lesquels Michèle Alliot-Marie, Xavier Bertrand, Rachida Dati et... Rama Yade ne seront plus là ! Il va manier la carotte et le bâton, vieux principe qui permet souvent de faire avancer les récalcitrants !

CURE SYMBOLIQUE
Le buffet aura été inutile, car les parlementaires ont eu du mal à digérer, sauf bien évidemment ceux qui ont une longue habitude d'avaler des couleuvres. C'est un menu que bien des membres d'une majorité politique connaissent parfaitement. Si l'on se réfère au Figaro, un convive a été sèchement repris quand il a proposé, après Bernard Accoyer, une « amnistie fiscale » pour rapatrier de l'étranger des capitaux. Résolument hostile à la suggestion de l'aile la plus libérale de sa majorité, Sarkozy a rétorqué : « Si j'étais assez dingue pour proposer à François Fillon une amnistie fiscale, on verrait ce qu'on verrait. Au nom du symbole, les Français peuvent renverser le pays. Regardez ce qui se passe en Grèce ». L'Elysée est, en effet, extrêmement pessimiste et donc inquiet sur le début 2009. On ne veut que des symboles « positifs » : détermination, courage, pragmatisme. Pour le reste, on fait toujours confiance.
Utilisant la métaphore royaliste, il a conclu sur ce point : « Les Français adorent quand je suis avec Carla dans le carrosse, mais en même temps, ils ont guillotiné le roi". Ouf ! il y a eu, enfin, une parole politique forte lors de ce buffet débat ! Le constat est affligeant : les parlementaires ont été avertis de leur rôle essentiel. Il leur faut désormais lire Gala, Voici, Closer, VSD, Paris Match Pravda, le JDD, regarder TF1 et bientôt, plus encore, France Télévision, pour adorer Nico et Carlita. S'ils sont sages, ils recevront même un CD soldé pour le premier de l'An, et il faut qu'ils se préparent à jouer aux suisses de la garde. Si, pendant ce temps, les Françaises et les Français manquent de pain... on leur promettra de la brioche. Ça les changera des couleuvres sur le pouvoir d'achat, l'égalité des chances, la justice, la diversité, la laïcité. Des principes dépassés : c'est la crise. Mais surtout, pas la crise de confiance présidentielle ! Le symbole, vous dis-je. Le symbole... rien que le symbole !
Mais je déblogue...

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10 décembre 2008 3 10 /12 /décembre /2008 07:17

Il arrive que les gens les plus contestataires, les plus motivés pour défendre l'intérêt général, finissent par avoir raison devant la justice. Les faucheurs volontaires de champs de plantations d'OGM en plein champ ont longtemps été harcelés, sanctionnés, accablés par un Etat républicain qui leur reprochait d'enfreindre la loi. Ils le sont encore, alors qu'au terme d'une longue procédure et après plusieurs avertissements, la Cour européenne de Justice a condamné hier la France à une amende de 10 millions d'euros pour avoir tardé à transposer une loi européenne sur les OGM. Le texte en question a finalement été inscrit dans la législation française en juin dernier... alors qu'il aurait dû l'être bien avant. Mais on sait fort bien que la république applique aux autres ce qu'elle refuse de faire pour elle-même. La justice européenne a en effet estimé que les atermoiements français étaient graves, car la directive visait à « protéger la santé humaine et l'environnement ». Dommage que ce principe n'ait pas été véritablement admis par une justice qui s'appuyait, encore une fois, sur des principes obsolètes.
En 2004 déjà, la Cour européenne de Justice avait condamné la France pour n'avoir pas transposé avant 2002 une directive de 2001 sur le contrôle de la dissémination des OGM dans l'environnement. Sans provoquer de réaction. Au terme d'une longue procédure et après plusieurs avertissements, la Cour européenne de Justice a hier, de nouveau, condamné la France.
Cette fois, l'amende est lourde : 10 millions d'euros. Mais, par les temps qui courent, le budget de la République Française n'en est pas à 10 millions d'euros près, puisque chaque jour, le Président miracle déniche des milliards et des milliards pour résorber la crise, provoquée par les milliards qu'il a accordés aux milliardaires, ou que ces derniers ont gagné en mettant en péril l'ensemble de l'économie mondiale.
Cette condamnation est, heureusement pour la France, en-deçà des attentes de la Commission européenne qui réclamait 38 millions d'euros. Les juges européens ont également estimé que la directive ayant été transposée de façon complète en juin 2008, une astreinte ne s'impose pas. Il n'aurait plus manqué que ça ! Les tribunaux ont par contre condamné José Bové à de pauvres milliers d'euros d'amende et à des journées de travail réparateur, alors que la France n'était pas en conformité avec les prescriptions européennes pour avoir simplement cédé au lobby des céréaliers !
Car c'est bien là le paradoxe de cette affaire : la France est condamnée pour avoir vraiment trop tardé et plus encore pour avoir manqué de courage politique. La Cour européenne de Justice a mis en avant « la gravité du manquement » de la France, la directive non-transposée étant destinée à « protéger la santé humaine et l'environnement ainsi qu'à faciliter la libre circulation des marchandises ». La directive, approuvée en 2001 par les gouvernements de l'UE, régulait la culture des OGM dans le bloc, la production de semences et les importations de produits contenant des OGM, ainsi que leur traitement à des fins industrielles.
Les gouvernements européens avaient jusqu'à octobre 2002 pour amender leur législation afin d'y inclure la directive... Sauf que nos gouvernements successifs (y compris de gauche ) ont toujours reculé l'échéance avec l'espoir de se concilier les voix des semenciers, des maïsiculteurs, des gens de la FNSEA, qui hurlaient au scandale quand d'autres appelaient à l'acte d'intérêt général, en refusant les plantations en milieu ouvert. Le problème, c'est qu'en matière d'environnement, la France a une sacrée ardoise supplémentaire vis-à-vis de l'Europe ! Elle est soigneusement cachée aux contribuables.

LA TETE SOUS L'EAU SALE
L'avis motivé envoyé par Bruxelles à la France, le 31 janvier 2008, a été par exemple, la dernière étape avant une nouvelle saisine de la Cour européenne par la Commission, à l'encontre de la France, pour sa mauvaise application de la directive sur les eaux résiduaires urbaines. Cette directive, qui date de 1991, impose aux villes de plus de 10 000 habitants, qui rejettent leurs eaux usées dans des « zones sensibles », d'être équipées d'un système de collecte et de traitement particulier, pour protéger les rivières et éviter les atteintes à la qualité de l'eau. L'enjeu paraît ainsi important. Si la directive a été correctement transposée en France en juin 1994, de nombreuses communes ont paisiblement continué à ne pas respecter les nouvelles procédures, et à ne pas installer les infrastructures nécessaires, après le délai fixé au... 31 janvier 1998.
Après des avertissements, une mise en demeure et un avis motivé, la Commission a donc fini par saisir la CJCE. S'en est suivie une première condamnation de la France en 2004. En effet, 11 zones « sensibles », c'est à dire où la concentration des nutriments dans l'eau est trop élevée, n'avaient pas été classées comme tel. En Ile de France, par exemple, les communes qui rejettent leurs eaux usées dans ces zones ne sont toujours pas équipées des infrastructures nécessaires. De plus, dans les zones qui ont été classées « sensibles », 121 communes continuent à déverser leurs eaux sans le traitement adéquat.
Malgré sa condamnation, la France ne s'est pas pour autant conformée aux exigences européennes, mais a, semble-t-il, essayé de « passer entre les mailles du filet ». Ainsi, en 2006, le gouvernement a déclaré les zones sensibles, mais les eaux qui y sont rejetées ne sont toujours pas traitées dans 140 villes (notamment Paris). S'agissant des 121 localités qui ne respectaient pas les exigences européennes, la France a mis en place un astucieux stratagème pour restreindre le nombre de communes en infraction. En effet, elle a réorganisé ces localités, pour en créer, non plus 121, mais 164. De plus petite taille, un certain nombre d'entre elles ne dépassent donc plus le seuil des 10 000 habitants, et ne tombent donc plus sous le joug de la législation communautaire. Qualifiant cette réorganisation d' « inacceptable », la Commission a réitéré la demande de conformité formulée par la CJCE, qui visait donc toutes les communes précédemment identifiées. Signe de « bonne volonté », la France notifie à Bruxelles, en mai 2007, ses plans pour se mettre en conformité avec la directive, mais prévient que la décision de la CJCE ne sera respectée... qu'en 2011.
La Commission a donc engagé une nouvelle procédure d'infraction, cette fois-ci pour sanctionner le non respect de la décision de justice rendue par la Cour en 2004. Après deux lettres de mise en demeure, elle a adressé à la France un avis motivé, le 31 janvier dernier, en indiquant que les efforts de la France étaient insuffisants, et le retard pris dans ce domaine « déplorable ». La France devra donc prouver sa motivation, sa volonté de se conformer aux exigences environnementales communautaires, sous peine d'être à nouveau condamnée par la CJCE et de se voir cette fois imposer une amende ainsi qu'une astreinte forfaitaire qui pourraient s'élever à... 300 ou 400 millions d'euros, selon le rapport de juin dernier établi par Fabienne Keller, sénateur du Bas-Rhin. Une pacotille !

DU NITRATE PAS D'ARGENT
Il est vrai que, brutalement, les Préfets ont été incités à mettre les Maires fautifs face à leurs responsabilités; mais devant cette menace, le gouvernement français, qui n'a pas respecté son engagement de publier, en septembre, sur Internet, la liste des communes en infraction, cherche maintenant à exercer une pression sur les collectivités. Il menace ainsi de réduire les subventions des agences de l'eau, et a annoncé la mise en place d'un prêt bonifié de la Caisse des dépôts pour encourager la mise en œuvre tant attendue de la directive. La suite au prochain épisode... car il est certain que dans le contexte économique actuel et les fortes réticences des élus à augmenter les surtaxes déjà jugées trop fortes par les abonnés, il y aura encore des non réalisations au 31 décembre 2010 !
Les subventions de l'agence de l'eau ont donc disparu pour les réseaux de collecte, et tout ce qui reste va être orienté vers les station d ‘épuration, en sachant que, par exemple, en Gironde on compte 4 installations totalement non-conformes et que ce sont les seules qui seront aidées !
La France prend un retard considérable, et malgré le catalogue de bonnes intentions du Grenelle, elle ne sera pas en conformité, sur ce thème, avec les directives européennes. Ainsi, malgré les multiples rappels à l'ordre de Bruxelles, la France n' a pas réussi à résorber totalement, en Bretagne, la pollution aux nitrates des rivières où est captée l'eau destinée à la consommation. La Cour européenne de justice a été saisie, et devrait condamner la France à d'importantes pénalités journalières.
Finis les atermoiements, les délais et les sursis : la Commission européenne, lassée de l'incapacité de la France à éradiquer la pollution aux nitrates des eaux de surface en Bretagne, a décidé de saisir la Cour européenne de justice. Bruxelles compte réclamer une très lourde sanction : la France pourrait se voir infliger une amende forfaitaire de plus de 28 millions d'euros, assortie d'une astreinte journalière de 117 882 euros ! Qui rêvait d'un Etat exemplaire, donnant des leçons aux collectivités locales, trop dépensières, trop nombreuses, trop incompréhensibles ?
Mais je déblogue...

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9 décembre 2008 2 09 /12 /décembre /2008 07:17

J'ai à de nombreuses reprises, dans ces chroniques, démonté le système politique mis en place par le sarkozysme. Il consiste à ne jamais attaquer de front et globalement ceux que l'on considère comme des opposants. C'est la technique de la bombe à fragmentation. On conçoit une destruction totale, ou un affaiblissement généralisé, qui doivent être présentés comme une obligation économique inspirée par les circonstances. On ne le décline  pas idéologiquement, mais on décline une juxtaposition ciblée de mesures qui, en s'empilant, finissent par atteindre l'objectif inavoué mais déterminé. Un exemple parfait en est donné par les réformes menées depuis un an dans l'enseignement primaire public. Une rafale destinée à tuer l'école publique, laïque et gratuite permet d'exécuter les résistances. Chacun se recroquevillant sur son pré carré catégoriel, chacun traversant une période d'individualisme dévastateur, chacun cherchant avant tout à faire face à « ses » problèmes... l'espace existe pour mettre à genoux ce corps enseignant qui reste encore majoritairement (mais pour combien de temps ?) un noyau socialement dur et dangereux.
Des enseignants ont décidé de tenter de faire un récapitulatif des mesures de Darcos. Mises en synergie, elles ont une toute autre valeur que prises individuellement. En fait, c'est un véritable plan de destruction qui a été méticuleusement mis en œuvre. Décision après décision, il exécute une partition préparée depuis des mois. En se focalisant sur des parties de ce programme étalé dans le temps, les adversaires s'usent dans des luttes inégales. Jamais l'école de la République n'a été à ce point en danger. Jugez un peu !
Les citoyens de ce pays se laissent endormir par une sectorisation des attaques incessantes contre le système éducatif. En tant que Maire et ancien instituteur, je suis effaré par l'accumulation des mesures destructrices qui laissent présager une mise en pièces de l'enseignement primaire. Depuis sa nomination en mai 2007, le ministre de l'éducation nationale, M. Xavier Darcos, a en effet déjà à son actif :
• la suppression de la carte scolaire, qui institue la concurrence entre écoles, et accélère la formation de ghettos scolaires ;
• la promulgation de « nouveaux » programmes (dont les rédacteurs ne sont toujours pas connus !), contraires à l'avis de la profession et des chercheurs, après une mascarade de concertation, menée dans la précipitation ;
• la diminution de 2 h du temps hebdomadaire d'enseignement (l'équivalent de 3 semaines par an !) et la réorganisation de la semaine décidée contre les préconisations des professionnels et des spécialistes des rythmes scolaires. Cette réforme va accentuer les déficits des centres de Loisirs en une période où la CAF se désengage. Les collectivités vont payer plein pot ;
• le discrédit jeté sur l'action des enseignants de l'école publique, notamment en trompant l'opinion sur les performances de l'école française dans les évaluations internationales et sur le coût réel de notre école ; il ne cesse d'accréditer l'idée, portée par les groupes ultralibéraux, mais démentie par les spécialistes, que les résultats français sont plus mauvais que la moyenne et en baisse, et que les dépenses sont plus élevées que chez nos voisins et en hausse ;
• des déclarations insultantes sur les maternelles, considérées comme de simples garderies, où le travail des enseignants consiste à « surveiller la sieste et à changer les couches » ;
• la disparition programmée des IUFM, revenant à supprimer la formation professionnelle, au lieu de chercher à l'améliorer ;
• l'étranglement financier des associations éducatives complémentaires de l'enseignement public ;
• les atteintes au droit syndical, au paritarisme et au droit de grève ;
• la mise en place du fichier base-élèves, comportant des données qui mettent gravement en cause les libertés individuelles et le droit à l'éducation des enfants étrangers, quel que soit le statut de leurs parents ;
• le financement (pour 220 000 euros) d'une officine privée qui doit surveiller les prises de position des enseignants sur le web, « repérer les leaders d'opinion, les lanceurs d'alerte et analyser leur potentiel d'influence et leur capacité à se constituer en réseau ».
• le financement des écoles privées par les communes a disparu (article 89) pour revenir immédiatement sous une forme plus acceptable, mais tout aussi dangereuse.
Il vient aussi de faire inscrire dans le budget 2009 :
• la suppression brutale de 3 000 postes d'enseignants spécialisés, les RASED, tout en proclamant vouloir diviser par 3 le taux d'élèves en grande difficulté scolaire et en tentant de faire croire que la mise en place des 2 h d'aide personnalisée pourrait remplacer le travail des enseignants spécialisés ;
• la baisse de 30 % des postes mis au concours en 2009 et, par voie de conséquence, de la formation continue, remplacée par les PE2, avant sa disparition totale en 2010...
Tout récemment, il a confirmé que trois autres « réformes » seront mises en place en 2009 :
• la création de l'Agence nationale du remplacement, qui pourrait employer des maîtres non certifiés et précarisés ;
• la création des EPEP et la caporalisation des maîtres par des « super-chefs », les directeurs d'EPEP (500 postes ont été budgétisés pour cela) ;
• la suppression de la maternelle entre 2 et 3 ans, remplacée par un « jardin d'éveil » à la charge des communes et des familles, premier pas vers la suppression de la maternelle avant 5 ans, réclamée par des amis politiques du ministre.
Et voici que, début novembre, plutôt qu'une revalorisation des salaires des enseignants, M. Darcos annonce qu'il octroiera une prime de 400 euros aux maîtres qui feront passer les évaluations nationales au CE1 et au CM2. Depuis toujours, les enseignants assument la passation d'épreuves d'évaluation, la correction et l'analyse des résultats, sans penser à demander une rémunération spéciale, car l'évaluation des apprentissages des élèves fait partie des missions.
Il profite de la grève pour imposer le service Minimum d'Accueil, dont le véritable objectif est de faire prendre en charge par les mairies les remplacements « imprévisibles ». Il finira par y parvenir, avec la complicité de l'administration, désormais incapable de s'opposer à un rouleau compresseur idéologique.
Nous ne pouvons plus continuer à subir cette politique scolaire, fondée sur la concurrence entre les collectivités, entre les élèves, entre les familles, entre les écoles et entre les maîtres. Elle est contraire à l'idéal des citoyens responsables et solidaires qui fonde notre école laïque et républicaine.
Tous les citoyens non anesthésiés doivent en avoir conscience et dénoncer cette avalanche de coups bas contre le corps enseignant, abandonné le plus souvent dans la tourmente de réformes qui visent à le mettre à genoux, puisque l'opinion dominante les présente comme incapables de résoudre les difficultés d'une société délabrée matériellement, moralement et politiquement. Dans quelques mois, il sera trop tard : Jules Ferry, reviens, ils sont devenus fous !
Mais je déblogue...

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8 décembre 2008 1 08 /12 /décembre /2008 07:17

Il est une formule célèbre, citée lors de divers matches du tournoi des 5 nations (oui, des 5 nations, car je parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître), que Pierre Albaladéjo avait popularisée. Quand le résultat ne lui semblait pas favorable à la France, il lâchait son fameux : " le cochon est dans le maïs ". Une bien belle expression pour signifier que, parfois, il arrive que le mal s'installe dans l'endroit où il peut le plus aisément prospérer. En fait, depuis ce week-end il faut inverser ce principe, puisque désormais c'est quand "le maïs est dans le cochon" que le situation devient extrêmement préoccupante. Le plus comique, c'est que ce constat s'applique à un France-Irlande un peu particulier. Bala dirait que "la cabane vient de tomber sur le chien" !
Le gouvernement irlandais a en effet ordonné samedi le retrait de tous les aliments à base de viande de porc en raison d'une contamination à la dioxine, un produit cancérigène dont des traces ont été retrouvées dans la graisse des animaux... Le problème, c'est qu'il aura fallu un contrôle impromptu des services vétérinaires aux frontières pour que cette dangereuse particularité du lard porcin venu d'Eire soit mise en évidence. Personne n'ose demander depuis quand duraient ces pratiques, car faute de fonctionnaires en nombre suffisant, les vérifications n'existent quasiment plus. A la suite de ces tests, dont la date n'a pas été révélée (il vaut mieux, pour ne pas affoler inutilement celles et ceux qui en auraient consommé à l'insu de leur plein gré), la société néerlandaise concernée a été alertée, et a prévenu la Belgique où avaient également été expédiés ces produits. Des tests pratiqués par les autorités belges ont aussitôt montré une contamination à la dioxine. La première détection a été faite par les autorités françaises lors de contrôles à l'importation. Celles-ci ont effectué des tests... de routine et ont constaté, à leur grand étonnement, un résultat positif. Elles se sont alors retournées vers le centre de traitement, aux Pays-Bas, pour lui demander d'où provenait cette viande. On a alors retrouvé l'origine de la contamination sur des carcasses de porc irlandais.
Le problème ne concernait que « de la viande de porcs irlandais qui avaient été nourris avec des aliments pour porc », a ajouté l'un des responsables européens de la qualité sanitaire. Ouf ! Heureusement que ces braves porcs n'avaient pas eu au dessert des transformateurs électriques à la dioxine ! On va tenter de persuader les consommateurs que tout est quasiment parfait et que ce ne sont que des broutilles. Les exportations irlandaises sont menacées dans une période de crise. Mais il est vrai que ces cochons-là étaient nourris sans maïs, sans OGM, mais dopés à la dixoxine !

ANCREE DANS LE CORPS HUMAIN
Il faut peut-être rappeler ce qu'est ce produit, terrible pour la santé humaine. Ces molécules sont très stables et elles sont d'autant plus stables que le nombre d'atomes de chlore est important. Cette stabilité explique la difficulté à les détruire. Du fait de leur attirance pour les corps gras, elles se concentrent essentiellement dans la masse graisseuse des animaux. On retrouve ainsi la dioxine tout au long de la chaîne alimentaire. L'homme étant au bout de cette chaîne, la voie alimentaire est sa principale voie d'exposition aux dioxines. Il a en outre été noté une tendance à la bio-accumulation de la dioxine, si bien que l'homme, qui est à la fin de la chaîne, encourt le plus grand risque d'avoir une concentration élevée de dioxine dans le corps.
En raison de sa stabilité, il est estimé que sa demi-vie dans l'organisme est de l'ordre d'une gestation naturelle, mais la femme peut l'éliminer par transfert dans le placenta et le lait maternel. Les êtres humains les plus "à risque" sont donc les bébés, à qui il faut souhaiter que leur maman ne leur donnera pas, quelques mois après leur naissance, du jambon cuit ! Une exposition à court terme à des teneurs élevées en dioxine peut être à l'origine de lésions cutanées, avec formation de taches sombres sur la peau par exemple, ainsi que d'une altération de la fonction hépatique; or on sait que les cancers de cette partie du corps ne sont pas en baisse. Loin s'en faut ! Il faudrait donc savoir les raisons qui ont fait que l'alimentation de ces cochons, que l'on aimerait voir ne dévorer que du trèfle, ait été contaminée.

DES CAUSES CONNUES
De manière générale, il existe autour des incinérateurs de toutes sortes une nette corrélation entre le taux de dioxines dans le sang et les habitudes alimentaires de la personne ; consommer de la viande riche en matières grasses animales d'origine locale est devenu un facteur de risque, souligné par l'AFSSA et l'InVS qui rappellent que "Le temps mis par l'organisme pour éliminer 50% des dioxines accumulées (demi-vie) est en moyenne de 7 ans "
La catastrophe de Seveso, connue comme source de la tétrachlorodibenzo-para-dioxine, est dûe à la dioxine TCDD, 2,3,7,8, semblable à celle contenue dans l'agent orange déversé ensuite au Vietnam dans une sale guerre dont on ne dira jamais assez combien elle fut horrible dans ses expérimentations. En 1999, la Belgique a connu à son tour une crise de la dioxine, entraînant l'abattage de nombreux animaux d'élevage (poulets), impropres à la consommation.
Au début de cette année, 66 élevages de bufflonnes (sur un total de 1.900 élevages de bufflonnes en Italie) ont été mis sous séquestre pour cause de taux de dioxines dépassant les normes, par les autorités sanitaires de la région où était produit le lait destiné à la fabrication d' une mozarella faite uniquement avec du lait de ces animaux. Selon certains auteurs, ces dioxines auraient pour origine une gestion pour partie mafieuse des déchets toxiques en Italie. En 2003 déjà, à Caserte, près de Naples, 6000 vaches avaient du être abattues en raison de taux de dioxines dans le lait destiné à fabriquer de la mozzarella, dix fois supérieurs aux normes européennes... et les exemples recensés ne manquent pas.
Statistiquement que représentent-ils ? Combien de produits alimentaires sont-ils contrôlés sur ce point dans des zones à risques ? On peut se poser des questions, puisque les Irlandais ont vite trouvé la source de cette contamination. « Dix exploitations (seulement ?) - produisant moins de 10% de la viande de porc en Irlande - ont utilisé la nourriture contaminée et le rappel est une mesure de précaution », a souligné l'Association irlandaise des industries de transformation de la viande de porc. Ces gens-là doivent donc déjà connaître les causes de cet « accident » sanitaire. « Un seul petit fournisseur de nourriture est concerné, et la source concernée a été circonscrite et est en cours de retrait », ajoute l'association qui fait état d'un chiffre d'affaires annuel de 500 millions d'euros. Le problème, c'est que selon la radio Newstalk, neuf exploitations d'Irlande du Nord ont, elles aussi, utilisé de la nourriture contaminée. A Belfast, le Département de l'Agriculture et du Développement rural n'a pas encore réagi à ces informations ! Et il faut espérer que rien n'a été exporté...

PAS DE VERITABLES CONTROLES
La France importe peu de porc irlandais a immédiatement assuré la direction générale de l'Alimentation, au lendemain du rappel par le gouvernement irlandais de tous les produits à base de porc en raison d'une contamination à la dioxine . Dès hier matin, le ministère de l'Agriculture, dont dépend la direction générale de l'alimentation, a contacté les professionnels, pour qu'ils repèrent ce qu'ils auraient acheté en Irlande et retirent du marché la viande potentiellement contaminée. En outre, la France importe surtout du porc des Pays-Bas et d'Allemagne, mais très peu d'Irlande, ce qui a permis au Ministère d'évoquer « quelques milliers de tonnes », sans être en mesure, dans l'immédiat, d'être plus précis.
Il faut cependant noter que les produits incriminés venaient des Pays-Bas, où ils avaient été acceptés sans aucun problème... C'est dire si la traçabilité européenne est aisée à suivre puisque ces fabrications avaient parcouru des milliers de kilomètres et transité par déjà 2 pays aux réglementations et aux moyens humains de contrôle différents (les Pays-Bas ont, comme les Anglais et les Irlandais, détruit tous les réseaux gouvernementaux fonctionnarisés en faisant confiance aux professionnels). Le système a atteint ses limites : l'Europe édicte des normes, des règlements, des interdictions, mais sans jamais se préoccuper de la manière dont ils sont mis (ou pas mis du tout) en œuvre par les pays membres. La liberté absolue du commerce a débouché sur des abus en tous genres, rarement démasqués, car les vérifications sont peu nombreuses une fois le label donné.
Par exemple, c'est en récupérant les seaux vides de plusieurs restaurants, qu'un consommateur s'est aperçu que depuis un ou deux ans, du soja génétiquement modifié se retrouvait dans la composition de produits alimentaires utilisés dans plusieurs fast-foods, et ce sans que le consommateur n'en soit nullement informé, contrairement aux normes européennes. Les produits à base de soja OGM utilisés dans la restauration rapide et retrouvés grâce à leurs emballages dans la région parisienne, sont principalement des mayonnaises d'entreprises... françaises, belges, espagnoles et allemandes. C'est ce soja génétiquement modifié de l'entreprise Monsanto, seul soja transgénique actuellement autorisé, qui est vraisemblablement utilisé par certaines entreprises agroalimentaires à destination de la restauration rapide, et commercialisé de manière clandestine par cette dernière, portant atteinte à la liberté des citoyens qui ne veulent pas cautionner dans leur achat des entreprises qui trompent abusivement le consommateur. Un exemple parmi d'autres !
En fait, pour vous persuader de la suspicion qui devrait être celle de tous les consommateurs il suffirait que vous alliez voir le film « nos enfants nous accuseront ! ». Il va falloir maintenant se méfier du sauciflard ! Un suspect de plus. Par les temps qui courent, il vaut mieux fermer les yeux.
Mais je déblogue...

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7 décembre 2008 7 07 /12 /décembre /2008 07:17

Il y a seulement quelques mois, trouver dans les caisses vides de l'Etat quelques millions d'euros pour soutenir une activité ou une autre relevait du déchirement idéologique. Le « million » ressemblait à un trésor irrationnel dans un contexte de faillite annoncée de la République, pourtant généreuse avec les plus nantis des siens. La disette menaçait, et on arrachait le cœur aux cadres de Bercy quand il était indispensable de maintenir des emplois de fonctionnaires, ou de compenser des déficits incontournables, car liés à des services au public peu rentables. Il fallait économiser, et tous les efforts effectués en 2007 devaient permettre de revenir à une gestion rigoureuse moins dispendieuse. Le gouvernement Fillon était celui de la rigueur absolue vis-à-vis des demandes exagérées de ces ennemis de l'intérieur, que sont les personnels payés pour mettre en œuvre la politique de l'Etat. Il fallait même rogner sur tout, geler les crédits promis, et décaler le versement de toutes les subventions, pour réduire les dépenses de tous les Ministères. Xavier Darcos, en bon élève un tantinet fayot, a pris tout ceci à la lettre et il a refilé aux collectivités locales tout ce qui pouvait permettre de dégraisser le mammouth ! Million après million, on faisait pleurer dans les chaumières sur les vertus entretenues par ce Président de la République ayant promis du pouvoir d'achat, mais qui finissait par persuader qu'il ne pouvait que dispenser des efforts pour les plus modestes, et des larmes de crocodiles pour les plus riches.
Ce discours a totalement été bouleversé par la crise. Finies toutes les contraintes antérieures. Oubliées les restrictions. Enterrés les millions de pauvres. La France vient de passer en quelques semaines de l'ère de millionnaires miteux à celle des milliardaires généreux. Nicolas Sarkozy a franchi une étape : ils jouent maintenant dans la cour des grands. Ils lâchent les milliards avec une exceptionnelle facilité, jouant au gagnant de l'Euromillion, dégagé de tous soucis. Effarant : quand il annonçait une poignée d'euros qu' il était finalement incapable de trouver, il fallait comprendre que c'était, comme le disent les enfants, « pour de rire ! ». Les milliards pleuvent comme à Gravelotte ! En fait, l'astuce consiste à gonfler artificiellement les sommes pour leur donner un impact dans l'imaginaire populaire, alors que l'on sait à l'avance que l'on n'aura pas à les dépenser, et qu'on fera tout pour ne mandater que le minimum.
Le soupçon d'inanité du plan qu'il vient de présenter avec un aplomb sans pareil, vient de là, et est à comparer avec le sauvetage des banques. Pour frapper un grand coup, le Président omniprésent avait avancé le chiffre de... 360 milliards d'euros, avant d'expliquer qu'il s'agissait essentiellement de garanties (320 milliards d'euros) déboursées uniquement en cas de faillite ; que les 40 milliards d'euros prévus pour renforcer les fonds propres des banques ne le seraient pas à fonds perdus, et que... seuls 10,5 milliards d'euros ont, pour l'instant, été utilisés. En fait, on est passé, dans la réalité, d'une annonce de... 360 milliards (alors que 48 heures avant on refusait 100 millions) à une aide à fonds perdus de...10,5 ! Et chaque jour on gonfle fictivement les aides virtuelles, faisant que Nicolas Sarkozy est soupçonné aujourd'hui de proposer une relance fictive.

DEUX FOIS PRETEURS
Mais d'où viennent ces milliards miraculeux ? De la caverne, découverte par Ali Baba ? De fonds secrets ? D'un pactole dissimulé ? Nenni ! En un temps record, Sarkozy a trouvé des milliards à profusion pour soutenir les...banques françaises. Quelques semaines avant, l'Etat avait du mal à trouver 1,5 milliard pour le RSA... et on se chamaillait pour dénicher une source de financement possible. Le concert de louanges, orchestré par la cellule de communication de l' Elysée, sert à flatter Sarkozy mais sert aussi à cacher ou à reporter la question principale: d'où sortent les milliards de Sarkozy ? En fait, ce sont les banques qui vont prêter cet argent à l'Etat, qui sera encore plus ruiné qu'il ne l'était il y a encore quelques mois. Elles se serviront au passage, à la fois comme prêteur et comme emprunteur, et vont vite reconstituer leurs profits puisque le crédit est leur fonds de commerce ! Elles n'ont plus d'argent pour les particuliers, mais elles vont, imaginez un peu, prêter à l'Etat avec un intérêt garanti, pour que ce dernier leur redonne les sommes qu'elles devront ensuite prêter avec un intérêt supérieur aux entreprises, lesquelles, considérées comme salvatrices sociales, vont ensuite aller se ravitailler avantageusement auprès des banques.
Une étrange chaine vient d'être reconstituée avec... des banques soit-disant mal en point, qui trouveront des milliards pour les concéder à l'Etat en faillite, qui les leur restituera pour qu'elles les mettent à disposition d'entreprises réellement en difficulté... Le seul garant de ce va-et-vient financier, doublement avantageux pour le privé, se soldera par la mise à contribution, à un bout ou l'autre de la chaine, des contribuables. Les actionnaires eux peuvent espérer engranger des dividendes "moins pires" que prévus, et donc se réfugier derrière le bouclier fiscal inventé pour les périodes d'opulence.

POLITIQUE DE CLASSE
Le rapporteur général du budget au Sénat, Philippe Marini (UMP), qui est proche de l'Elysée, va ainsi proposer lundi un amendement qui vise à rendre partiellement déductibles de l'impôt sur le revenu les pertes boursières de 2008. La disposition a été imaginée «en concertation» avec le ministère des finances. La mesure est aussi farfelue que scandaleuse. Aucun gouvernement au monde n'a pris une mesure aussi choquante. En d'autres temps, on aurait parlé d'une politique de classe.
Sur ce point, la comparaison entre les 26 milliards annoncés à Douai et le 1,3 milliard qui manquait à Martin Hirsch est édifiante. En trois mois, la crise a fait passer le gouvernement d'une culture de rigueur à une culture de dépenses potentielles. L'ennemi d'hier, c'était la dette et l'inflation. L'ennemi d'aujourd'hui, c'est la dépression et la récession. L'impossible est devenu brutalement possible. Ou presque.
On va effectuer de la cavalerie, mais pas question de le faire dans le domaine social ! L'ordre de grandeur des coups de pouce en faveur des plus démunis n'a pas évolué. Jeudi, le milliardaire élyséen a annoncé une prime de... 200 euros pour les 3,8 millions de foyers éligibles au RSA, soit un coût de 760 millions d'euros. Mais, au fait, a-t-il annoncé qui allait le payer?... Figurez-vous que ce sont les conseils généraux qui mettront en œuvre le RSA. Et même si ce n'est que moitié moins que la rallonge obtenue cet été par le haut-commissaire aux solidarités actives, ce sera une charge accordée par le Président, et payée par les autres, d'une manière ou d'une autre.

PILLAGE DE LA CDC
Les milliards virtuels peuvent néanmoins donner des envies à certains. Alors, pour contenter les premières demandes, on est allé vider les réserves de tous les organismes parapublics qui avaient quelques réserves ! Parmi ceux-ci, la fameuse Caisse des dépôts et Consignations. Le krach sur les marchés financiers avait déjà éclipsé les prévisions positives de la CDC, puisqu'une part importante des résultats provient de plus-values boursières. Désormais, sauf redressement spectaculaire de la Bourse d'ici à la fin de l'année - ou recours aux ficelles comptables que permettent les nouvelles normes -, la CDC n'est plus certaine de pouvoir afficher des bénéfices. Elle sera en déficit, sauf trucage du bilan ! Ses dirigeants redoutent même de devoir publier une perte au titre de 2008. En 2007, ses profits s'étaient élevés à 2,48 milliards d'euros, ce qui avait permis de verser à l'Etat un dividende de 830 millions. L'annonce d'une perte serait une nouvelle grande nouveauté sarkozyste dans l'histoire de l'établissement.
La CDC a été créée en 1816, pour protéger l'épargne des Français. Elle centralise une grande partie de l'argent déposé sur les livrets d'épargne réglementés (Livret A, Livret bleu, etc...). Cette éventualité d'une perte avait fait l'objet d'échanges confidentiels entre dirigeants. Jeudi, selon Le Monde.fr, elle a été évoquée, pour la première fois, lors d'une réunion interne. Les propos des dirigeants seraient restés encore très vagues, puisque rien n'est joué et que les comptes ne sont pas arrêtés. Cependant, la possibilité d'actionner la clause qui garantit à l'Etat un dividende de 500 millions d'euros, si les résultats de la CDC sont mauvais, a été mentionnée. Ce dividende garanti serait alors prélevé sur la rente liée à son monopole des dépôts des notaires, qui vont pourtant s'effondrer en raison de la profonde crise de l'immobilier. Certaines Etudes sont même, dit-on, très menacées ! Alors, tous les jours, les responsables de la CDC scrutent le niveau du CAC 40 !
Il faut savoir que la CDC comprend deux sections dans ses comptes : la section générale, qui regroupe les activités de la CDC ainsi que de ses filiales et de ses participations (CNP, filiales immobilières, capital investissement, etc.) ; la section des fonds d'épargne, qui englobe les dépôts sur livrets, gérés pour le compte de l'Etat, et donne lieu, elle aussi, à un prélèvement de la puissance publique. Or, dans l'un et l'autre de ces compartiments, les mauvaises nouvelles se sont accumulées. La section générale a souffert des déboires de Dexia, dont elle était un important actionnaire, et qu'elle a recapitalisé aux côtés de l'Etat. Et aussi de la chute générale des valeurs de son portefeuille. Les fonds d'épargne ont pâti de leurs investissements en actions. L'Etat ne touchera donc pas de dividendes, mais il a tout de même promis des milliards chaque jour, ou presque.
En fait la politique actuelle est celle des joueurs de bonneteau des foires d'antan, promettant aux gogos des sommes astronomiques s'ils  acceptaient de mettre une pièce en jeu sur la table. Devinez qui va banquer ?
Mais je déblogue...

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6 décembre 2008 6 06 /12 /décembre /2008 07:17

Tout va pour le mieux à l'UMP. Du moins on essaie de vous le faire croire. Et le pire, c'est que ça marche, car pendant que le jongleur joue avec des milliards virtuels, on peut se permettre de jongler avec la démocratie. Jamais en Gironde on n'a assisté à une telle cacophonie et à une telle succession de « gamelles » électorales dans la même année. Mais on ne parle que du PS ! La valse électorale qui a transformé une députée en sénatrice, avec la bénédiction de l'Elysée, a tourné court, et il faut donc se préparer à une rude reprise en mains par un Alain Juppé, prêt à retrouver les sommets du parti qu'il a créé. Lentement, pas à pas, l'ancien Premier Ministre va effectuer son retour, en laissant les sarkozystes locaux sur le carreau. Ils ont, en effet, tous manqué une marche ! Cette remontée vers la surface repose sur une analyse : la bourrasque des réformes inutiles, contradictoires, inefficaces finira par ébranler le piedestal sur lequel se trouve celui qui a raflé l'UMP en profitant de son absence. Il ne faut pas effectuer le chemin à marche forcée, mais méthodiquement, et par pallier !
Il cherchait par exemple à maintenir son influence en Dordogne. La « motion » Juppé y était représentée par l'ex Maire de Bergerac, battu aux dernières municipales. Ne pouvant plus compter sur... Xavier Darcos, lui aussi dégagé de Périgueux, l'ex-Premier Ministre avait porté ses espoirs sur le Député Daniel Garrigues. Or, ce dernier a annoncé hier sa démission pure et simple de l'UMP et du groupe à l'Assemblée nationale. Ce qui porte à deux en une semaine les défections dans ce groupe magnifiquement uni (La girondine Marie Hélène des Esgaulx et lui). Il dénonce « l'absence de débat », et les manœuvres du parti pour le remplacer à la présidence départementale par le sarkozyste Jérôme Peyrat. Des réalités qui pourraient pousser François Fillon à tirer à boulets rouges sur un UMP « sans ligne politique ». « Il suffit simplement que les Français réfléchissent une minute à ce qui se serait passé si le résultat avait été inverse et si l'Ump était aujourd'hui aux commandes. Quelle décision prendrait-il, quelle ligne politique serait la sienne ? Est-ce qu'il faudrait, avant de décider d'un plan d'urgence de relance de l'économie, six mois de débats entre les courants A, B et C de l'Ump ? ». En fait, il faut remplacer UMP par PS, puisque le Premier Ministre avait ironisé, sous les rires et les applaudissements de la « nouvelle Gauche ». François Fillon avait conclu sa démonstration en demandant aux militants de l'UMP « d'être aussi ouverts que le PS est fermé ». Une invitation que les électrices et les électeurs girondins avaient appliqué à la lettre, en votant pour François Deluga, candidat du... PS ! Daniel Garrigues, désormais cocu du sarkozysme a eu, hier, une appréciation différente : « Au sein de l'UMP, les gaullistes sont de plus en plus marginalisés, on est de plus en plus dans du néolibéralisme, avec des positions qui varient au jour le jour, selon l'humeur du président », a déclaré le président « sorti » de la fédération départementale UMP, au cours d'une conférence de presse. « Il y a de plus en plus de difficultés à avoir du débat, il n'y a plus de pensée politique", a-t-il jugé, regrettant d'avoir "perdu la supériorité intellectuelle d'Alain Juppé et le débat », depuis le départ du fondateur du parti et actuel maire de Bordeaux. Daniel Garrigue a aussi expliqué sa démission par « le fait qu'on envoie contre (lui), seul parlementaire UMP de Dordogne, le conseiller du président de la République », directeur général de l'UMP, Jérôme Peyrat, et que le « secrétaire général adjoint de l'UMP, Xavier Bertrand, vienne ensuite apporter son soutien à Peyrat ». Le temps des copains, qui fut un feuilleton télévisé célèbre dans les années 60, reste d'actualité.

UNE SALADE NICOISE
On trouve même mieux, dans les pratiques de ce grand parti démocratique, sur la Côte d'Azur, puisque Christian Estrosi, inscrit dans le livre des records au titre de son palmarès (Député, Président du Conseil général des Alpes Maritimes, Maire de Nice, président de la Communauté d'agglomération, Office d'HLM, centre hospitalier...), tente toutes les manœuvres dilatoires pour contourner la loi.
Il ne veut pas, en effet, laisser la Présidence du département à n'importe qui, et il a donc fait faire un recours contre ce cumul illégal par un comparse. En principe, il aurait dû renoncer, après les municipales, à l'un de ses mandats exécutifs (Conseil général). Mais il en est dispensé, grâce à ce mystérieux opposant qui a eu la bonne idée de déposer un recours contre son élection à la mairie de Nice. Comme le temps joue en sa faveur, il peut tenter d'organiser sa succession. L'ex-champion de moto peut rester, pour quelques mois encore, recordman de France du cumul. Heureusement que ce n'est pas un socialiste qui tente pareille manœuvre ! Il souhaite que le fauteuil de Président du Conseil Général revienne à son protégé Eric Ciotti. On monte donc une opération chaises musicales comme sur Arcachon. La mécanique va pourtant se gripper, comme en Gironde, dans le premier canton de Nice.
Ciotti doit s'y faire élire pour prendre la succession d'Estrosi. Gonflé à bloc par la dynamique de victoire à l'UMP, Eric Ciotti se lance dans cette nouvelle bataille, mais c'est la tuile : le socialiste Marc Concas parvient à garder son siège avec 190 voix d'avance... La défaite n'en est que plus lourde à digérer, et surtout elle contrecarre les plans du clan Estrosi. Coup de chance, un recours administratif contre son élection à la mairie suspend, provisoirement, l'interdiction de cumuler plus de deux mandats, et permet à Estrosi de se maintenir quelques mois encore à la tête du Département. Mais il faut trouver une solution, et vite. Il propose alors au conseiller général de Saint Martin Vésubie, canton de rève UMP, de moins de 1500 habitants,... une place à 7 000 €/mois (affirmation de Jean-Jacques Bourdin, sur RMC hier matin) au sein de la mairie de Nice. Ce brave homme, alors que rien ne l'y obligeait, a démissionné de son mandat, pour laisser une nouvelle chance à Ciotti. Une méthode qui permettra aux deux députés UMP niçois de se répartir équitablement le pouvoir...en cas de victoire. Ces pratiques ne sont pas dénoncées par la presse nationale car elles ne portent pas... tort aux socialistes ! Et pourtant, elles sont bel et bien réelles, mais jamais commentées par les chroniqueurs qui font l'opinion dominante !

UN PARTI DEMOCRATIQUE
Ils ont par contre repris avec volupté la nomination de Patrick Devedjian au poste de Ministre prestidigitateur, après qu'il eût abandonné ses fonctions de secrétaire général de l'UMP, sans successeur, en attendant la décision qui départagera les deux principaux prétendants que sont Brice Hortefeux et Xavier Bertrand.
« L'UMP a un bureau politique le 15 décembre et un conseil national le 24 janvier, ce sont deux rendez-vous qui permettent de régler le problème », a répondu le démissionnaire aux journalistes qui l'interrogeaient. Selon un dirigeant de l'UMP, l'actuel ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale Brice Hortefeux, conseiller politique du parti, semble avoir l'avantage sur Xavier Bertrand, l'autre favori. Il n'y aura pas d'élection et donc aucun risque de voir s'étaler sur la place publique les déchirement internes d'un parti qui se moque du PS, mais qui fait bien pire ! C'est sûr que la démocratie jouera à plein, puisque la décision devrait revenir, sans surprise, au président de la République, qui est resté « le vrai patron », même s'il n'exerce aucune fonction officielle dans l'organigramme du parti majoritaire depuis son élection. Nicolas Sarkozy réunit en effet ,chaque semaine, les cadres de l'UMP à... l'Elysée pour leur donner des consignes politiques, et leur faire partager ses haines vis-à-vis des uns et des autres. Estrosi l'a sûrement informé de son montage spécieux, mais l'incident girondin va rendre l'Elysée méfiant !
Le chef de l'Etat aura à trancher entre un candidat des plus fidèles, Brice Hortefeux, et un autre, qui ne cache pas ses ambitions, en la personne du ministre du Travail Xavier Bertrand. Il pourrait choisir d'opposer encore plus ces deux personnalités, qui ont la réputation de se... détester cordialement, en nommant l'un au secrétariat général et l'autre au poste de vice-président. Ce serait une façon de s'assurer la haute main sur l'UMP. Patrick Devedjian leur laisse un bilan mitigé, très critiqué par les proches de Nicolas Sarkozy. Il a été attaqué pour ses "maladresses" et son incapacité à animer un parti qui a perdu beaucoup d'adhérents. François Fillon, si sévère, si donneur de leçons au PS ferait beaucoup mieux de se préoccuper d'un parti théorique, et surtout extrêmement respectueux de la démocratie à tous les niveaux. « Je leur (NDLR : les socialistes) demande un peu de décence, restez silencieux, aidez-nous à redresser notre pays et attendez le moment venu ce délai de décence pour pouvoir de nouveau donner des conseils à la France entière », avait déclaré le Premier ministre, lors d'une réunion des nouveaux adhérents de l'UMP, salle Gaveau dans le VIIIe arrondissement de Paris. Est-il certain qu'il ne s'est pas trompé de parti ?
Mais je déblogue... 

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5 décembre 2008 5 05 /12 /décembre /2008 07:50

Impossible de nier que la violence est en voie de banalisation, sous l'influence des feuilletons télévisés et des divers jeux vidéo qui la virtualisent à longueur de journée. Dans une vie d'enfant ou d'adolescent, un joueur, devant un petit écran, aura vu tuer ou aura tué lui-même des milliers si ce n'est des dizaines de milliers de personnes, sans autre conséquence que celle de la persuader que ces actes n'ont aucune incidence, puisque jamais la condamnation (même théorique) n'est affichée ou montrée ! En fait, plutôt que de tenter de faire incarcérer des mineurs de 12 ans, il vaudrait beaucoup mieux lancer un grand plan d'éradication de la violence artificielle dans tous les médias ! Mais c'est probablement plus dur de modifier les mentalités, d'éduquer, de responsabiliser, que d'inventer un texte de loi inapplicable. Un collégien de 12 ans, parmi d'autres, en a été la victime. Il a été placé en observation, après avoir été frappé par d'autres élèves au collège Evariste-Galois à Sevran. Le garçon participait au jeu dit, dans le langage collégien, du « petit pont massacreur ». Il se trouvait encore en observation mercredi soir, a-t-on appris de source judiciaire, sans que cela provoque une mise en cause des comportements enracinés dans l'enfance d'une frange de plus en plus importante des accros de la télévision : la vie des autres est virtuelle et n'a donc aucun prix réel.
Le collégien s'est fait frapper lors de la récréation de 10 h dans le cadre du jeu du « petit pont massacreur » et, pris de malaise, a été évacué par les pompiers , a-t-on laconiquement annoncé, mais sans poser, en corollaire, les conditions de la surveillance dans les établissements scolaires. Il est, en effet, impossible d'admettre que ces faits puissent se dérouler sans que les adultes responsables en aient connaissance. Le principe de ce jeu, de plus en plus répandu dans les cours d'école, veut que l'enfant qui laissera passer une balle entre ses jambes soit roué de coups par ses camarades. Le collégien aurait été au départ volontaire, avant de refuser de jouer, et six à huit élèves de sixième et cinquième lui auraient alors porté des coups de pied et de poing, sans que personne ne réagisse. Par peur ? Par inconscience ? Par indifférence ? Des témoins ont été entendus à la brigade des mineurs de Sevran. Les jeunes agresseurs sont en cours d'identification. "Nous allons veiller à ce que les auteurs de cette action collective fassent l'objet d'un conseil... éducatif ", avant un éventuel conseil de discipline, a précisé un inspecteur d'académie, extrêmement peu inquiet sur la situation, malgré ses déclarations. Le mal est beaucoup plus profond que l'on veut bien le reconnaître ou l'avouer. On est loin de la « guerre des boutons » !
« Les jeux dangereux sont une préoccupation constante dans l'académie » et font l'objet d'actions de préventions régulières, a souligné cet homme responsable, tout en soulignant que des hospitalisations sont... « très rares ». On se rassure comme on peut : ce n'est pas grave puisqu'il n'est pas mort ! Ouf ! mais le problème se développe à vitesse très grande, laissant tout le monde adulte au bord du chemin, avec comme seule réponse des sanctions, de plus en plus déconnectées des causes de la violence. Un exemple publié sur le site nouvelobs.com en apporte la preuve.

JUSTICE VIOLENTE
Ça s'appelle le « jeu du jugement » ou « jeu des juges ». Jeu pour les ados? mais casse-tête pour les grands. Une de ces histoires qui plongent les adultes dans des abîmes de perplexité: est-ce juste parce qu'ils ne comprennent plus les jeunes, ou bien est-ce que ceux-ci sont réellement devenus des monstres incontrôlables? Le « jeu » donc. Pour ce qu'on en sait, ses règles sont assez sommaires : des « juges » autodésignés édictent une « loi », ceux qui n'y obéissent pas sont sanctionnés. Jusqu'ici tout va bien. Mais, lorsque le jeu dérape vers le règlement de comptes à peine déguisé, surgit le problème. Des élèves du lycée Jules-Verne de Sartrouville, dans les Yvelines, en ont fait l'expérience il y a quelques mois. C'était un lundi après-midi. La classe de BEP « maintenance des systèmes mécaniques automatisés », exclusivement composée de garçons, et considérée comme une des plus dures de l'établissement, avait cours de sport. Le prof avait prévenu : lundi, test d'endurance. Les « juges » ont sauté sur l'occasion: ce jour-là, la loi consisterait à boycotter le test. Sur les vingt-deux lycéens de la classe, une quinzaine se rendent sur le stade. Mais cinq d'entre eux seulement acceptent d'user leurs baskets sur la piste: les autres s'installent, goguenards, dans les tribunes. Première sanction, les coureurs reçoivent des pierres chaque fois qu'ils passent devant les gradins. La justice telle qu'ils la jouent est expéditive, elle ne s'embarrasse ni d'enquête ni de défense des accusés. Le prof intervient, les jets cessent. Mais, à la fin du cours, la punition continue: les désobéissants, les «jugés», doivent payer. Le professeur surprend ainsi un groupe d'élèves en train de rouer de coups un des leurs. Il les sépare et, comme c'est l'usage en cas d'incident, fait un rapport, que la proviseur découvre le lendemain matin.

BANALISATION DES FAITS
Coup de téléphone chez le "jugé" : ses parents expliquent que leur enfant maltraité est traumatisé. Il a raconté les pressions subies depuis des semaines. Ils portent plainte. Une rapide enquête montre que trois autres élèves ont été frappés. « On a découvert alors que seuls les "gouères" avaient été punis », raconte la proviseur. Les «gouères»? Qu'est-ce que c'est ? Les «Français», répondent les jeunes, ou plus exactement les «vrais Français», de souche, les « Blancs ». Effectivement, sur les cinq élèves qui ont couru se trouvait un jeune Maghrébin, bon élève. Il a désobéi, a reçu des menaces verbales, mais a échappé à la punition. Pour la proviseur, qui dirige un lycée flambant neuf «plutôt serein, où les élèves posant problème sont très peu nombreux», ce n'est pas un hasard: «Nous connaissons des problèmes de racisme plus forts qu'auparavant. On ne se mélange pas, il y a une véritable crispation sur les questions communautaires.»
Lors de leur garde à vue, les trois «juges» frappeurs ont semblé tomber des nues: «On n'a rien fait de mal, c'est un jeu ! » L'excuse est tombée : un jeu. La violence est devenue un jeu. L'alcoolisme fulgurant : un jeu ! La conduite automobile irrespectueuse de toutes les règles ou celle des scooters ou autres boosters : un jeu ! Les insultes lancées aux adultes : un jeu ! le racisme : un jeu ! Mettre le feu à des poubelles : un jeu ! détruire la signalisation : un jeu ! Tout devient jeu et ne doit avoir aucune conséquence en matière de responsabilité.

PEU D'INQUIETUDE
Les jeux vidéo ciblent principalement les garçons de 7 à 14 ans. Ce sont les catégories « aventures » et « sports », au contenu souvent violent qui obtiennent le plus de succès auprès de ces jeunes. Une étude réalisée en 1998 à l'université Simon Fraser révèle que 60 % des adolescents grands utilisateurs de jeux vidéo préfèrent ceux où il y a beaucoup d'action et de batailles. L'avènement des médias interactifs étant relativement récent, il est difficile de savoir comment la violence, combinée à l'interactivité, affecte le comportement. Il semble que le fait de répéter les mêmes gestes violents dans les jeux vidéo peut prédisposer à l'agressivité chez certains enfants, spécialement ceux chez qui on note un trop-plein de colère et d'hostilité.
Le lieutenant-colonel américain Dave Grossman expliquait d'ailleurs dans son livre "Stop Teaching Our Kids to Kill" que les jeux vidéo fournissaient « un champ de pratique où les enfants peuvent perfectionner leur tir et attiser leur instinct meurtrier ».
Les jeunes enfants ont facilement accès à des jeux au contenu violent. À preuve les nombreux détaillants qui louent et vendent régulièrement à des mineurs des jeux classés pour adultes. Afin de réduire l'exposition des enfants aux contenus violents, le gouvernement fédéral canadien annonçait, en septembre 2000, la nécessité d'instaurer, pour les jeux vidéo, un système de classement qui permettrait aux gouvernements provinciaux de créer et de réglementer leur propre système de classement. La violence est un élément majeur des jeux vidéo. Il faut pourtant nuancer, puisqu'il y a différents degrés. La violence enfantine de Pokémon, par exemple, n'est pas comparable à la cruauté de Quake. Cependant, la violence qui y est présentée se veut souvent extrême :
Elle est sans pitié, et explicitement décrite (sang qui gicle, hurlements, tortures, etc.). L'amélioration de la technologie entraîne une description de plus en plus réaliste de la mort et de la souffrance.
« La violence, dans bien des jeux, peut paraître d'autant plus condamnable qu'elle ne cherche même pas à se présenter comme un instrument, regrettable mais malheureusement inévitable, permettant l'accession à un monde meilleur ou la défense de valeurs éthiques », comme l'écrit Pierre Bruno (auteur de Les jeux vidéo, 1993).
Il est difficile d'affirmer sans équivoque que la violence dans un jeu vidéo va inciter l'enfant à se comporter violemment, mais il faut bien constater qu'il y a une modification profonde des rapports entre son existence virtuelle et les enfants. Le seul problème, c'est que quand elle devient réelle, il est trop tard... Le Père Noël, selon ce qu'il apportera dans sa hotte, pourra véritablement être une ordure !
Mais je déblogue...

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4 décembre 2008 4 04 /12 /décembre /2008 00:14

Mais où va-t-on ? Nul ne le sait véritablement si l'on se fie aux événements de ces derniers jours. Plus personne ne bouge. Tout le monde se calfeutre. Tout le monde se contente des apparences. Tout le monde ne retient que des torrents de promesses quotidiennes pour les plus pauvres, les moins riches, les licençiables, les ruinés potentiels... rien n'échappe au moulin à paroles élyséen. Il va de ville en ville, installant son étalage de camelot en réformes permanentes dans des foires pour consommateurs Ump. Il vend de la potion magique comme le faisaient les charlatans dans les westerns de série B. Ce gars là peut tout soigner et redonner vie à un pays exsangue, le guérir de son anémie. Il vante son produit, qui ne résiste pas à un examen attentif de l'étiquette décrivant les ingrédients réels de sa composition. En fait, il faut simplement y croire pour que ça marche... et remplacer le contenu par de l'eau, bénite par le Chanoine de Latran !
La réalité est tout autre, car pendant que le bonimenteur n'ayant pas un sou occupe quotidiennement le devant de la scène, des événements se déroulent dans le dos des spectateurs. En quelques jours, la France est devenue véritablement une république quasiment bananière, où plus rien ne préserve les citoyens. Inutile de revenir sur l'épisode de Filippis qui survient après bien d'autres événements moins médiatisés, mais tout aussi graves. Les menottes ou la fouille à corps ne sont pas considérées par notre société comme ayant le même poids selon le statut de celui à qui elles sont appliquées. Le directeur d'un journal national a beaucoup plus de valeur qu'un sans papiers, et bien évidemment, l'émoi n'est pas le même.
Les syndicats de journalistes de Libération résument parfaitement la situation dans un communiqué : « L'arrestation musclée avec fouille au corps pour une simple suspicion de délit de diffamation, dont a été victime vendredi notre confrère Vittorio de Filippis a toutes les allures du mauvais remake d'un film de Costa-Gavras, cinéaste spécialisé dans la stigmatisation des régimes totalitaires. Mais pour les ministres Rachida Dati et Michèle Alliot Marie, ce sont des procédures normales. Comment la France a-t-elle pu tomber si bas ?
On croyait révolu le temps où le ministre de l'Information validait le texte du journal télévisé : il n'en est rien. Au lieu de constituer une force au sein de notre démocratie, la liberté de la presse semble être considérée comme un fléau. Toutes les intimidations sont bonnes pour dissuader les journalistes de faire leur travail. Pour l'intersyndicale des Syndicats de Journalistes cette nouvelle atteinte à la liberté de la presse constitue une suite logique des propos tenus depuis plus d'un an par les hautes autorités de l'Etat et des réformes engagées ou envisagées. Elle ne présage rien de bon pour la démocratie et les citoyens. De même l'annonce par le Président de la République, une de plus, doit être accueillie avec la plus grande méfiance.
La "dépénalisation de la diffamation" dont les propositions sont avancées par un universitaire lyonnais, sous couvert de "simplification", est en fait une destruction pure et simple de la loi de 1881 sur la liberté de la presse. Aussi, l'intersyndicale des Syndicats de Journalistes appelle tous les journalistes, tous les citoyens, toutes les associations et tous les partis politiques attachés au respect de la liberté de la presse et de la personne humaine, à se rassembler vendredi à 13 heures devant le Palais de Justice de manifester leur soutien à Vittorio de Filippis, du journal Libération et à protester contre la politique actuelle du gouvernement en matière de presse».
Mais il a fallu qu'un tel fait se produise pour que les journalistes se décident à réagir et à se mobiliser, alors que depuis des semaines ils oublient de parler de tout ce qui arrive aux autres... Les éditoriaux, lus par peu de monde à part les chargés de revue de presse dans les radios nationales, n'ont pas été nombreux, sur les manquements répétés du pays supposé des Droits de l'Homme, en train de basculer vers une justice Far-West ! Aurait-on imaginé que les fondateurs de la République inscrivent dans leur déclaration de 1789 l'emprisonnement des mineurs de moins de 12 ans ? Et pourtant après avoir passé les menottes à un journaliste, avoir mis en prison des enfants de sans papiers, on va améliorer la sécurité des biens et des personnes en niant les causes de l'insécurité pour en traiter, spectaculairement mais inutilement, les effets.

DRAMATISATION ODIEUSE
L'abaissement de l'âge de la responsabilité pénale à douze ans, suggérée dans le rapport Varinard, est une mauvaise idée, strictement populiste, et donc dangereuse pour nos libertés individuelles. Tout d'abord, en raison du fait qu'il devient possible d'incarcérer en cas de crimes dès l'âge de 12 ans au lieu de 13 ans. Mais il ne s'agit que de 30 cas par an, et aucun d'entre eux ne nécessite un texte d'exception. En fait, c'est purement un nouvel argument de bonimenteur social puisque le nouveau système préconisé est très défavorable pour les victimes. En dessous de 12 ans, l'irresponsabilité pénale est désormais absolue. Cela signifie qu'il n'y aura plus d'enquête pénale, quels que soient les faits. Les victimes devront donc se contenter de demander au tribunal civil une indemnisation en argent par les parents. Lorsque le ministère présentera le projet de loi de réforme de l'ordonnance de 1945, il faudra rappeler au gouvernement l'essentiel du travail de la Commission, afin de ne pas laisser le débat être instrumentalisé une fois de plus par l'approche idéologique, simpliste et contre-productive, qui a prévalu lors des projets de lois des dix-huit derniers mois sur les questions de justice. Pour justifier des dérapages que personne n'aurait toléré il y a seulement vingt ans, le gouvernement pratique, en plus, l'intoxication par des statistiques fausses.
Sur les 203699 mineurs mis en cause (ce qui ne veut pas dire condamnés) par les services de police et de gendarmerie en 2007, " l'ensemble des faits susceptibles d'être qualifiés de criminels (homicides, viols, vols à main armée, prise d'otage, trafics de drogue) ne représentent que 1,3% du total ". Ce qui signifie que 98,7% des faits constatés ne sont pas des actes graves. Il s'agit de vols, dégradations, simples bagarres ou usage de drogue et aucun ne relève d'une incarcération. Mais il est vrai que l'éventualité d'une diffamation ne relevait pas non plus du traitement infligé à celui qui aurait accepté, comme directeur de publication, un commentaire calomnieux ! Le 16 octobre, la garde des Sceaux affirmait au contraire avec sa mine grave, sur France 2 : "Il y a 204.000 mineurs qui sont mis en cause pour des actes graves. Mais des mineurs délinquants, madame Chabot, c'est des violeurs, des gens qui commettent des enlèvements, des trafics de produits stupéfiants. Ce sont des gens qui brûlent des bus avec des personnes dedans". Faux. Archifaux. Une vision apocalyptique, qui ne correspond absolument pas à la réalité. En plus, il faudrait qu'elle fournisse à côté une autre statistique, celle de l'efficacité réelle du passage en prison !

LE RECRUTEMENT COMMENCE
Certains n'ont pourtant pas attendu pour mettre en œuvre la poursuite des dangereux criminels qui contestent les lois. Les gendarmes et leurs chiens se sont octroyés le droit d'aller traquer la drogue dans les salles de classe du collège de Marciac, ville bastide gersoise célèbre pour son festival de jazz. Les professeurs, et surtout les parents, après qu'une fouille improvisée ait quelque peu intimidé les élèves, il y a quelques jours, ont réagi médiatiquement. C'est surtout le témoignage d'une élève de 13 ans (elle relève déjà des menottes pour une éventuelle diffamation), publié sur internet, qui a provoqué la polémique aux abords du collège de Marciac. Elle a eu bien plus de courage que certains adultes réputés responsables des mineurs qui leur sont confiés ! La jeune collégienne était en classe lorsque les gendarmes arrivent dans sa salle de cours. Sur l'emploi du temps, une rencontre avec les gendarmes sur les risques liés à la consommation de drogues est prévue par... le conseiller principal d'éducation.
En réalité, le principal du collège a demandé une « descente » auprès de la procureure de la République, comme la loi l'y oblige. Bel exemple de droiture vis-à-vis des adolescents, qui auront désormais pleinement confiance dans le personnel de l'éducation nationale, après une tromperie de ce genre.
Résultat, la rencontre de prévention se transforme en une fouille insistante, avec l'aide des chiens renifleurs. Zoé décrit ainsi l'arrivée de deux gendarmes, « un monsieur chauve habillé en militaire (le dresseur de chien) et un gendarme très gros ». Et le premier de lancer aux élèves : « Nous allons faire entrer un chien ! Mettez vos mains sur les tables, restez droit, ne le regardez pas ! Quand il mord, ça pique !». Dans son témoignage, Zoé décrit longuement la fouille individuelle et méticuleuse qui s'en suit. Stylos disséqués, habits retirés... Tout semble y passer. La gendarmette « fouilla dans mon soutif et chercha en passant ses mains sur ma culotte ! Les gendarmes n'exprimèrent aucune surprise face à ce geste mais ce ne fut pas mon cas ! ». Bilan de l'intervention : aucun produit illicite trouvé, mais quelques élèves bien choqués... et un simulacre de rafle, qui permettra sûrement à un professeur d'histoire intelligent d'expliquer ce qu'ont dû vivre les enfants juifs.
Heureusement que Xavier Darcos était là pour immédiatement décliner le fameux argument d'excuse : « c'est pas moi M'sieur, c'est elle ! » L'affaire prenant hier une certaine ampleur, le ministre de l'Education Xavier Darcos a réagi en se déclarant « étonné » (c'est fou ce que les ministres sont étonnés en ce moment) des conditions de ce contrôle. Il devait recevoir aujourd'hui l'inspecteur d'académie du Gers.
«Il n'y a pas de bonne insécurité, elle est toujours mauvaise», a-t-il ajouté aujourd'hui en réponse à la procureure de la République du Gers qui a déclaré à la presse: «Les élèves ont peur de ces contrôles; ça crée de la bonne insécurité, satisfaisante à terme en matière de prévention.» Il est certain qu'il va demander au Préfet de citer au tribunal administratif, pour comportement contraire à la loi, les auteurs de ces faits. A moins qu'il leur demande d'assurer le prochain service minimum d'accueil dans le collège lors de la prochaine absence imprévisible d'un enseignant ! Ils obtiendront l'agrément du Principal sans problème, car ces gars-là sont diablement efficaces !
Mais je déblogue...

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